Bette Smith sera sur la scène du Jazz Club Etoile à Paris, vendredi 18 octobre 2024, dans le cadre des concerts « Jazz Sur Seine »
Avec sa voix éraillée et impertinente autant que douce et sensible, Bette Smith fusionne de manière saisissante la soul, le rock & roll, le funk, le blues et le gospel qu’elle a entendus dans sa jeunesse à Brooklyn, pour en faire quelque chose d’unique en son genre.
Son nouvel album « Goodthing » disponible depuis le 12 juillet 2024 via Kartel Music Group, a été réalisé au Royaume-Uni avec Jimmy Hogarth, lauréat de nombreux Grammy (entre autres pour Amy Winehouse, James Blunt, Sia ou Tina Turner). Selon lui : « Bette est vraie. Elle dit la vérité et vous touche en plein cœur. Elle est capable de transmettre ses sentiments avec aisance, grâce à sa voix merveilleusement douée. »
Bette Smith a collaboré avec des artistes tels que Jimbo Mathus, Kirk Fletcher,Patterson Hood et Matt Patton (des Drive-By Truckers) et a été encensée par la critique dans les pages du New York Times, de Billboard, de Paste, de Bust et autres ; Sa musique est diffusée sur les ondes, du NPR World Café, dans le top 40 de l’Americana Music Radio Chart, aux playlists officielles de Spotify, où sa chanson a été écoutée plus d’un million de fois en continu. MOJO l’a qualifiée de « prochaine sensation soul à grande voix de Brooklyn ».
Depuis plus de cinq décennies, Blue Öyster Cult fait vibrer les fans de hard rock intelligent du monde entier avec des albums puissants remplis de chansons classiques. En effet, le groupe basé à Long Island, NY, est vénéré au sein de la scène hard rock et heavy metal pour son travail de pionnier. Blue Öyster Cult occupe une place unique dans l’histoire du rock, car il est l’un des rares groupes de hard rock/heavy metal à avoir obtenu à la fois une véritable reconnaissance critique et un succès commercial.
Le groupe est souvent cité comme une influence majeure par d’autres groupes tels que Metallica, et BÖC a figuré dans le classement de VH1 des plus grands groupes de hard rock de tous les temps.
Dès la sortie du premier album éponyme de BÖC en 1972, le groupe a été salué pour sa musique accrocheuse mais heavy et ses paroles qui pouvaient être provocantes, terrifiantes, drôles ou ambiguës, souvent dans la même chanson. Trois classiques de BÖC résonneront dans le cosmos longtemps après que le soleil ne se soit éteint : l’envoûtante «(Don’t Fear) The Reaper» de l’album «Agents of Fortune» (1976), l’écrasante «Godzilla» de «Spectres» (1977) et l’hypnotiquement mélodique «Burnin’ for You» de «Fire of Unknown Origin» (1981). Parmi les autres chansons marquantes de BÖC, citons «Cities on Flame with Rock and Roll», «Then Came the Last Days of May», «I Love the Night», «In Thee», «Veteran of the Psychic Wars», «Dominance and Submission», «Astronomy», «Black Blade» et «Shooting Shark».
La vision créative intense du duo original de BÖC, composé du chanteur/guitariste Donald « Buck Dharma » Roeser et du chanteur/guitariste Eric Bloom, est complétée par Richie Castellano à la guitare et aux claviers, et par la section rythmique de longue date composée du bassiste Danny Miranda et du batteur Jules Radino.
« Nous avons réalisé que nous étions un groupe de « classic rock ». C’est ce que nous sommes, c’est ce que nous faisons le mieux et c’est ce que nous savons faire ». Les membres du groupe sont fiers du son classique de BÖC et heureux que le groupe crée des œuvres dynamiques pour les amateurs de musique qui n’aiment pas la pop homogénéisée et préfabriquée qui monopolise les ondes radiophoniques et les palmarès des meilleures ventes.
BÖC a toujours maintenu un calendrier de tournées sans relâche, et un album de nouveaux morceaux, «The Symbol Remains», est sorti le 9 octobre 2020, obtenant des critiques dithyrambiques.
