Interview Gotthard

Publié : 18 avril 2016 par Alain B. dans Interviews, Musique
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Réalisation et traduction : Sandrine CHATEL

Photos : © Alain BOUCLY

Cet entretien a été effectué pour Ride The Sky avec Leo Leoni, guitariste de Gotthard, lors du Raismes-Fest 2015.

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– L’an dernier vous avez sorti votre 11e album studio. Où trouvez-vous l’inspiration pour composer de nouvelles chansons à chaque fois différentes ?

Dans la vie de tous les jours, tout simplement. Chaque jour donne de l’inspiration pour faire quelque chose, il se passe quelque chose tous les jours, on le remarque et on met tout ça ensemble. Parfois on a de bonnes idées et parfois de moins bonnes, parfois on a de bonnes expériences et parfois de mauvaises et tout ça nous mène à l’inspiration. C’est plus ou moins ce qui se passe.

– Sur scène, allez vous jouer de plus en plus de morceaux des albums « Firebirth » et « Bang ! », enregistrés avec Nic, ou allez vous continuer à jouer de nombreux anciens titres ?

C’est une sorte de mélange de choses. Beaucoup de fans veulent écouter des choses de ce temps là et bien sûr il y aura des morceaux de « Firebirth » et « Bang ! » alors on fait un mélange tout simplement !

Nous sommes là depuis 25 ans alors les gens veulent écouter des morceaux classiques que nous avons fait dans le passé et ils veulent aussi entendre les nouveaux morceaux donc c’est un bon compromis. On doit toujours trouver des compromis. En ce moment nous faisons la tournée et les festivals avec « Bang ! ». Alors il y a des morceaux de cet album, et comme je l’ai dit, des classiques.

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– Et comment choisissez vous les morceaux de la setlist ? Pourquoi jouer un morceau et pas un autre ?

Certains sont plus classiques que d’autres. Je pense que les gens veulent entendre des morceaux comme  »Mountain Mama », des morceaux comme  »Hush », des morceaux du passé comme  »Anytime Anywhere », mais aussi avec les nouveaux morceaux. C’est plus ou moins ce que nous avons fait pendant la tournée et c’est comme ça que nous choisissons.

– Sur l’album Bang !, le morceau  »I Won’t Look Down » ressemble un peu à  »Kashmir » de Led Zeppelin. Qu’en penses-tu ?

Je pense que la progression des refrains est complètement opposée, donc je ne pense pas que ce soit pareil mais c’est un bon compliment.  »Kashmir » est un très bon morceau et a pu être une inspiration mais l’atmosphère et l’énergie sont différentes.  »I Won’t Look Down » dégage beaucoup d’énergie.

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– Quels sont tes deux morceaux préférés sur l’album « Bang ! » ?

Il y a de super morceaux sur cet album.  »Spread Your Wings » est un très bon morceau. L’une des raisons est que c’est une histoire très personnelle que j’ai écrite. Ma mère vivait ses derniers jours et la meilleur chose que nous pouvions faire était de la laisser partir.

Je pense que ce morceau donne beaucoup d’énergie surtout aux personnes qui sont ou seront dans la même situation. On espère que non mais ça arrive parfois et j’espère que ça va leur donner de la force pour trouver la paix dans leur cœur et leur esprit, pour penser que c’est la meilleure chose a faire dans ces tristes moments.

C’est bien sûr un de mes morceaux préférés de l’album.

 »Feel What I Feel » est un morceau super,  »I Won’t Look Down » aussi,  »Thank You » est aussi un morceau que j’ai dédié à ma mère et à toutes les mères du monde. Je pense qu’il y a beaucoup de super morceaux sur l’album « Bang ! » alors c’est très dur pour moi d’en choisir deux.

– Après « Firebirth », certaines personnes ont pensé que la musique de Gotthard changeait pour atteindre un public plus large. En aviez-vous conscience au moment de composer les morceaux de « Bang ! » ?

Pas vraiment parce que quand nous écrivons des morceaux et que nous travaillons sur un nouvel album nous ne pensons pas à l’impact qu’il aura sur le public. Nous écrivons les morceaux, nous faisons ce que nous pensons être bien au moment où nous le faisons et nous travaillons dessus. Si on a de la chance on atteindra plus de monde, si on ne l’a pas non ! C’est comme ça et ça ne nous inquiète pas. Nous essayons d’avoir le meilleur résultat possible à chaque fois, à chaque morceau. On gagne et on perd toujours des fans. Certaines personnes aiment ce que nous faisons maintenant, d’autres préfèrent la période avec Steve Lee, d’autres aiment l’approche de Nic Maeder. Certaines personnes aiment les ballades et d’autres préfèrent les autres morceaux alors nous faisons ce que nous pensons être bien et l’album se finit comme ça.

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– Comment se passe la création des morceaux ? Qui compose la musique, écrit les paroles ?

C’est un travail en cours dans lequel tout le monde est impliqué d’une certaine manière, surtout ceux qui écrivent les morceaux : Nic, Freddy et moi. Nous travaillons ensemble et nous trouvons des idées pour la musique, les mélodies et les paroles. Je crois que pour les paroles c’est surtout Nic parce qu’il doit chanter alors il doit être à l’aise avec les paroles. Mais tout le monde peut apporter des idées, que ce sois sur la musique, les paroles ou les thèmes dont nous allons parler.

– Avez-vous commencé à écrire le prochain album ?

C’est une bonne question. Nous avons réunis quelques idées à droite à gauche mais nous n’avons pas été plus loin pour l’instant, donc je crois que la semaine prochaine nous allons décider ce que nous allons faire pour la suite.

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– Vous avez joué au Hellfest en 2012. Quels sont tes souvenirs de ce festival ?

Ce dont je me souviens de ce festival c’est ces mecs qui jetaient du sang partout et les gens qui en avaient partout. Je ne peux pas prendre ça sérieusement. Mais c’est un bon festival.

En fait, parfois le style de musique métal ou rock – ou peu importe comment on l’appelle – qui est sur scène de nos jours dans certains festivals, je ne peux pas le prendre sérieusement, honnêtement. Ou alors je vais dire que ce n’est pas mon truc. Il y a peut-être des gens qui aiment et ça ne me gène pas mais c’est difficile pour moi de comprendre ce genre de choses.

Je pense que si ces groupes font un spectacle comme ça, ils doivent peut-être se demander si leur musique est assez bien. Parce que parfois je pense que maintenant, surtout quand je vois des shows, le spectacle est peut-être plus important que la musique.

