L’affiche de ce début novembre a de quoi faire saliver, avec Shake Shake Go, dont la tournée fait une halte dans cette belle salle de l’Ouvre Boite à Beauvais.
Braziliers ne pouvant assurer la première partie, c’est Massto qui aura le privilège d’ouvrir la soirée, dans une formule solo très convaincante. L’alchimie du Folk et de la Soul est parfaitement intégrée, distillée avec un son de guitare sorti des racines du Blues américain estampillé années 50. La voix n’est pas en reste, avec juste ce qu’il faut de rugosité pour nous faire voyager dans cet univers qui respire le vécu. Le public ne s’y est pas trompé, réservant une belle ovation à cette entrée en matière fort convaincante.
La fosse s’est considérablement remplie pour accueillir ShaKe Shake Go, qui s’avère être un véritable groupe de scène. Le timbre voix de la galloise Poppy Jones se prête parfaitement aux compositions pop, influencées par un mix Folk / Rock. « England Sky », la balade tant attendue, est un véritable tube qui va enchanter un public aux anges. Ce single sorti en 2015, a révélé cette formation au niveau international, grâce à plus de 60 000 albums vends à travers le monde !
Poppy se révèle être une véritable frontwoman, très dynamique tout en communicant avec une audience hyper réceptive lors des titres les plus entrainants. Les morceaux du nouvel album « Homesick » sont également à l’honneur, avec une tendance nettement plus Rock comme le prouvent « Fake Love » et « Come Back To Me », joués en début de set. La quasi totalité de ce dernier opus va passer le cap de la scène de la plus belle des manières, car seuls 3 titres sont absents de la set list. La communion avec une audience conquise atteint son apogée lors du second rappel avec « Dinausor », dont la mélodie entrainante fait encore monter l’ambiance de plusieurs crans lors d’un final mémorable.
Les fans de Shake Shake Go ont répondu présent lors de cette soirée fort réussie, grâce à la prestation d’un groupe véritablement fait pour la scène, qui partage ses émotions en toute simplicité.
Un grand merci à Philippe CHERENCE et Aurélia MONTFORT pour leur accueil et les accréditations
Le nouvel album de Salif Keïta« Un Autre Blanc » est disponible depuis le 26 octobre 2018 via Naive/Believe.
Salif Keïta sera en concert le 1er Février 2019 au Plan / Ris Orangis pour le 1er festival Mali.
La voix d’or de l’Afrique, le patriarche indiscuté , l’ambassadeur de la musique africaine s’apprête à fêter ses 50 ans de carrière en 2019 et nous invite à travers cet album « Un Autre Blanc » a célébrer la Différence .
Découvrez « Tonton » le 1er titre extrait de cet album en vidéo:
Rail & Band du Buffet & Hôtel de la Gare, Ambassadeurs du Motelde Bamako, Ambassadeurs internationaux et dernièrement, Les Nouveaux Ambassadeurs! Autant de formations musicales exceptionnelles qui ont permis à Salif Keïta de gravir les marches raides de la célébrité mondiale et dont les noms évoquent quête, mobilité et voyage. Ils expriment aussi le désir ardent qui a animé très tôt Salif Keïta, le Blanc à l’âme profondément négro-africaine, de s’éloigner d’une société qui lui refusait ses droits d’homme à part entière. Les noms de ces groupes traduisent aussi, comble du paradoxe, la fierté sans compromis de l’artiste, d’appartenir à ce Mali mythique et à son Mandé natal, terres dont il s’est chargé d’illustrer les belles valeurs d’humanisme aux quatre coins du monde.
Mais peut-on vraiment parler du poète Salif Keïta sans emprunter ses propres mots?
Ainsi, d’un studio parisien en 1986, il s’écriait: Sina, O Sina, i den to tò le jamanakè do”/ “Oh, Sina, ton fils se perd sur les sentiers du monde.” Mais cinq ans plus plus tard, force était de constater que non seulement l’enfant de Sina le maître-chasseur et de la douce Nassira Keita ne s’était pas égaré, mais qu’il rassurait même son maître de sentier par ces mots: “Eh, Karamoko, taama diyara”/Ô Maitre, mes pérégrinations ont porté fruits.”