Leur album studio le plus récent, « Ghost Stories », est sorti en avril 2024.
Retrouvez Blue Öyster Cult à l’Olympia (Paris) le 2 juin 2025 !
Sari Schorr a perfectionné son art sur la scène musicale vibrante de New York, où les sons diversifiés, incisifs et authentiques de la ville ont profondément influencé son mélange unique de blues, de rock et de soul. C’est là que la voix puissante de Sari, d’une longueur de 5 octaves, a commencé à prendre forme.
Le talent de Sari a rapidement attiré l’attention de personnalités influentes de l’industrie musicale. Les critiques font l’éloge de ses performances électrisantes et la décrivent comme l’une des plus grandes voix du 21e siècle.
Sari a connu son heure de gloire lorsqu’elle a commencé à tourner avec le légendaire guitariste Joe Louis Walker. Cette exposition l’a propulsée sous les feux de la rampe et lui a valu d’être intronisée au New York Blues Hall of Fame en 2015, ce qui témoigne de son impact sur le genre. À Memphis, la même année, une rencontre fortuite avec l’emblématique producteur de disques Mike Vernon, connu pour son travail avec John Mayall & the Bluesbreakers, David Bowie, Fleetwood Mac et Eric Clapton, a propulsé la carrière de Sari à un niveau supérieur. Quelques minutes après l’avoir entendue chanter, Vernon lui a proposé de produire son premier album, « A Force of Nature ». Cet album a rapidement fait de Sari une étoile montante du blues rock, la comparant à des légendes telles que Janis Joplin et Tina Turner.
L’ascension de Sari n’est pas seulement due à ses prouesses vocales, mais aussi à ses talents exceptionnels d’auteur-compositeur. Ses textes abordent souvent des questions globales et sociétales, s’exprimant au nom du peuple et s’élevant comme une voix pour ceux qui sont réduits au silence. Chaque ligne de sa musique a du poids, reflétant ses convictions sur le rôle des artistes dans le monde moderne.
Récemment, Sari a fait équipe avec le légendaire guitariste Robin Trower pour créer l’album « Joyful Sky », acclamé par la critique, qui s’est hissé à la première place du classement Billboard Blues. Trower, impressionné par la voix riche de Sari, a été inspiré pour reconstruire son art de la chanson autour d’elle. Leur collaboration a poussé les deux artistes à faire preuve de créativité, Trower adaptant son style pour compléter les forces vocales de Sari.
Ses collaborations l’ont amenée à partager la scène avec des artistes de renom tels que Walter Trout, Kiefer Sutherland, The Sweet et Bernard Purdy. La croyance de Sari dans les collaborations positives est évidente dans son partenariat d’enregistrement de longue date avec Henning Gehrke, avec qui elle travaille sur son troisième album studio, dont la sortie est prévue pour le début de l’année 2025.
Au-delà de ses réalisations musicales, Sari est profondément engagée dans des causes humanitaires. Elle a consacré son talent et son énergie à des projets musicaux de grande envergure en faveur de la responsabilité sociale, notamment en collaborant au projet « Toast to Freedom » pour Amnesty International. Dans le cadre de ce projet, elle a travaillé aux côtés de légendes de la musique telles que Jimmy Barnes, Christine & The Queens, Florent Pagny et Warren Haynes. Les efforts humanitaires de Sari l’ont conduite en Haïti et en Inde, et elle a fondé Matters, une organisation à but non lucratif qui attire l’attention sur les causes humanitaires par le biais des arts.
Sari Schorr continue d’inspirer et de captiver les publics du monde entier, incarnant la conviction que la musique peut guérir et unir le monde. Son parcours, des rues de New York aux scènes internationales, ses collaborations marquantes et son engagement inébranlable pour les causes humanitaires font d’elle une force véritablement dynamique du blues rock.