Nous sommes un groupe de Rock’n’Roll et nous avons des racines différentes, nous n’allons pas avoir du sang sur scène ! Nous c’est plus la musique et l’énergie, je ne comprends juste pas cet autre genre de musique, c’est tout !

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– Vous avez joué dans de nombreux pays à travers le monde, y en a-t-il un où vous n’êtes pas allés et où vous aimeriez beaucoup jouer ?

Il y a beaucoup de pays où nous n’avons pas joué. J’ai d’ailleurs eu une proposition pour aller jouer en Inde l’année prochaine mais parfois on doit décider si ça vaut le coup d’y aller ou pas, si on n’a pas d’autres projets ailleurs… En Chine c’est intéressant par exemple, et tous ces pays où on peut jouer devant des gens qui aiment notre musique, c’est toujours bien d’y aller mais encore une fois on ne peut être partout. On doit se concentrer sur ce qu’on fait et utiliser le temps que l’on a comme il faut.

– Y a-t-il un endroit où tu aimes particulièrement jouer ?

Il y a beaucoup d’endroits que j’aime, surtout quand la salle se concert est pleine bien sûr ! Mais c’est dur de dire quel est le meilleur endroit. Je pense que c’est bien quand on a son public mais que c’est aussi bien quand on ne l’a pas et que l’on doit donner le meilleur de soi-même pour conquérir la salle. C’est toujours un défi et ça sera toujours un défi et parfois c’est ce que j’aime, d’y aller et de me demander  »est ce que je vais y arriver, ou pas ? ». Et ça arrive partout dans le monde, pas seulement dans un pays ou un autre, et c’est pour ça que j’aime jouer partout.

– Que pensez-vous du public français ?

Je pense que c’est un bon public, nous avons beaucoup joué en France. Nous avons joué avec Deep Purple, nous avons fait beaucoup de grands concerts, des festivals mais aussi des petites salles et je trouve ça super.

Le public est intéressant et est très orienté vers un style de musique que je trouve cool.

– As-tu un message pour vos fans, en français peut-être ?

« Alors merci pour le support que vous nous avez donné dans les derniers 25 ans, nous on est encore là, on vous attend n’importe où en France et n’importe où dans le monde, merci ! »

Merci à Roger Wessier et à l’organisation du Raismesfest pour avoir rendu cette interview possible.

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Chronique : Royal Republic – Weekend Man

Publié : 17 avril 2016 par Quentin V. dans Chroniques, Musique
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Weekend Man

Royal Republic est un groupe de rock formé en 2007 composé de Adam Grahn et de Hannes Irengard au chant et à la guitare, de Jonas Almén à la basse et au chant ainsi que de Per Adreasson à la batterie.

Cet album a des défauts que l’on remarque très vite… Le principal étant qu’il manque d’une certaine homogénéité et qu’il soit assez inégal. En effet, il y a de bons petits morceaux pêchus qui font plaisir comme « My Way » ou le titre éponyme. Deux ballades rock agréables et plutôt réussies à savoir « Follow The Sun » et « American Dream » mais aussi des pistes que j’ai trouvé franchement moyennes comme « Uh Huh » qui sort de nulle part avec son style à la « Bagdad Rodeo » pataugeant dans du scream irritant. Ceci dit, il y a également quatre morceaux totalement jouissifs et une ambiance générale décomplexée qui font de cet album une vraie tuerie… Et je pèse mes mots.

« When I See You Dance With Another » est un tube dont le refrain vous colle à la tête comme une lamproie qui n’aurait pas bu de sang depuis des mois… « Walk! » dispose de couplets complètement délirants grâce à un genre de chant totalement frénétique. « Kung Fu Lovin’ » est une chanson aux riffs et à la ligne de chant entraînante qui me donne envie de bondir dans tous les sens comme je le faisais lorsque j’étais un adolescent de quinze ans. Enfin, « Baby » partage plusieurs qualités que j’ai déjà cité sur les titres précédents.

Alors malgré son contenu assez inégal et quelques essais maladroits qui viennent perturber l’ensemble… « Weekend Man » s’en sort admirablement grâce au fun qu’il peut procurer du bon vieux rock des familles intemporel mais quelque peu remis au goût du jour grâce à une production de qualité. Mon seul regret est que j’aurai préféré que l’album entier soit totalement à l’image des quatre titres coups de cœur dont je vous ai vanté les louanges.

Mon Top 5 des chansons de « Weekend Man »
01 Kung Fu Lovin’
02 Baby
03 When I See You Dance With Another
04 Walk!
05 American Dream

La liste des pistes
01 Here I Come (There You Go)
02 Walk!
03 When I See You Dance With Another
04 People Say That I’m Over The Top
05 Kung Fu Lovin’
06 Weekend-Man
07 My Way
08 Follow The Sun
09 Uh Huh
10 Any Given Sunday
11 Baby
12 High Times
13 American Dream

C’est une affluence des grands soirs qui va vibrer à l’écoute des sonorités électriques distillés dans cette belle salle de « La Traverse ». Car cela n’est pas tous les jours qu’un groupe du calibre de Wishbone Ash, avec plus de 45 ans de carrière, viens nous rendre visite. Wishbone Ash fait partie de ces légendes qui ont influencé de nombreux groupes de hard rock, donnant sa pleine mesure sur les harmonies à plusieurs guitares, d’où l’invention du concept « twin guitars », très novateur au début des 70’s.

Mais place au groupe d’ouverture avec Mante, qui officie dans un registre mélangeant différents styles allant de l’électro pop à la chanson française en passant par quelques touches de rock.

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Loin des standards en la matière, le trio est composé d’une chanteuse guitariste, accompagnée d’un batteur et d’un clavier alterné avec une seconde guitare.

Les ambiances sont changeantes et d’une originalité qui peut surprendre au fil des atmosphères qui vont de la plus intimiste à la plus débridée.

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L’ovation du public en fin de set est un encouragement pour ce jeune groupe qui a besoin de s’aguerrir afin d’exprimer pleinement ses qualités en live.

Le ton est donné dès l’entame du set de Wishbone Ash, avec « Deep Blues » extrait du dernier album en date « Blue Horizon ». Le son est impressionnant de clarté, tout en restituant parfaitement la rythmique qui propulse l’ensemble avec une sacrée efficacité.