Parti très jeune de Djoliba vers la fin des années 60, premier village modèle reconstruit par l’USAID américaine au lendemain de l’indépendance du Mali, l’oiseau-pèlerin du Mandé a sillonné le monde, en se perchant toujours, dit-il, sur l’arbre le plus haut, celui de la Connaissance, Lony, bien à l’abri des pierres que lui lançaient les méchants. En 40 ans et depuis le délicieux et intemporel « Mandjou » (1978), que de merveilleux joyaux ciselés par cet orfèvre des mots, le Roi Midas malien: « Soro » (1987), « Amen » (1991), « Folon » (1995), « Papa » (1998), « Moffou » (2002), « La Différence » (2009) et « Talé » (2012)!
Tant de fructueuses collaborations internationales également: Joe Zawinul, Steve Hillage, Jean& Philippe Rykiel, Carlos Santana, Cesaria Evora, Wayne Shorter, Ibrahim Maalouf, Vernon Reid/Living Colour, Philippe Cohen Solal, et naturellement, Esperanza Spalding. C’est aussi bon nombre de ses tubes remixés et popularisés de plus belle par des DJ réputés, comme Funk Mob, Frédéric Galliano, Martin Solveig, et Luciano.
Et tant d’honneurs, de distinctions nationales et de prix engrangés au fil des décennies de tournées aux quatre coins du monde, ont scellé la réputation de celui qu’on appelle la Voix d’or de l’Afrique, le patriarche indisputé et l’ambassadeur de la musique africaine? Nous voici, quarante ans plus tard, et un nouveau jalon, « Un autre Blanc », album qui, selon Keita, sera son dernier. S’apprêtant à marquer ses 50 années de carrière musicale et presque septuagenaire, et comme pour ralentir la vapeur, Salif Keita compte désormais étaler sa natte sous les manguiers des berges du fleuve Niger, et s’adonner à de longues parties de dames, son passe-temps préféré. Repos bien mérité, certes, pour le Prodige (N’an kama) de Djoliba, mais doitHon pour autant croire que ce bel album sera le dernier mot de l’intarissable barde, dont la voix ensoleillée a porté l’espoir jusque dans les cellules de Robben Island ?
Cet album de 10 nouveaux titres prolonge la lutte de Salif Keita pour les droits des albinos, action qu’intensifiera La Fondation Salif Keita pour les Albinos, d’autant plus que les Nations-Unies ont décrété le 13 juin Journée Internationale de Sensibilisation sur l’Albinisme. Salif proteste contre les enlèvements et les meurtres d’albinos dans de nombreux pays africains pour des rituels de sorcellerie. Il dénonce les féticheurs et les charlatans qui véhiculent et perpétuent mensonges et superstitions pour s’enrichir, en entraînant souvent dans leurs entreprises criminelles des membres de la famille des victimes eux-mêmes.
Notes rédigées par Chérif Keita, William H. Laird Professor of French and the Liberal Arts, à Carleton College(USA) et l’auteur de Salif Keïta: l’ambassadeur de la musique du Mali (Paris: Grandvaux, 2009) et de Outcast to Ambassador: The Musical Odyssey of Salif Keita (Amazon: Create Space, 2011).
Base Productions présente: Molly Hatchet à Paris le 18 décembre.
Le groupe sudiste américain Molly Hatchet sera en concert mardi 18 décembre 2018 à Paris / La Machine du Moulin Rouge.
Molly Hatchet a solidement gagné sa place dans l’histoire de la musique aux cotés de groupes emblématiques de Southern Rock originaire de Jackonville en Floride tels que Lynyrd Skynyrd et les Allman Brothers à la fin des années 70, en jouant un mélange d’influences de rock anglais, de blues, de country et de gospel.
Les plus dur groupes du sud à l’époque où, en 1978, Epic sort l’album éponyme de Molly Hatchet sacré multi disque de platine. Le groupe a établi sa réputation de travailler dur, de jouer dur, en réalisant rapidement des tournées intenses.
A cet époque, ils étaient sur la route avec Aerosmith, Bob Seger, les Rolling Stones et beaucoup d’autres.
Molly Hatchet célèbre son 40ème anniversaire avec un tour du monde. Ils se préparent à annoncer un nouvel album, et plus encore.
Après 40 ans, Molly Hatchet travaille toujours dur, joue dur, vit vite, et continue de flirter avec le Disaster !!!
The Dead Daisies donnera 2 concerts en France, à Lyon / CCO vendredi 30 novembre et à Marseille / Le Moulin, vendredi 07 décembre 2018.