Le quartet serbe Eyot donnera un concert exceptionnel le 21 Octobre 2024 à Paris, New Morning
Groupe au son éclectique d’une grande beauté, Eyot brise les barrières temporelles, géographiques et culturelles du jazz balkanique en mélangeant à la fois musique classique, art-rock et traditionnelle. Peu importe comment vous choisissez de nommer la musique de ces quatre garçons, une chose est sûre : elle porte un mélange d’énergie et d’intelligence qui ne vous laissera pas indifférent.
Avec des concerts dans 25 pays pendant 15 ans, parsemés entre Blue Note Yokohama et WNYC Studios New York, Eyot réalisent dans chacun de leurs apparitions sur scène un moment d’excitation qui pousse l’auditeur dans son monde intérieur et qui apporte une expérience artistique unique.
» Avec plus de 400 concerts à travers le monde et un accueil toujours très enthousiaste Eyot est devenu l’un des groupes les plus intéressants de la dernière décennie en Europe. Libre de tout genre, il apporte un beau son éclectique qui navigue du rock au jazz, du punk à l’ambient, le tout bâti sur des compositions fortes. » – Open jazz 2020
« Le Nirvana du jazz » – Cully jazz
« Electro jazz rock fusion plein d’énergie et d’innovation et un show de grande classe » – Tim Dickeson, Jazzwise
«…jazz, classique, folk et rock dans un mélange enivrant » – Ian Patterson, All About Jazz
« Tout simplement époustouflant » – Mike Chadwick, SoulandJazz.com)
« Une collision passionnante et tournée vers l’avenir de divers genres créant une musique très actuelle » (Gilles Quinnell, PIAS Harmonia Mundi World Village)
Le groupe légendaire Ten Years After sera en concert à « La Traverse » de Cléon (76) samedi 12 octobre 2024 à 2030. Gogo Juice assurera la 1ère partie.
Ten Years After est une des formations majeures du British Blues Boom des 60’s. En 1969, leur performance mémorable, immortalisée dans le film du festival de Woodstock, les a rendus mondialement célèbres. Voir un concert de Ten Years After en 2024 est une expérience à vivre 100 à l’heure, un must visuellement avec un show truffé des succès qui ont forgé la légende : « Love Like A Man », « I’m goin’ Home », « Good Morning Little Schoolgirl », « The Hobbit », « One Of These Days », « Choo Choo Mama » sans oublier les favoris des connaisseurs tels que « Gonna Run », « Nowhere To Run », « I Say Yeah », « Hear Me Calling » ou encore « I’d Love To Change The World ». Le tout est agrémenté de surprises et de titres du dernier album studio « A sting In The Tale ».
Gogo Juice détourne la musique Pop en synthétisant ses éléments les plus excitants, depuis la frénésie hypnotique de la Techno. Résultat, un Dance Rock moderne aux mélodies minimalistes et agressives, affranchis de la structure d’un post punk traditionnel. Parrainés cette année par le 106, leur 1er EP « Defenses » a propulsé le groupe sur les routes entre la Normandie, Rennes et Paris où leurs concerts ont marqué le public et les journalistes spécialisés.
Abdoulaye Kouyaté sera en concert le 17 octobre 2024 à Paris « La flèche d’or »
Le premier album d’Abdoulaye Kouyaté, intitulé « Fefanyi », est disponible depuis le 14 juin 2024
Fefanyi – Le bienfaiteur….
Après des années passées à sublimer les musiques des artistes qu’il accompagne par son jeu de guitare et la douceur de sa Kora (Ba Cissoko, Mariama, Jain et Gabi Hartmann entre autres), Abdoulaye Kouyaté met son énergie créatrice dans un projet personnel qui rassemble ses compositions originales.
En plus du guitariste virtuose, on découvre qu’Abdoulaye Kouyaté est un orfèvre de mélodies et un chanteur au timbre feutré. Tantôt profonde et touchante, tantôt rythmée et dansante, sa musique métissée oscille entre ballades, instrumentaux à la kora et des morceaux aux sonorités afropop empruntant leur rythmique au coupé décalé, au zouk ou au yolé traditionnel de Guinée.
Abdoulaye confie la réalisation de l’album à Patrick Ruffino et s’accompagne de Yannick Vela à la basse et Nicolas Grupp à la batterie.