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Derrière ses fûts, Joe Cratbee trouve l’équilibre idéal entre la technicité et le côté pêchu flirtant par moments avec le côté le plus hard d’un rock toujours efficace.

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Mais c’est surtout Andy Powell qui centralise toutes les attentions. Le seul rescapé de la formation d’origine est dans un grand soir. Les années n’ont pas de prise sur sa voix toujours bien placée et aux intonations d’une grande justesse.

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Andy communique aisément avec une audience aux anges, tout en passant en revue la longue discographie de Wishbone Ash. Sa Flying V envoie les accords d’une précision et d’une maitrise inégalable, sans oublier les solos au feeling unique. On se prend à avoir a chair de poule pendant les classiques « Blowin’ Free » et « The King Will Come », sans oublier le sublime « Throw Down The Sword ». L’album « Argus », considéré comme un des chef d’œuvre du groupe, sera d’ailleurs le mieux représenté avec pas moins de 5 titres.

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L’alternance des chorus avec Muddy Manninen, prouve à quel point l’intensité de la complicité entre les 2 guitaristes est forte, pour distiller les sonorités uniques des ‘twin guitars’, devenues la marque de fabrique du groupe.

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Pour conclure ce set mémorable, on retrouve avec « Phoenix » tous les aspects de Wishbone Ash, avec ses fluctuations progressives, puis l’accélération du tempo, pour un final tout en énergie.

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Quelle démonstration musicale réalisée par ce groupe d’exception, qui prend beaucoup de plaisir à jouer tout en restant au somment après tant d’années passées sur les routes.

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Les conditions d’éclairage et de son ont été optimales, permettant au quatuor de délivrer 1h45 d’un show remarquable de maitrise, devant un public conquis.

                                                                                  Report & photos © 2016 Alain BOUCLY

Merci à Dom de 106db et à l’équipe de « La Traverse » pour les autorisations et l’accueil.

En marge des évènements organisés traditionnellement par Underground Investigation dans cette bonne ville de Fismes, la salle de « La Spirale » accueille pour la première fois une affiche dédiée au hard rock. Gang,  fidèle représentant de la scène locale ouvre cette soirée, avant d’accueillir Blaze Bayley en pleine tournée européenne.

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Gang va tout suite entrer dans le vif du sujet avec un « The King Became A God » survolté, assurant sa mission au delà de toutes les attentes, bien servis par un son frisant la perfection. L’enthousiasme communicatif de nos 5 gaillards est leur marque de fabrique, et l’on se régale à partager cette bonne humeur ou chacun s’éclate et ça se voit !

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Le combo Fismois cumule les concerts en France comme à l’étranger à l’occasion du 25ème anniversaire du groupe, ce qui renforce la complicité dans l’interprétation d’une set list bien ficelée. L’efficace « Believer / Betraver » fait maintenant partie des classiques, pour une montée en puissance d’un show particulièrement bien rodé.

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Cerise sur le gâteau, nous aurons droit à 2 nouvelles compositions prévues sur le prochain album studio avec « Another Tomorrow » et « Save Me », qui démontrent une nouvelle fois à quel point l’influence de la New Wave Of British Heavy Metal fait partie de leur ADN.

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Bill est particulièrement bien en voix, tout comme nos 2 compères Steve et Biggy qui envoient leurs riffs tranchants comme des lames de rasoir. La preuve avec cette reprise de « Riding On The Wind » de Judas Priest envoyée sans concessions à la face d’un public de plus en plus bruyant.

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C’est un régal de voir un groupe s’exprimer avec une telle fougue, sans se prendre au sérieux tout en faisant preuve de qualités musicales au service d’un collectif bien huilé. Bien servi par des conditions de son et d’éclairages optimales, Gang a délivré un set très abouti, faisant honneur au Heavy Metal.

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Place à Blaze Bayley, qui a connu son heure de gloire avec Iron Maiden entre 1994 et 1998, en remplacement de Bruce Dickinson parti vivre une expérience en solo. « The X Factor » et « Virtual XI » sortis avec l’ancien chanteur de Wolfbane vont surprendre les fans de la vierge de fer, ces 2 albums se retrouvant sous estimés à tord. Pendant le trajet en direction de Fismes, j’ai d’ailleurs réécouté l’intégralité des compositions et Il faut bien avouer qu’avec le recul, les morceaux tiennent remarquablement la route !

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Et quelle énergie déployée sur la scène de la Spirale ! Blaze va démontrer tout au long des 18 morceaux que composent la set list, que sa foi est intacte.

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Le dernier opus « Infinite Entanglement » sera à l’honneur avec d’entrée de jeu le titre éponyme et son refrain accrocheur qui fait monter l’ambiance d’un cran. « A Thousand Years » permet d’apprécier à sa juste valeur la performance vocale d’un Blaze en pleine possession de ses moyens sur ce titre plus mélodique. Avec « Human », « Solar Wind » et « Calling You Home »,  ce sont 5 morceaux extraits  de cet album qui seront proposés à un public conquis. L’épreuve du live est convaincante pour ces brûlots envoyés sans concessions par un groupe de folie.

Chris Appleton met toute sa hargne dans chaque riff, tout en déployant un feeling et une précision sans faille lors de ses solis.

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La rythmique n’est pas en reste avec la frappe plombée de Martin McKnee, ajouté à l’efficace jeu de basse de Karl Schramm. On sent une cohésion parfaite entre les musiciens, rien d’étonnant quand on sait qu’il s’agit du groupe Absolva qui accompagne le frontman anglais en tournée comme en studio.

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« Man Hunt » sera le seul titre de la période Wolfbane, mais ce sera celle d’Iron Maiden qui va faire monter le show en puissance. Hormis « Futureal » joué dès le début, Blaze annonce un morceau qui n’a jamais fait partie du répertoire live d’Iron Maiden « Virus ».

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Que dire de l’hymne « Fear Of The Dark », avec une audience survoltée qui hurle le refrain, pendant que les musiciens sautillent pour communier avec la foule qui en redemande. Et les chefs d’œuvre qui suivent vont mettre tout le monde d’accord, car les enchainements de « Man On The Edge » et « Lord Of The Flies » sont imparables.

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La fougue et le talent ont prouvé ce soir qu’il faillait encore compter avec cette figure emblématique du heavy metal, pour nous offrir une prestation de tout premier ordre, que ce soit vocalement, mais aussi dans un profond respect de ses fans.