Inspiré par le rock des 70’s et 80’s, le son de The Dead Daisies est expressif et accessible. A mi-chemin entre Aerosmith, Bad Company et Foreigner, on y retrouve tous les codes qui ont façonné les plus grands groupes de l’histoire : une voix puissante, des riffs bluesy et acérés, des refrains terriblement efficaces et des mélodies musclées.
Grâce à des performances époustouflantes, les fans à travers le monde ont découvert un groupe qui ramène enfin le Rock’n’Roll à la vie. Après avoir vu défiler des musiciens de renom, The Dead Daisies compte désormais sur un line-up à faire pâlir les plus gros big band du rock : John Corabi (Mötley Crüe, The Scream) au chant, le bassiste Marco Mendoza (Thin Lizzy, Whitesnake), le monstrueux Deen Castronovo (Journey, Bad English, Hardline) à la batterie, le légendaire Doug Aldrich (Whitesnake, Dio) à la guitare lead et enfin David Lowy (Red Phoenix, Mink) à la guitare rythmique.
Depuis qu’ils se sont révélés au grand jour en 2012, l’ouragan Dead Daisies a sorti 4 albums et tourné avec les plus grands groupes comme ZZ Top, Aerosmith, Lynyrd Skynyrd, Judas Priest…
Le dernier en date, « Burn It Down », sorti en avril 2018 n’est ni plus ni moins que la meilleure sortie des Americano-Australiens à ce jour. 2018 sera définitivement l’année Dead Daisies : le rock est vivant et il se porte à merveille !
Dirty Dogz, le plus australien des groupes français, vient de mettre en ligne la vidéo live d’un nouveau titre, enregistré le 13 octobre 2018, lors du concert @ Notre Dame de Gravenchon / L’A.R.C.A.D.E – Live report ICI
Découvrez l’énergie et la puissance de « New Bitch » :
Après des années à autopsier et décortiquer chaque organe du bon vieux Hard Rock Australien, Dirty Dogz en a extrait son ADN.
Une base rythmique (Basse / Batterie) solide et qui ne faibli jamais, une voix puissante et éraillée, des riffs et gimmicks bluesy d’une efficacité redoutable.
Bilan de l’opération, des titres fédérateurs, un son chaud et vintage et surtout une énergie scénique tout en puissance.
Un E.P 4 titres est déjà disponible depuis mars 2018.
C’est en live que Dirty Dogz prend toute sa dimension… A découvrir d’urgence !
Ginger annonce que la quatrième édition du festival Retro C TROP aura lieu le samedi 29 juin et le dimanche 30 juin 2019 au Château de Tilloloy (lieu classé monument historique) près de Roye (Somme, Picardie, Hauts-de-France, France) !
Samedi 29 juin 2019 :
– Stray Cats : 22h30
– Midnight Oil : 20h15
– Les Négresses Vertes : 18h15
– The Zombies : 16h30
– The Shiels (ex Sons of the Desert) : 15h
– The Spunyboys : 00h00 (scène 2)
Dimanche 30 juin 2019 :
– Tears for Fears : 23h
– UB40 (featuring Ali et Astro) : 20h45
– The Dire Straits Experience : 18h45
– Les Innocents : 16h45
– Popa Chubby : 15h
Cette année a lieu l’arrivée pour la première fois d’un tremplin « Heroes », il suffit d’envoyer vos démos du 5 au 24 mars 2019, inscription sur le site du festival.
Les groupes séléctionnés sont :
– Espace Saint André d’Abbeville : Dépassés, Last Night We Killed Pineapple, Loris & The Buskers, The Swinging Dice
– Théâtre de l’Avre de Roye : For The Hakers, François Long, Pleasure, Verso
Note : L’article sera mis à jour régulièrement.
03/12/2018 15h : Ajout des deux premiers groupes présents : Midnight Oil (29 juin), et Tears for Fears (30 juin) + ouverture de la billetterie le 7 décembre.
13/12/2018 10h30 : Ajout de Stray Cats (29 juin).
27/01/2019 12h : Ajout de Popa Chubby (30 juin).
15/02/2019 20h : Ajout de The Shiels, ex Sons of the Desert (29 juin).
18/02/2019 20h : Ajout des Négresses Vertes (29 juin).
04/03/2019 22h : Annonce de l’ouverture du tremplin « Heroes » et de l’arrivée d’une seconde scène.
05/03/2019 09h : Ajout d’UB40 (30 juin).
19/03/2019 17h : Réorganisation de l’ordre des noms de groupes
25/03/2019 20h : Ajout de 2 dates d’auditions gratuites, la première à l’Espace Saint André d’Abbeville (13 avril) et la seconde au Théâtre de l’Avre de Roye (19 avril).