L’album est enrichi par les précieuses contributions du joueur de flûte peule Dramane Dembele, de la chanteuse Gabi Hartmann, du bassiste Guy Nsangué, du saxophoniste Robbie Marshall, du violoncelliste Guillaume Latil, du djembefola Dartagnan Camara et des choeurs de la chanteuse Djene Kouyaté.
Ce premier disque affiche une diversité étonnante.
Le nouvel album de Nico Wayne Toussaint, intitulé « From Clarksdale With Love » sortira le 6 décembre 2024 via Inouie Distribution.
Sur les routes du Mississipi
Plusieurs fois primé (French Blues Hall of Fame 2021 / Best Harmonica Player, Memphis International Blues Challenge 2015 / Best Blues Song, International Song Writing Competiton 2012) et 3 fois finaliste de l’International Blues Challenge de Memphis (2014,2015 ,2023) Nico Wayne Toussaint a commencé sa carrière professionnelle en 1998 et a, depuis, signé 15 albums dont une large majorité sur la label Dixiefrog. Au cours de ces cinq dernières années, il a intégré la guitare à son panel musical et se produit aujourd’hui en solo, autant qu’en groupe. Aller là où l’action se passe ! Memphis est au centre des Etats-Unis et au carrefour des musiques noires américaines. Et Clarksdale est là, telle une ville fantôme qui ne se serait jamais réveillée de son passé, là, à 60 miles plus au sud, dans l’état du Mississippi, sur la route vers la Louisiane et la Nouvelle Orléans.
« C’est là que moi, Nico Wayne Toussaint, j’ai choisi de vivre une retraite studieuse, spirituelle, musicale, à la belle saison de la récolte du coton, quand les températures avoisinent les 30 degrés mais que déjà arrive l’automne, et qu’à perte de vue les champs sont blancs de la fleur de coton. Ma retraite, je l’ai organisée dans un house boat en tôle et en planches, posé au bord d’une route agricole, devant cet océan opalin. C’est là, avec mes guitares et mes harmonicas, que je me suis attelé à travailler en contexte, le répertoire des légendes du Mississippi : RL Burnside, John Lee Hooker, Muddy Waters, Fred Mc Dowell … Et les clubs de la ville, comme les trottoirs de la Nouvelle Orléans sont devenus mon aire de jeu et mon lieu d’exercice public. 8 semaines à ce rythme m’ont permis de faire de superbes rencontres, de m’installer dans un quotidien, de beaucoup jouer, d’écrire des chansons et de trouver un nouveau son. C’est tout ce vécu que j’ai rapporté en France, et que j’ai insufflé aux sessions de répétition de notre album à venir. Le son « juke joint » de Clarksdale que je voulais imprimer au disque a rapidement nécessité l’apport des cuivres que j’avais aussi entendus, entre New Orleans et Memphis. Il n’en fallait pas plus pour convoquer la version Big Band de mon groupe au grand complet, soit l’ensemble des musiciens avec lesquels j’avais déjà produit l’hommage à James Cotton en 2017. Notre trompettiste Pascal Drapeau a signé les arrangements cuivres et ainsi a fini de se dessiner le son de ce nouveau disque, composé à 100% de titres originaux et qui veut allier la pulsation rythmique des clubs du Mississippi à la dynamique des riffs des cuivres de Memphis. «From Clarksdale With Love» est donc cette carte postale amoureuse que je vous envoie depuis la terre du blues, telle une invitation à vadrouiller avec moi sur les routes du Mississippi. En voiture ! »
Lorenzo Sanchez Band sera en concert le 15 octobre 2024 à Paris « Sunset sunside », dans le cadre du festival Jazz sur Seine.
Cela fait plus de vingt ans que Lorenzo Sanchez irrigue la scène française de son blues chaleureux. Ses influences musicales vont de Hendrix en passant par Ry Cooder à Derek Trucks, et ont modelé en lui une forme musicale afro-américaine teinté d’Andalousie. Après une parenthèse de quelques années du côté d’Albi, Lorenzo Sanchez est de retour. «Blue Avenida» sent la ferraille. Les amateurs de gros sons ne seront pas déçus… !!!