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La présence de Blaze dans le hall de la Spirale pour une longue séance de photos en est la preuve.

Le son a été irréprochable sur l’ensemble de la soirée, tout comme les lights bien présents pour mettre en valeur les artistes. Voilà des conditions scéniques idéales, qui ont permis Gang comme à Blaze Bayley, de tout donner devant un public qui s’est déplacé en nombre.

Report & photos © 2016 Alain BOUCLY

Le Grand Mix affiche complet pour accueillir Blues Pills, en pleine tournée européenne, qui s’arrête à Tourcoing en ce samedi soir.

L’évènement est placé sous le signe des 70’s, car outre le groupe de tête d’affiche, les Lillois de Glowsun vont proposer leur stoner psyché en ouverture de la soirée.

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L’atmosphère crée par trio nordiste se compose de longues plages instrumentales, oscillant entre la lourdeur de la rythmique et les sons plus aériens d’une guitare saturée, pour ne pas dire torturée par les nombreux effets sonores. Le show est agrémenté par un visuel psychédélique projeté sur l’écran en fond de scène, qui contraste avec le côté statique des musiciens. En se croirait revenu aux débuts d’Hawkwind, la légende anglaise, inventeur du « space rock », les synthés en moins.

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L’enchainement des morceaux est tel qu’il est difficile de les différencier, mais il faut souligner une interprétation maitrisée de bout en bout, bien servie par un son à la hauteur durant les 35 minutes de set.

Place à la sensation du moment avec Blues Pills, qui est considéré comme un des fers de lance du renouveau classic rock blues, un peu comme si Janis Joplin avait intégré Led Zeppelin.

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D’entrée de jeu, Elin Larsson monopolise toute l’attention par sa gestuelle lors de l’intro qui précède « Black Smoke », un des 7 tires extraits de l’album sorti en 2014.

Mais c’est voix de la suédoise qui impressionne une audience sous le charme.

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Outre la vivacité déployée, la chanteuse va convaincre par une interprétation sans faille, alliant puissance et feeling, y compris dans les notes les plus hautes perchées. Et quel dynamisme !

Les morceaux énergiques s’enchainent jusqu’à un « Elements And Things » au tempo plus posé, avec une intro à la batterie suivie d’une basse saturée du plus bel effet.

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André Kvarnström est déchainé derrière ses fûts, tandis que le groove de Zack Anderson à la basse fait des merveilles, avec son look tout droit sorti de Woodstock,

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L’univers de Blues Pills est à la fois aérien, aux influences marquées par les années 70, mais en même temps tout en nuances grâce à l’intégration de plages instrumentales bien senties. Ces contrastes permettent de renforcer la puissance de compositions plus enlevées comme le très efficace « Little Sun ».

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En guise de premier rappel, Le magnifique « Yet To Find » voit Dorian Sorriaux, le guitariste français, accompagner en acoustique la voix d’Elin parfaite dans tous les registres.

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« Devil Man » va frôler la zone rouge pour un final totalement débridé, clôturant ainsi un show très équilibré.

Le combo international (Suédois, Américain, Français) a cette qualité rare d’avoir su réarrangé les versions de l’album, pour les rendre redoutables d’efficacité en live, en y mettant une cohésion remarquée pour un si jeune groupe.

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Les lights dignes de ce nom ont agrémenté une scène relativement sobre, ou le somptueux backdrop coloré nous rappelait certaines pochettes de 33 tours aux couleurs psychédéliques.

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La jeunesse du public peut en témoigner, voilà un groupe marqué par les seventies, mais qui a su développer une musique à la fois riche et originale, emmenée par une voix remarquable.

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Blues Pills est à n’en pas douter, un combo avec lequel il faudra compter dans les années à venir !

Review & photos © Alain Boucly

Interview Nashville Pussy – « Le 106 » Rouen, 10 mars 2016

Réalisation et traduction : Sandrine Chatel

La guitariste de Nashville Pussy, Ruyter Suys a pris le temps d’échanger avec Sandrine avant de monter sur la scène du 106 de Rouen.

– Vous commencez aujourd’hui une nouvelle tournée européenne qui va durer un mois. Dans quel état d’esprit es-tu avant ce premier concert à Rouen ?

Je me sens super bien, prête ! On n’a pas joué depuis 3 semaines alors ça va être bien de voir combien de morceaux on sait encore jouer ! 3 semaines ça n’a pas l’air si long alors ça devrait être facile, pas vrai ?! On va bien voir ! Et ça va être génial, il n’y a rien de tel que de remonter sur scène après avoir fait une pause. Pendant le soundcheck j’ai tout de suite pensé  »Oh c’est trop bien ! C’est pour ça que je vis ! ».

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– Vous jouez en France tous les ans depuis plus de 15 ans. Que penses-tu de notre pays et du public qui vous est fidèle depuis toutes ces années ?

On aime la France, la France nous aime, on a une très bonne relation ! En plus j’aime le fromage alors ça explique pourquoi la France est l’un de mes pays préférés ! Encore aujourd’hui j’ai passé une demi heure à parler de fromage, j’étais trop contente !

On aime la France, et les Français apprécient vraiment la culture américaine, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs mais ils l’apprécient même plus que les Américains.

C’est comme le blues, à l’époque les musiciens de blues aux États-Unis devaient un peu se cacher alors qu’en France ils avaient le tapis rouge ! Et je ne sais pas pourquoi, c’est peut-être parce que vous ne devez pas vivre avec nous tout le temps !

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 – Votre dernier disque ‘Ten Years Of Pussy’ est sorti l’an dernier. Pourquoi avoir résumé seulement 10 ans de carrière, et pas 15 ou 20 ans ?

C’était juste pour notre maison de disque SPV donc ça représente que l’on a fait de mieux pendant ces 10 ans avec eux. Et c’est la relation la plus longue que l’on a eu avec une maison de disque, donc on se devait de fêter ça, et aussi pour fêter la fin de cette relation, comme un  »merci et au revoir ! ».

Mais c’est une bonne compilation, on l’aime beaucoup. C’est une bonne partie de nous, mais ce n’est pas un vrai best of. C’est une compilation sur une moitié de notre carrière, parce qu’il manque les 3 premiers albums ! 10 ans, les gens demandent  »parce que vous êtes là depuis plus de 10 ans ? » et on répond  »oui ça va faire 20 ans ! »

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– Comment s’est passé la sélection des morceaux pour cet album ? Cela n’a pas été trop difficile de choisir ?