30/03/2019 18h : Ajout des groupes auditionnés à l’Espace Saint André d’Abbeville : Dépassés, Last Night We Killed Pineapple, Loris & The Buskers, The Swinging Dice et Théâtre de l’Avre de Roye : For The Hakers, François Long, Pleasure, Verso
03/04/2019 21h30 : Ajout de The Zombies (29 juin), Les Innocents (30 juin), The Spunyboys (29 juin), The Dire Straits Experience (30 juin).
05/04/2019 22h25 : Ajout de l’affiche sans le résultat du Tremplin Heroes
13/04/2019 18h15 : Ajout des affiches du tremplins Heroes d’Abbeville et de Roye
15/06/2019 17h30 : Ajout des horaires
Nashville Pussy enchaine les tournée en Europe et particulièrement en France, comme le prouve cette nouvelle série de 8 dates sur notre territoire. A peine le temps de repartir aux States, après plusieurs concerts au cours du mois d’août, dont un passage remarqué au Motocultor Festival, et voilà déjà le groupe de retour pour défendre son dernier album « Pleased To Eat You », fraichement sorti.
C’est dans la sympathique salle des « Cuizines » à Chelles que le quatuor mixe va déployer toute son énergie pour animer cette fin de journée dominicale. La soirée débute avec Johnny Mafia, groupe originaire de Sens, qui délivre un rock dans la lignée des Ramones, mais avec ne mise en place pour le moins brouillonne. La jeunesse du groupe explique certainement ce manque de maturité, même si leur bonne volonté est évidente pour mettre un maximum d’intensité dans leurs compositions. ça bouge bien, mais la marge de progression est telle qu’il va falloir encore du travail pour présenter un set plus abouti. Cela n’empêche que l’opportunité d’ouvrir pour Nashville Pussy ne se refuse pas, et cela restera certainement un grand souvenir pour cette jeune formation.
Ted Nugent en guise d’intro annonce l’arrivée des Pussies, qui envoie le puissant « Kicked In The Teeth » en entame de set. Un petit « Piece Of Ass » des familles pour booster l’ambiance, et l’on s’aperçoit le la bande à Blaine est en forme olympique ! Nashville Pussy est le groupe live par excellence, qui délivre une énergie et une puissance sans faiblir une seule seconde ! Du pour Hard Rock n’ Roll comme on l’aime, et les titres du nouvel opus sont dans la même veine, toujours très efficaces.
L’ensemble de ces ingrédients se retrouvent sur les extraits de « Pleased To Eat You », dont l’irrésistible « We Want War » et le dévastateur « Go Home And Die » démontrent une envie d’en découdre à chaque instant. La pile électrique Ruyter captive les regards, toujours aussi survoltée, envoyant les riffs et solos hyper tranchants.
Blaine va également prouver qu’il est un véritable showman, le pied de micro s’en souvient encore ! Et que dire de sa manière bien à lui de se désaltérer, avec une bière versée dans son chapeau…
La set list ne comporte aucun temps mort, comme avec l’enchainement imparable des 4 tueries que sont « Go To Hell », « I’m So High », « I’m The Man » et « Why Why Why » ! Ces titres devenus incontournables résument à eux seuls la qualité des compositions, qui associent le côté entrainant des mélodies avec l’agressivité d’une rythmique en béton. ça envoie vraiment du lourd du côté des lignes de basse de Bonnie, surplombées par la dynamique frappe de Ben.
Un petit « Go Motherfucker Go » sur-vitaminé viendra achever un set mené tambour battant, envoyant à la face d’un public conquis, ce qui ce fait de mieux en matière de Heavy Hard Rock n’Roll ! On ne s’en lasse pas !
Vivement la prochaine tournée pour vivre de nouveaux moments aussi intenses… Quelque chose me dit qu’un retour en 2019 en Europe est possible, affaire à suivre !
Un grand merci à Toma et Rage Tour de nous avoir facilité les choses pour les accréditations et photos.
L’album d’Eric Bibb« Global Riot » – featuring Habib Koité et Solo Cissoko – est disponible depuis le 26 octobre 2018 via Dixiefrog/pias.