« Ces dernières années, J’ai accumulé beaucoup de matière. Sur la cinquantaine de morceaux, j’en ai conservé 9. Ils ont tous une identité très affirmée dans un registre très différent des précédents, ça sonne résolument rock, même rock garage quelques fois, psyché de la grande époque, mais aussi boogie, blues bien sûr. J’ai beaucoup joué notamment en accompagnant le chanteur américain Mike Greene qui a d’ailleurs signé le texte du 1er morceau de l’album ».
Philippe Dandrimont à la basse et Stéphane Ranaldi à la batterie mêlent la richesse de leur jeu à celui de Lorenzo. Ce dernier apporte un soin tout particulier aux parties chantées et aux chœurs. « Je me suis beaucoup investi au niveau du chant dans cet album, car la voix ne souffre pas l’approximation ». Cet opus ancré dans la marche de ce monde, avec des thématiques qui sont chères à son concepteur : l’écologie, l’oppression des peuples, les relations humaines. Les textes alternent entre anglais, espagnol et spanglish (qu’avait vulgarisé le bluesman Randy Garibay entre autres). La guitare n’est bien sûr pas en reste ; Lorenzo Sanchez s’envole sur 2 solos de guitares magistraux «Naciste» et «Jeff is Gone», le titre hommage à Jeff Beck, qui clôture en beauté l’opus. Le blues y est plus radical et rugueux, plus dirty avec un son rock, épais, c’est à dire 2 guitares accompagnées d’une batterie et d’une basse. Tous les titres ont été joués live en studio avec des chorus guitare « one shot », ce qui donne cette énergie de la spontanéité et de l’improvisation qui se font l’écho sur «Humos» d’un voyage introspectif à travers les grands espaces dans lesquels résonnent JJ Cale, Ry Cooder et Derek Trucks.
Interview Glen Sobel (Alice Cooper / Hollywood Vampires)
Par Laurent Bendahan – Photos Alain Boucly
Inside The Studio
Cela fait près de quinze ans que Glen Sobel bat la mesure pour le maitre du rock théâtral et horrifique. Place à notre sympathique batteur, rencontré à Nancy au festival Heavy Week-End en Juin dernier. Au menu, sa première expérience de studio avec Alice…
Le dernier album en date d’Alice Cooper, « Road« , est un petit événement en soi car pour la première fois, Alice a décidé de convier son groupe live à la session de studio. Habituellement, ce genre de job est assuré par des musiciens de session. Comment as-tu vécu cette expérience ?
Je n’ai pas été surpris car je savais que ce moment viendrait. Tout s’est déroulé naturellement. À peine sortis de tournée, nous avons enchainé sans attendre par des séances de studio à Nashville. C’est pourquoi nous avions l’impression d’être encore sur la route, d’où le nom de l’album. L’idée de base était simple, enregistrer tous ensemble en live, dans la même pièce. C’était très excitant car spontané. Nous n’avons répété qu’une petite journée avant l’entrée en studio. La plupart des morceaux ont été concrétisés au fil de l’eau et n’ont bénéficié que d’une ou deux prises. Cela parait peu mais notre producteur Bob Ezrin n’aime pas tergiverser. Il veut que tout soit parfait dès la première prise.
Que se passe-t-il dans ces conditions lorsqu’un instrumentiste se plante ? Est-ce que c’est toute l’équipe qui est pénalisée ?
Non bien sûr ! Lorsqu’on enregistre ensemble, la batterie et la basse sont prioritaires. Si un guitariste se plante, il refait sa prise ultérieurement. Les solos sont également enregistrés en dernier lieu, en overdub. Étrangement, beaucoup de parties de chant étaient enregistrées avant même que nous ne commencions à jouer. Nous avons dû bosser au métronome sur un chant préexistant. Le procédé est étrange mais il a fonctionné.
Dans ce groupe, as-tu la liberté de jouer tout ce qu’il te passe par la tête ?