On s’est disputé, on a passé 2 jours à crier les uns sur les autres et puis on s’en est sortis. En fait on s’est installés devant un hôtel à Berlin, avec une gueule de bois, le lendemain de ma soirée d’anniversaire donc ça devait être le 6 novembre je crois. On était tous assis devant l’hôtel avec lunettes de soleil et café, et on a écouté les albums. On a écouté tous nos morceaux à côté des gens qui passaient et on disait  »oui »,  »non ! »,  »oui ! »,  »c’est le meilleur morceau ! »,  »non ! ». Je crois qu’on avait trop la gueule de bois pour trop se disputer alors c’était assez facile.

 – Quel est le bilan de ces 10 dernières années pour Nashville Pussy ?

Les 10 dernières années étaient comme les 10 premières, des vraies montagnes russes ! Juste du rock’n’roll, sans savoir ce qui va se passer après. La seule chose que l’on sais c’est que ça va être super !

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 – Peux-tu présenter le batteur Rob Hulsman qui a remplacé Jeremy en 2014 ?

En fait on connaît Rob depuis plus longtemps que Jeremy (Thompson). Rob était le colocataire de Blaine je crois quand ils avaient 18 ans et il était le premier batteur de Nine Pound Hammer, l’autre groupe de Blaine. (Cartwright, chanteur et guitariste de Nashville Pussy ndr). C’est comme ça que j’ai rencontré Blaine, en le voyant jouer avec Nine Pound Hammer. Rob avait déjà été viré du groupe quand je l’ai rencontré. Il a aussi joué pour beaucoup de nos projets autres que Nashville Pussy. Quand on est en studio il joue avec nous. Rob et moi on est un peu des métalleux alors quand il a déménagé à Atlanta avec sa famille on a tout de suite joué ensemble. C’est le seul mec du groupe à faire ce genre de choses avec moi, Jeremy ne le ferait pas. Je me disais  »peut-être un jour on pourra jouer ensemble ! Il est trop cool ! » On joue ensemble dans un autre groupe de Blaine, Kentucky Bridgeburners,  et on a un groupe de rock sudiste dans lequel il joue aussi, et puis tous les autres moments où on joue juste pour s’éclater ! Quand Jeremy n’a plus voulu jouer on a tout de suite demandé à Rob.

– A-t-il définitivement intégré le groupe ?

Non ce n’est pas définitif. Jeremy est toujours notre batteur. Mais on n’a aucune idée de ce qu’il fait ! Il ne vient pas aux concerts quand on joue à Atlanta.

Il vit dans une ferme, a une grosse barbe et un âne ! On sait qu’il s’est marié il n’y a pas très longtemps, nous y étions invités. Comme ce n’est pas son premier mariage on pense qu’il essaye de faire durer celui-là ! Il se concentre peut-être sur les choses les plus importantes.

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 – Votre musique est un mélange de rock sudiste, de country et de rock australien. Quels sont les groupes qui vous ont le plus influencé ? Et lesquels écoutes-tu en ce moment ?

Rock australien ? Intéressant ! C’est forcément nos influences AC/DC et Rose Tattoo. J’écoute beaucoup Lynyrd Skynyrd, ce qui est du pur rock sudiste.

Et avec le country je retourne un peu à mes racines avec ça parce que j’écoute beaucoup Johnny Cash et bien sûr AC/DC avec Bon Scott. C’est toujours super, j’aime beaucoup Brian Johnson mais la période Bon Scott reste la meilleure.

Je ré-écoute du rock classique aussi, c’est par périodes.

Je n’ai pas écouté AC/DC pendant quelques années et là je ré-écoute la période Bon Scott qui est ma préférée ! Mais ça fait du bien parois de faire une pause, d’écouter à nouveau et se dire  »c’est toujours trop bien ! »

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 – Quel est ton album préféré de Nashville Pussy et pourquoi ?

Je pense que c’est « Say Something Nasty », notre troisième album, surtout parce que personne ne le connaît ! Il n’était pas très populaire et pour moi tous les morceaux sont super forts ! Je suis pas assez douée pour savoir quels morceaux sont sur quels albums, mais je sais qu’il y a de très bons morceaux sur cet album. On pourrait même le jouer en entier sur scène et ça serait un super show !

 – Après avoir tourné avec ZZ Top, avec quel autre groupe aimeriez vous partager l’affiche ?

D’abord je veux une machine à remonter le temps, et on revient en arrière pour jouer avec AC/DC. Après on revient encore plus en arrière et on joue avec les Rolling Stones.

Et encore plus en arrière pour jouer avec Led Zeppelin ! Tout implique une machine à remonter le temps ! Je ne pense pas que j’aimerais jouer avec ces groupes là maintenant.

Je ne dirai pas non, mais je ne sais même pas si jai envie de voir un concert d’AC/DC maintenant. J’aime le souvenir que j’en ai et je veux garder ce souvenir. Je sais qu’ils jouent, je sais qu’ils sont super et je sais comment le concert va être donc je n’ai plus besoin d’y aller. Mais je veux bien rejouer avec ZZ Top !

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 – Quel est ton meilleur souvenir depuis la création du groupe ?

Pas simple comme question ! On a eu tellement de bons souvenirs comme la fois où on a présenté Jello Biafra, le chanteur de Dead Kennedys, et Billy Gibbons de ZZ Top, c’était phénoménal ! Dead Kennedys est un vieux groupe punk rock de Californie des années 1970, 1980. Quoi d’autre ?! Rencontrer Motörhead et devenir amis avec Lemmy, je ne pensais pas que ça arriverai vu que c’était mon héro au lycée. Mais on l’a connu pendant 20 ans et c’était super. Il est même devenu fan de notre groupe !

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– Quels sont les projets de Nashville Pussy en 2016 ? Y a t-il un nouvel album en préparation?

Bien sûr, on prépare un nouvel album, on écrit tout le temps et on doit normalement l’enregistrer cette année. Si tout va bien et qu’on arrête de tourner on pourra enregistrer !

Et on remixe « High As Hell » qui est sorti il y a 15 ans. Il va ressortir pour son quinzième anniversaire, le 2 mai. Toutes les informations sont sur la page facebook donc c’est facile d’avoir les détails. C’est celui qui a produit « Say Something Nasty » qui le remixe donc c’est super, c’est mon producteur préféré !

 – Pour terminer, as-tu un message pour les fans français et les lecteurs d’e Ride The Sky?