Retrouvez Eric Bibb en concert:
– Le 11 janvier 2019- Paris / Théâtre Traversière (en solo)
– Le 09 mars 2019 – Le Thor / Auditorium (quintet avec Solo Cissoko)
– Le 12 mars 2019 – Nantes / La Bouche d’Air (quintet avec Solo Cissoko)
– Le 15 mars 2019 – Massy / Paul B (quintet avec Solo Cissoko)
– Le 16 mars 2019 Bourges / Maison de la Culture (quintet avec Solo Cissoko)
Et si Eric Bibb avait enfin trouvé la formule idéale, fusion d’un blues groovy innovateur et contemporain puisant aux racines de l’Afrique aussi bien que dans le reggae et le gospel ? Une bonne quinzaine de musiciens de haut-vol, américains, européens, jamaïcains et deux stars africaines, le malien Habib Boité et le sénégalais Solo Cissokho ont participé à l’étonnante aventure de « Global Riot ».
Un pur régal !
Au cours d’une carrière qui couvre déjà près de cinq décennies, Eric Bibb ne s’est jamais reposé surses lauriers. Toujours en mouvement il a plus d’une chanson à sortir de sa besace et il nous en ressort vingt-quatre d’un coup issues de nombreux horizons pour ce « Global Riot » bien nommé puisque enregistré en France, en Suède, en Jamaïque, au Ghana, au Canada, au Royaume Uni et aux USA !
Si l’expression trop galvaudée « musiques du monde » n’était pas si problématique, nul doute qu’elle conviendrait pour définir l’approche d’Eric Bibb. Cependant qu’on ne s’y trompe pas. Il est d’abord et avant tout, un « blues brother », un bluesman de la vieille école qui cherche à élargir ses horizons. Au cours de ses pérégrinations autour du globe, il a eu le bonheur de côtoyer toutes sortes d’extraordinaires musiciens dont certains sont devenus des « âmes soeurs ». On en retrouve certaines rassemblées pour ce disque : notamment le guitariste suédois Steffan Astner ; la légende du reggae jamaïcain Ken Boothe ; quatre pointures des scènes nord-américaines à savoir Big Daddy Wilson, Harrison Kennedy, Michael Jerome Brown et Linda « Big Mama » Tillery, fondatrice du Cultural Heritage Choir, et surtout deux remarquables musiciens originaires d’Afrique de l’Ouest, le griot malien Habib Koité qui contribua largement au succès de l’album « Brothers in Bamako » et le Sénégalais Solo Cissokho dont la kora inspirée contribue à la réussite de plusieurs plages ; sans oublier enfin les harmonies célestes d’Ulrika, l’épouse d’Eric.
Si l’on excepte quatre morceaux traditionnels et deux reprises, les dix-huit titres originaux sont tous cosignées avec des musiciens participant à l’album ce qui fait de ce « Global Riot » l’oeuvre la plus collective jamais réalisée par Eric.
Les deux reprises ponctuent et indiquent la voie choisie par l’artiste, deux chansons de combat enregistrées dans les années 50. « Last Night I Had the Strangest Dream » de Ed Mc Curry a été l’hymne du mouvement de la Paix, chanté par des enfants lors de la destruction du mur de Berlin et repris notamment par Simon & Garfunkel et Johnny Cash. « Black, Brown and White » est sans doute le morceau le plus revendicatif écrit par le bluesman Big Bill Broonzy à l’époque de la ségrégation aux USA et dont on découvre, hélas, que le sujet reste d’actualité.
Enfin, dans sa nouvelle composition « Hoist Up the Banner » Eric nous dit qu’il ne se voit pas particulièrement en porte-étendard ou en partisan mais qu’il lui faut bien clamer la cause de l’humanité et de l’amour face aux vents mauvais qui gagnent du terrain ici comme ailleurs. Plus que jamais voilà un artiste qui démontre qu’il est en parfaite résonance avec son temps et attentif à ce qui se passe à travers la planète.
Au milieu des années 90, MC Solaar affirmait haut et fort :
« Si le rap excelle, le jazz en est l’étincelle ».
20 ans plus tard, il faut reconnaître que la réciproque est vraie.
Toute une génération de musiciens biberonnée au hip hop a redonné un sang neuf à une musique centenaire. Ainsi Bad Fat connait ses fondamentaux et pioche autant chez Don Cherry que Public Enemy pour faire le lien entre tradition et modernité.
Dans la foulée des fanfares contemporaines, Bad Fat revendique s amarque de fabrique et fait l’unanimité sur scène avec Napoleon Mabdox dont la verve endiablée irradie cette musique aux forts accents funky.