Oh non, certainement pas ! Je dois toujours me conformer à la volonté de Bob, ce que je comprends parfaitement car c’est lui en tant que producteur, qui a la vision d’ensemble du projet. Il a tout en tête, jusqu’au moindre petit arrangement de piano. Bien entendu, personne ne sait à l’avance à quoi ressemblera le résultat final. Il est le seul à le savoir. Tout cela pour dire que dans mon métier, il faut suivre le producteur sans se poser de question.
As-tu au moins une vision précise de la structure des morceaux avant l’entrée en studio ?
Oui car les compositeurs auxquels nous faisons appel (comme Kane Roberts, Tom Morello, Keith Nelson) ont l’habitude de nous envoyer des maquettes enregistrées avec une boite à rythme ou une simple boucle. Mais encore une fois, c’est Bob qui guide. S’il estime qu’il faut faire des changements de dernière minute, nous suivons les nouvelles instructions.
Bob est-il batteur ?
Pas exactement. Il est avant tout claviériste. Mais il sait ce qu’il a envie d’entendre en matière de batterie. Cela fait des décennies qu’il est dans le métier. On peut vraiment lui faire confiance.
Tu dis souvent qu’avant une session, tu fais en sorte de te « sur-préparer ». Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Si l’on se place dans le contexte de cet album, lorsque j’ai reçu les maquettes, je ne me suis pas contenté d’apprendre les structures par cœur. J’ai aussi tenté d’anticiper sur les options qui pouvaient se présenter afin d’être force de proposition. En effet, il n’y a pas une mais des milliers de façons d’interpréter une chanson. Le studio est un environnement stressant où le temps est compté et où les imprévus sont légion. Plus on anticipe, plus ont est à même de s’adapter. Prévoir les imprévus fait partie de mon job.
Contre toute attente, tu es aussi crédité en tant que choriste…
Oh il ne faut pas en faire toute une histoire. Je n’ai fait que participer aux chœurs d’ensemble du groupe. Ça consistait à crier dans le micro. Ça va, c’est dans mes cordes ! (Sourire)
Que pourrais-tu dire sur tes camarades de Jeu :
– Nita Strauss (Guitare) : C’est une vraie metalleuse dotée d’une épatante technique de shred. J’adorais la voir en live lorsqu’elle jouait avec le tribute band The Iron Maidens. Sur « Road », elle est à l’origine de «The Big Goodbye», une super chanson, la plus metal de l’album ! Tout comme moi, c’est une musicienne très consciencieuse qui se prépare énormément en amont.
– Tommy Henriksen (Guitare) : Je le connais depuis trente ans ! Nous avons très souvent collaboré avant de jouer pour Alice. Il est aussi un excellent producteur. C’est lui qui en 2010 m’a permis d’intégrer le groupe d’Alice. Il s’agissait à l’époque de réenregistrer des classiques tels que «School’s Out».
– Chuck Garric (Basse) :Il est l’un des plus fidèles musicien d’Alice. Il joue avec ce dernier depuis vingt ans ! Il est à fond dans le trip « rock n’roll ». Il vit et respire le rock par tous les pores. Il aime les chansons simples, directes et sans compromis.
– Ryan Roxie (Guitare) : Il talonne de près Chuck en matière de longévité dans le groupe d’Alice. Certes il a fait un break à la fin des années 90 pour élever ses gosses, mais il est fidèle au poste depuis 2012. Il a style de guitare très reconnaissable. Il est de plus un excellent choriste. Ceux qui le connaissent savent qu’il est chanteur lead dans la plupart de ses autres projets. Il est un support harmonique incontestable en complément de la voix d’Alice.
Ton jeu est très visuel, avec notamment ces jongleries complètement dingues que tu déploies sans jamais perdre le tempo. Que conseillerais-tu à ceux qui veulent emprunter cette voie ?
Je conseillerais avant tout d’évaluer la situation dans laquelle vous êtes. En effet, j’ai vu tant de batteurs faire ce type de démonstration alors que le show ne s’y prêtait pas du tout. Les concerts d’Alice sont des spectacles théâtraux compatibles avec les jeux visuels. Si vous avez à jouer du r’nb, abstenez-vous de trop en faire.