On aime la France !!

Merci à Rage Tour et Toma, tour manager, pour avoir rendu cette interview possible ainsi que pour la validation des accréditations.

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4 ans après le premier passage dans cette belle salle du 106 de Rouen, Nashville Pussy est de retour pour entamer son marathon européen de 27 dates en 31 jours. Bukowski assure l’ouverture de la a soirée, et le moins que l’on puisse dire c’est que le rock stoner métal des parisiens a fait mouche.

Venus défendre leur quatrième album « On The Rocks » sorti l’an dernier, le quatuor a délivré un set sans fioritures, tout en énergie durant 35 minutes d’une grande intensité.

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L’immense backdrop qui orne la scène est taillé pour les grosses structures rappelle la prestation du Hellfest en 2012. Même si l’affluence du 106 est moins compacte, il faut bien avouer que l’énergie dépensée par Bukowski ce soir est communicative. En témoigne ce wall of death survolté orchestré par un Mathieu Dottel impeccable derrière le micro.

Son frère Julien n’est pas en reste, se livrant à fond pour nous faire claquer sa basse avec agressivité, et accompagner Mat dans les parties vocales bien maitrisées.

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Même avec un temps de jeu réduit, le groupe a parfaitement rempli son rôle lors d’un show bien rodé, pour chauffer un public impatient d’accueillir le combo mixte américain.

Changement de décor avec le visuel d’« Up The Dosage » qui occupe la totalité du fond de scène, pour se mettre dans l’ambiance orageuse qui va faire trembler la salle. L’éclair illustrant le backdrop n’étant sans rappeler un certain AC/DC y est sans doute pour quelque chose !

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« Come On, Come On » entame les hostilités avec conviction, suivi par un « I’m So High » sur vitaminé. Les refrains renforcent la communion avec la foule désormais plus compacte, surtout lorsqu’ils sont repris par les chœurs féminins du plus bel effet délivrés par Bonnie et Ruyter.

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Ruyter est déjà à fond, toujours en mouvement, balançant sa crinière bonde tout en envoyant les solos dignes d’un Angus Young sur sa Gibson SG noire.

Les titres défilent sans aucun temps mort, ne laissant pas le temps au public comme au groupe de respirer. Nous avons le droit à un véritable Best of, avec les morceaux les plus représentatifs de l’ensemble des 6 albums studio du groupe.

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12 brulots seront extraits de la dernière parution du groupe « Ten Years Of Pussy », qui rassemble les compositions les plus sulfureuses  sorties entre 2005 et 2015.

Blaine Cartwright transmet sa fougue au public déchainé des premiers rangs, et à l’ensemble d’une audience conquise qui se fait entendre.

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Le son, excellent ce soir, met en valeur la superbe intro d’« Hate And Whiskey « , pendant que Blaine prend soin de se désaltérer avec une bonne rasade de Jack Daniels.

La basse de Bonnie claque à chaque accord, son jeu allie précision et agressivité,  démontrant une parfaite complémentarité avec Rob, qui martèle ses fûts comme un métronome.

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Mais c’est Ruyter Suys qui capte toutes les attentions. Son énergie débordante ne faiblit pas une seconde, remuant dans tous les sens, à genoux ou allongée, tout en nous gratifiant de riffs biens tranchants, sans oublier les solos débordants de feeling.

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C’est au tour de Blaine de faire son show ! Il sait aussi se faire remarquer, car entre les pas de danse dont il a le secret et le balancement du pied de micro tenu par le fil, il fait preuve d’une sacrée présence scénique. Et comme si cela ne suffisait pas, il a tenu à vider une canette de bière dans son chapeau, puis, après y avoir gouté, a replacé le couvre chef sur son crane, laissant dégouliner le précieux liquide!

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Avec les classiques qui suivent, le set entre dans une autre dimension, celle du hard rock’n roll sans concession à l’énergie brute.

Les speedés « High As Hell », « Go Motherfucker Go », « Struttin’ Cock » et « Fried Chicken And Coffee » vont s’enchainer avec une énergie sans faille, pour un final à couper le souffle. Une dernière petite glissade de Blaine, Ruyter qui arrache les cordes de sa Gibson pour délivrer un dernier son venant clôturer 1h15  d’un concert de folie.

Dire que le premier concert de la tournée est souvent une mise en condition, ne manquez pas la montée en puissance de Nashville Pussy sur l’une des 12 dates françaises et celle du concert unique en Belgique.

Alain BOUCLY

Merci à Toma, tour manager, pour les autorisations et avoir permis de réaliser les photos dans d’excellentes conditions.

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L’ affiche proposée au public parisien en ce samedi pluvieux est majoritairement dédiée aux groupes français, avec Factor Hate, Gang et Dygitals, auxquels s’ajoute Max Pie venus de Belgique.

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La fosse est encore clairsemée lorsque Factor Hate investi la scène pour envoyer leur hard rock old school. Le concept très théâtral n’est pas sans rappeler Alice Cooper, avec des influences visuelles très marquées. On y retrouve la camisole de force, l’infirmière en tenue de circonstance et divers accessoires qui agrément le show.

Côté musique, les compositions s’avèrent efficaces, bien emmenées par la voix rauque de The Watcher, impérial dans son rôle de frontman.

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Ce groupe originaire d’Ile de France, a démontré potentiel intéressant, qu’il pourra développer avec un temps de jeu plus conséquent.

Le potentiel de Gang est reconnu depuis de nombreuses années, y compris en dehors de nos frontières. Les dates s’enchainent pour fêter le 25ème anniversaire du combo champenois, avec notamment des passages remarqués en Grèce et au Royaume Uni.

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Tout de suite, le ton est donné avec un heavy metal digne des meilleures années de la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal). Fidèles représentants de cette époque bénie des 80’s, Gang envoie la sauce sans se poser de questions, maitrisant parfaitement son sujet.

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Les titres défilent sans temps mort, alternant riffs assassins avec la mélodie et la finesse des solos dignes d’un Saxon au meilleur de sa forme.

La bonne humeur est de mise sur scène, avec les déplacements incessants du duo de guitaristes, Steve et Biggy.  La voix haut perchée de Bill est bien en place, il assure parfaitement et entraine le public, désormais plus nombreux, à participer à la fête.

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C’est toujours un plaisir de voir un groupe partager sa musique avec autant de conviction, et de ce point de vue, c’est mission réussie pour Gang à l’occasion de cette première date parisienne de son histoire.

