Interview exclusive Bertrand Couloume – Little Bob Blues Bastards – En avant première du Festival Moz’aïque au Havre (76), du 17 au 21 juillet 2019

Publié : 15 juillet 2019 par Alain B. dans Interviews, Musique, News
Tags : , , , , , , ,

Interview de Bertrand Couloume – Juillet 2019

Entretien avec le bassiste de Little Bob Blues Bastards
2 jours avant le concert de Little Bob au Festival Moz’aïque du Havre, le fidèle bassiste du rocker havrais s’est livré en exclusivité à Ride The Sky.

Bonjour Bertrand et merci d’accorder cet entretien pour Ride The Sky.

– Peux tu résumer les grandes lignes de ton parcours musical depuis tes débuts d’instrumentiste?

Mon premier instrument est le piano classique de 7 à 14 ans, c’est par là que j’ai découvert les rudiments du boogie, le ragtime… puis une basse électrique m’est tombée dans les bras à 15 ans, et je m’éclate avec les trois accords du blues, guidé par Willie Dixon. 6 mois après j’intègre ma première formation de jazz traditionnel qui jouait dans ma région et passe à la contrebasse dans la foulée, c’était en 1976. Et puis ça a été ma période big band avec M Devilliers (tp), Christian Garros (drms), Laurent Dehors (sax), sans doute là que j’ai pris goût à une certaine énergie qu’on pouvait donner à la musique, et que j’ai naturellement retrouvée en 1991 lorsque j’ai rejoint Little Bob.

– Comment t’es venue cette passion pour la musique ?

C’est très tôt devenu un besoin. Dernier d’une fratrie de quatre, j’ai toujours baigné dans la musique que mes frère et sœurs travaillaient et ça m’a naturellement influencé comme on apprend une langue maternelle. Je jouais souvent « avec » le piano comme un enfant s’invente des histoires. En parallèle de mes courtes études musicales, j’ai toujours eu une activité spontanée vers la musique rythmée et improvisée. Un plaisir brut qui t’extrait des soucis de chaque époque de ta vie et encore aujourd’hui avec une force salvatrice. Je pense que la musique est une nécessité pour mon équilibre.

– Ton orientation Jazz a permis d’intégrer des plus grandes formations du genre. Quelles sont pour toi les références en la matière et tes influences majeures ?

Paradoxalement, je ne suis pas centré sur mon instrument et dans mes premières influences il y a eu un « Bandanna Babies » 1928 par Duke Ellington, ou encore le « Milestones » (1958) de Miles Davis, et tout de même le contrebassiste Ray Brown dans  le trio de Peterson, le son ! le time ! Et puis dans un autre registre il y a la voix et l’univers d’un Tom Waits qui m’ont naturellement connectés à Little Bob.

– Dans quelles formations joues-tu en ce moment ?

Principalement : Big band Christian Garros, Little Bob blues Bastards, Thom and The Tone Masters.

– Tu es le contrebassiste de Little Bob Blues Bastards depuis1991. Comment s’est présentée cette opportunité ?

Dans la fin des années 80, Bob tourne en duo « Ballads and Blues » avec le pianiste Joël Drouin (avec qui je jouais à cette époque). Je les accompagne en tant que preneur de son sur plusieurs tournées. C’est une période de changements pour Bob, fin de la story, tournée avec les musiciens américains, il rencontre sa Mimie… et il décide de remonter une formation plus acoustique et plus légère, au moins au début, afin d’explorer le coté blues de son rock. Il veut une contrebasse, et il s’est tourné vers moi à ce moment là. Malgré ou plutôt grâce à mes racines jazz je pense que Bob à voulu se donner la chance d’une expérience originale et personnelle. Et moi je me suis engouffré dans son univers, conscient du monstre de musicalité brute qu’il est !

– Comment expliques tu la longévité de Little Bob, et la fidélité de son public ?

Sa voix!!! je suis fan.

Et puis simplement, il a toujours joué la musique qui le fait vibrer. C’est pas forcément facile à vendre au quotidien, mais sur la durée, c’est ta vie que tu construis, et bien sûr ça n’a pas de prix… et le public le ressent.

– Passer du Jazz au Blues Rock du jour au lendemain te pose t’il un problème d’adaptation en terme de jeu et de technique ?

Franchement je ne cloisonne pas à ce point le blues rock le jazz. Bien sûr, ils ont des évolutions et des esthétiques distinctes, mais puisent dans pas mal de ressources communes métissées du continent nord américain. Et puis je revendique cette dichotomie très relative. Pour moi le plus important est de groover et swinguer, c’est d’être « dedans » là, maintenant !

– Quel est ton plus grand souvenir de musicien ?

Le futur ! Ha ha !

– Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?

En vrac quelques unes de mes dernières écoutes spotify sans filtre lol :
« L’afrobeat improbable » Charlier/Sourisse, Stéphane Guillaume, Multiquarium
« Vertige de l’amour » Alain Bashung
« Fuck Me Freddy » Bad Tripes
« Spam-Boo-Limbo » Esbjörn Svensson Trio
« We’ve Gotta Get Out of This Place » The Animals
« Got You » Amyl and The Sniffers
« Get Happy » Brad Mehldau Trio
« Cantabile – Live » Michel Petrucciani, Steve Gadd, Anthony Jackson

 

– Tu seras à « La Traverse » de Cléon le 17 novembre avec Thom and The Tone Masters et An Diaz. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce groupe, son style et l’atmosphère qu’il dégage ?

Thom and the Tone Masters est un combo original puisant son inspiration dans la musique afro américaine instrumentale des années 50, mais ce sont aussi des compositions uniques mélangeant le blues et le jazz qui apportent aux sessions live une atmosphère pleine d émotion et de swing. Pour le festival de « La Traverse », nous avons choisi de présenter une formule avec comme invitée la chanteuse AN Diaz, de Buenos aires, à la voix pleine de soul et de blues.

– Quelles sont les prochaines échéances avec Little Bob et pour tes autres projets ?

On a un CD avec Little Bob Blues Bastards sur le grill !  Et un autre avec Thom and The Tone Masters.

Et bien sûr des concerts cet été, comme le 17 juillet prochain au Havre, « à la maison », au « Festival Moz’aïque« 

– Un dernier mot pour le public et les lecteurs de Ride The Sky?

On s’retrouve dans un concert ?

Je te remercie pour ta patience et d’avoir pris le temps de participer à cet entretien.

Marie-France BOUCLY
Photos © 2017 Alain BOUCLY