Dans le domaine de la jonglerie, il y a ce batteur incroyable, Zoltan Chaney qui accompagne Vince Neil en solo. Impossible de faire plus démonstratif. Il donne même des coups de pieds dans ses cymbales !
Ah Zoltan ! C’est un bon ami à moi. Il est un show à lui tout seul. La première fois que je l’ai vu jouer, j’ai trouvé sa prestation si sauvage ! Jamais je n’avais vu ça auparavant. Certains lui reprochent de trop attirer l’attention et de faire de l’ombre aux autres musiciens. Mais je ne partage pas cet avis, et Vince non plus. En matière de rock, tout ce qui peut distraire le public est bon à prendre.
Et maintenant la question délicate. Que feras-tu lorsqu’Alice aura décidé de se retirer de la scène ?
Il a 76 ans mais lorsqu’on lui pose la question au sujet de sa retraite, il répond qu’il est prêt à continuer jusqu’à 90 ans. Je dois t’avouer que je ne pense pas à l’avenir car je suis hyper occupé entre Alice et Hollywood Vampires. C’est un boss formidable qui délivre des prestations de qualité à chaque concert. Il est de plus d’humeur égale tous les jours. J’ai déjà eu à travailler avec des artistes si lunatiques qu’on se demandait chaque jour à quelle sauce il nous mangerait. Pour toutes ces raisons, je préfère savourer le moment présent aux côtés d’Alice.
Tu dois souvent recevoir des propositions de sessions live ou studio. Quels sont tes critères d’acceptation d’un contrat ?
En premier vient ma disponibilité. Ensuite je m’intéresse aux personnes impliquées dans le projet. Le troisième critère est l’argent car je dois gagner ma vie. Il ne faut jamais négliger le business. En ce qui me concerne, je n’ai pas de manager. C’est donc moi qui négocie mes contrats. Enfin je possède mon propre studio. C’est pourquoi je privilégie ceux qui me permettent d’enregistrer chez moi.
Y-a-t-il un style que tu refuses catégoriquement de jouer ?
Non ! Je pars du principe qu’il ne faut jamais dire jamais. Mon métier m’oblige à m’intéresser à tous les styles. Je n’aimerais pas un jour me retrouver comme à con à ne pas pouvoir maitriser une technique sur laquelle j’aurais fait l’impasse. Je dois rester au service des chansons et des compositeurs. Pour cela, je dois pouvoir déployer tous les outils possibles pour arriver au résultat escompté.
Quelle est ta technique de pieds préférée ?
Je suis profondément attaché au « Talon/pointe » (Ndlr : Ici, la pédale de grosse caisse est actionnée alternativement par le talon et la pointe du pied. Par cette alternance, elle permet un jeu rapide sans trop d’efforts). C’est celle que j’enseigne systématiquement à mes étudiants. Parfois je tombe sur des jeunes récalcitrants car la maitrise du « Talon/pointe » est un processus de longue haleine, pour ne pas dire chiant ! Mais je ne lâche jamais le morceau en tentant de leur démontrer l’intérêt d’une telle technique, qui ne réside pas dans la vitesse d’exécution mais dans le son, et plus précisément dans l’accentuation des coups. Ce jeu est bien plus dynamique et prend tout son sens lorsqu’on joue du rock ou du blues. Toutes les autres techniques ont un rendu bien trop linéaire. D’ailleurs, je demande à mes élèves de développer la même technique au charleston.
Tu fais allusion à ces jazzmen ou ces batteurs de disco capable de faire des ouvertures de charleston sans les mains, usant simplement du « talon/Pointe…
Exactement ! On appelle ça le « splashy opened and closed hi-hat ».
Penses-tu qu’avec une bonne technique de « Talon/Pointe », on puisse se passer d’une double pédale ?
Non, les deux sont complémentaires. Lorsque je dois jouer des plans vraiment rapides aux pieds, je passe en double pédale. Je n’utilise alors que la pointe du pied. Lorsque je dois m’attaquer à des rythmes nécessitant plus de groove et de swing, je passe en « talon/pointe ».