C’est au tour du quatuor metal prog Max Pie d’investir la scène, sur laquelle 2 écrans ont été placés de chaque côté de  la batterie. Les Belges poursuivent la promotion de leur excellent dernier album « Odd Memories », dont 5 titres sur 7 ont été joués ce soir.

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« Age Of Slavery » entame le set de la plus belle des manières, dans le registre épique sans oublier un sens de la mélodie imparable. Le speedé « Promised Land » est bien emmené par la performance vocale de Tony, irréprochable dans la tenue des notes les plus élevées comme celles qui viennent des tripes !

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Damien Di Fresco impressionne avec son jeu de guitare d’une remarquable technicité. Capable envolées bien senties, il fait preuve d’un toucher à la fois précis, plein de feeling et tout en nuances pour faire décoller chaque titre.

Le son, irréprochable tout au long de la soirée, a fidèlement restitué la puissance de la rythmique, emmenée par Sylvain derrière les fûts et Lucas à la basse.

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L’univers progressif de Max Pie prend toute sa dimension sur « Odd Future », pour clôturer un show qui aura permis à une audience bien compacte, de découvrir ce groupe promis à un bel avenir dans les sphères du Power Metal Mélodique.

Dygitals arrive sur scène devant un parterre bien rempli, les fans du groupe formé en 1984 sont bien présents pour accueillir la tête d’affiche de la soirée.

La carrière des franciliens a été pour le moins chaotique, avec une longue période d’inactivité entre 1991 et la reformation en 2009, sous l’impulsion du chanteur Hervé Traisnel.

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Le titre choisi pour l’entame du set est bien choisi avec « Dynamite », qui donne le ton d’entrée de jeu. Le refrain imparable fait mouche, tout en envoyant la sauce Hard Rock / Heavy avec une efficacité redoutable.

8 morceaux de l’album du même nom, sorti en 2015, seront joués, soit quasiment l’intégralité de cet excellent opus.

La pression ne retombe pas grâce à l’enchainement de l’énergique « No Speed Limit », envoyé sans concessions et soutenu par une rythmique basse / batterie impeccable.

David Dugaro et Jean-Marc Lavayssiere, le duo de guitaristes, n’est pas en reste, avec une alternance de riffs assassins et de solos enflammés qui bonifient les compositions en versions live.

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Les 5 musiciens sont heureux d’être là, et font preuve d’un enthousiasme communicatif, à l’image d’Hervé qui assure une prestation aboutie, aussi bien vocalement que par son jeu de scène toujours en mouvement.

Lors du rappel, « Avé César » sera repris en chœur par une foule conquise, clôturant une soirée en tous points réussie, avec une excellente ambiance et la diversité des groupes qui se sont donnés à fond.

Alain BOUCLY

Ghostlights

« Avantasia » est un projet de metal apparu en 2000 et soutenu par le chanteur/compositeur « Tobias Sammet » qui regroupe plusieurs grands artistes du genre. Il est donc naturel que chacun de ses albums soit attendu avec impatience et apporte son lot de surprises, en sera t-il de même pour ce dernier ?

Mystery Of A Blood Red Rose : Cette piste d’ouverture est un très bon choix de premier single ; d’une part parce qu’elle est courte et efficace armée de son refrain rappelant les airs optimistes de « Runnaways Train ». Mais aussi parce qu’elle introduit avec délicatesse dans l’atmosphère si particulière de cette album fait d’harmonies et de fins contrastes de mélodies de piano, de riffs lourds et de riffs plus éclairés. « Mystery Of A Blood Red Rose » est donc une excellente chanson.

Let The Storm Descend Upon You : Le gros morceau de l’album puisqu’il dure plus de douze minutes… Douze minutes qui passent assez vite car ce dernier est également très bon. « Let The Storm Descend Up You » est particulièrement riche comme la plupart des titres de cet album, et « Tobias Sammet » semble prendre plaisir à mêler plusieurs de ses qualités d’écriture avec une ambiance plutôt sombre, intense et épique ; Le tout fonctionne bien avec des ruptures de tons soudaines et une grande variété instrumentale qui reste malgré tout équilibrée.

The Haunting : Je trouve que c’est plutôt malin d’avoir écrit « The Haunting » de cette manière car malgré le titre qui illustre bien l’ambiance de la chanson, je m’attendais à quelque chose de festif avec la présence de « Deen Snider » de « Twisted Sister »… Le morceau mélange en effet noirceur et airs de contes pour laisser s’installer une atmosphère plaisante. Rien d’extraordinaire selon moi ou qui vous fera sauter dans tous les sens, mais plaisant.

04 Seduction Of Decay : Est la première piste que je n’arrive pas à apprécier… Pourtant, l’instrumentale est de bonne facture démarrant avec un riff lourd à souhait qui s’ajoutera à quelques sonorités orientales. Mais le tout traîne en longueur et je n’arrive pas à cerner la mélodie de refrain ; « Seduction Of Decay » n’est pas un mauvais morceau, simplement qu’il n’est sans doute pas fait pour moi.

Ghostlights : Ce titre (éponyme) n’est cette fois pas une surprise puisque « Tobias Sammet » et « Michael Kiske » nous livrent du pur power metal ; plutôt efficace grâce à la performance vocale des deux chanteurs suivis d’un riff bien placé. Tout bonnement une réussite.

Draconian Love : Ah nous y voilà ! Le titre le plus intéressant de l’album en ce qui me concerne ; « Draconian Love » captive d’une part grâce son introduction totalement fantaisiste qui vous introduit dans un autre monde. Par la suite, on retrouve une caractéristique d’écriture typique de « Tobias Sammet » qui consiste à balancer un refrain dont le ton n’a rien à voir avec ce qui précédait. Mais ce qui marque vraiment dans ce refrain, c’est la présence vocale de « Herbie Laughans » qui contribue à une ambiance vraiment unique. Premier coup de cœur de l’album !.

Master Of The Pendulum : Et on enchaîne avec mon morceau favori et mon second coup de cœur ; « Master Of The Pendulum » démarre avec une introduction calme mais pesante jusqu’à que « Tobias Sammet » et « Marco Hietala » fassent comme si ils nous disaient : « Assez rigolé, on envoie le turbo ! ». Les riffs puissants et le refrain débordant d’énergie donnent naissance à une chanson très accrocheuse.

Isle Of Evermore : Cette chanson malgré la compagnie de la chanteuse « Sharon Del Adel » de « Within Temptation » met en avant l’atmosphère plutôt que le chant. Et au final, « Isle Of Evermore » ressemble plus à une interlude qu’à un morceau à part entière. Ceci dit, l’ensemble reste tout à fait correct selon moi.

Babylon Vampyres : Si vous êtes friand de power metal rapide et entraînant alors « Babylon Vampyres » a été écrit pour vous !. Son rythme éffréné et son refrain accrocheur rappelant celui du titre éponyme de « Rocket Ride » dans un style plus joyeux, ont en tout cas faits mon bonheur. Aussi, malgré le fait qu’il soit une hymne de power metal à en devenir, « Babylon Vampires » n’est pas dénué de subtilités tel que quelques riffs bien trouvés… Mon troisième et dernier coup de cœur !.

Lucifer : Pour être honnête, malgré la beauté de la mélodie de piano de l’introduction je commençais à saturer et à me dire que cette chanson allait m’ennuyer… Ce ne fut pas le cas, car « Lucifer » envoie sans prévenir de puissants riffs et des solis de qualité qui réveillent le diablotin qui est en vous ; bien qu’assez classique, cette piste reste pour moi une assez bonne surprise.

Unchain The Light : Une autre bonne surprise car à ce stade de l’album, je pensais avoir à faire à un morceau moins excitant ou moins inspiré… Encore une fois, ce n’est pas le cas ! « Unchain The Light » n’est pourtant pas le titre le plus original de « Ghostlights » mais c’est peut être justement ce qui en fait sa force ; un refrain entêtant soutenu par une magnifique performance vocale, un solo de guitare séduisant et vous voilà revenu en 2001 à l’ère de « The Metal Opera ». Une excellente chanson.

A Restless Heart And Obsidian Skies : La dernière piste et aussi celle que j’aime le moins ; sur « Mystery Of A Blood Red Rose », je disais que le refrain rappelait celui de « Runnaways Train ». Ici, c’est la même chose mais en beaucoup moins subtil et différent. C’est dommage, car « A Restless Heart And Obsidian Skies » commençait avec un joli jeu de guitare plutôt prometteur. Cela étant dit, ce morceau ne gâche en rien l’album merveilleux qu’est « Ghostlights ».

La quatrième date de la tournée française de Ghost fait une halte en Normandie, dans cette belle salle du 106 de Rouen qui programme avec succès de plus en plus de concerts métal.

Et cela n’est pas cette soirée de vendredi qui va déroger à la règle, le public ayant répondu présent pour afficher un nouveau sold out, avec 1200 personnes venues assister au cérémonial des suédois lors de ce « Back To The Future Tour 2016 ».

La fosse est déjà copieusement garnie lorsque le trio Dead Soul entame son set. Et là, surprise, la mise en scène est réduite au minimum, seuls deux guitaristes accompagnent le chanteur. Toutes les parties de basse et de batterie sont enregistrées, ce qui procure une certaine froideur à l’ensemble. Même si le timbre de voix d’Anders Landelius évoque parfois celui de Ian Astbury de The Cult, cela manque de magie et surtout d’originalité dans la conception des morceaux.

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Le style de Dead Soul évolue entre un rock teinté d’électro, mais malgré la bonne volonté du duo de guitaristes, le manque de relief se fait sentir sur la majorité des titres..

L’apport d’une rythmique en chair et en os permettrait au suédois de se libérer et d’exprimer un potentiel malgré tout intéressant.

Les longues introductions « Miserere Mei Deus » et « Masked Ball » mettent en condition la foule compacte, respirant les effluves d’encens et impatiente de participer à la célébration orchestrée par Papa Emeritus III.

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L’ambiance est à son comble lorsque Les Ghoul envoient les premiers accords de « Spirit », suivis par le maitre de cérémonie en tenue de circonstance.

La setlist est orientée autour du dernier album « Meliora », avec ce premier extrait, plus 6 titres répartis sur l’ensemble du show. « From The Pinacle To The Pit » sera enchainé avec une maitrise remarquable. Ghost démontre à quel point les arrangements réalisés sur les morceaux de ce dernier opus, font de ceux-ci une véritable tuerie en live.

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Le son est d’une pureté incroyable, ce qui donne un relief exceptionnel aux nuances des compositions, matérialisées par le clavier omniprésent.

Le public prend en pleine face l’énorme intro de « Devil Church », puis donne de la voix sur le refrain de « Cirire » repris en chœur.

La merveille acoustique « He Is » transporte les fidèles, la mélodie interprétée avec finesse donne la chair de poule, accentuée avec le chant d’une audience au anges.

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L’ampleur du set monte encore d’un cran, avec le riff assassin d’« Absolution », emmené par une rythmique heavy en diable.

La présence scénique de Papa Emeritus est fascinante, de par sa gestuelle, ses déplacements incessants et sa facilité à communiquer lors des transitions. Il captive tous les regards, même lorsque sa tenue se fait plus sobre, grâce la force d’un maquillage noir et blanc du plus bel effet.

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L’émotion est au rendez vous sur « If You Have Ghosts », superbement interprété en acoustique, auquel sont ajoutés quelques touches de country bien senties.

Un visuel travaillé renforce le concept du groupe autour de superbes lights, valorisant le frontman, tout en mettant en relief les vitraux du backdrop.

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C’est l’heure d’envoyer le dernier titre avec « Ritual », et le gros son distillant un heavy sans concessions. « Monstrance Clock » en rappel viendra clôturer un set maitrisé de bout en bout, tant musicalement que par le charisme de son leader.

Un final qui aura conquis un public fidèle et fait, à n’en pas douter, de nombreux nouveaux adaptes.

Ghost possède à coup sur tous les ingrédients pour devenir un des groupes phare de ces prochaines années, au vu de la qualité de ces compositions et de ses prestations d’une rare intensité.

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Un grand merci à Olivier Garnier pour a voir pu vivre et immortaliser ce grand moment.

Alain Boucly

setlist:

Miserere mei, Deus (Intro 1)

Masked Ball (Intro 2)

Spirit

From The Pinacle To The Pit

Stand By Him

Con Clavi Con Dio

Par Aspera Ad Inferi

Body And Blood

Devil Church

Cirice

Year Zero

He Is

Absolution

Mummy Dust

If You Have Ghosts

Ghuled/Zombie Queen

Ritual

Monstrance Clock