Te produis-tu toujours en Masterclass ?
Oui, il est d’ailleurs prévu que j’en fasse à la fin de l’été, une fois la tournée américaine d’Alice terminée.
Quel message principale tiens-tu à transmettre à ton public dans ce cadre ?
Tout dépend du type d’audience. On ne s’adresse pas aux élèves d’une école de musique comme on s’adresserait aux clients d’un magasin de musique. Tout dépend aussi des questions qui me sont posées. La plupart des gens demandent des conseils pour bien réussir sa séance de studio, ou pour partir en tournée dans de bonnes conditions. Certains me demandent aussi comment jouer tel pattern. Mes masterclass sont avant tout interactives. C’est pourquoi je ne débarque jamais avec une liste de choses à dire et un programme préétabli. Bon, je dois avouer que je ne peux m’empêcher de parler de « talon/pointe », de « rimshot » (Ndlr : L’attaque d’un fut simultanément sur le cerclage et la peau, puissance garantie) et de « ghost notes » (Ndlr : Tous ces coups très légers, à peine audibles, qui contribuent au groove, joués autours des coups principaux). Ce sont les fondements de mon jeu.
Que penses-tu de la technique de « gravity blast » utilisée dans le metal extrême, permettant de réaliser des roulements à une main ?
C’est une très vieille technique de jazz originellement appelée « free hand technic » et popularisée dans les années 90 par Johnny rabb. Pour moi, elle n’est utilisable que dans un contexte intimiste comme un club par exemple, car elle n’est pas assez puissante. Il ne me viendrait pas à l’idée de l’utiliser dans un show d’Alice Cooper. C’est le genre de plan que je fais en masterclass lorsque je me lance dans un solo. Dans ce contexte, mes solos peuvent durer quinze minutes, je m’en donne à cœur joie. Avec Alice, ils sont bien plus courts et calibrés.
On connait ta passion pour Van Halen. Aurais-tu aimé participer à la tournée hommage organisée par Sammy Hagar ? C’est Jason Bonham qui tient les baguettes mais franchement, il aurait mieux fait de te choisir…
Ça aurait été vraiment géant. Mais un autre hommage à Eddie est actuellement en préparation. Il se pourrait que j’y participe. En tout cas, ce serait un honneur ! Alex Van Halen est un batteur si sous-estimé car son frère était l’objet de toutes les attentions. Il serait temps que les gens réalisent sa valeur.
Ce n’est pas gagné… Maintenant qu’Eddie n’est plus là, nous ne le reverrons plus jamais jouer de la batterie…
Effectivement, il n’a jamais joué sans son frère. Il est très strict là-dessus. De mémoire, personne ne l’a vu ne serait-ce que jammer avec d’autres musiciens. D’un côté je le comprends, mais d’un autre, je trouve ça dingue !
Le nouvel album de Jeanette Berger, intitulé « Do Your Thing » sortira le 11 octobre 2024 via Blue Moon Records – Inouie Distribution.
Connue et reconnue pour sa voix d’une versatilité rare, Jeanette Berger revient avec un second album studio. Outre l’influence d’artistes tels que Ray Charles, Alicia Keys, Jeanette délivre une musique authentique en fusionnant les genres pour sublimer son répertoire avec une pointe de pop, subtilement teinté de gospel même si elle reste habitée par la soul comme Lianne La Havas, Olivia Dean ou encore Hannah Williams pour ses titres les plus rugueux.
En 2011 de retour de Londres, Jeanette propose un premier EP «Blues Prayer». Alors en solo Piano-Voix, elle captive déjà par sa spontanéité à travers une centaine de représentations. Dès 2015, elle s’entoure de musiciens pour coécrire et arranger son répertoire qu’elle jouera sur certaines des plus belles scènes de France : Jazz à Vienne, Solidays, ou encore le New Morning. En 2018, elle enregistre son 1er album «In My Mind» à la Maison des Artistes de Chamonix, Studio & Jazz Club chapeauté par André Manoukian. Puis en 2020 arrive un album live issu de la tournée, véritable réalisation personnelle pour cette artiste de scène. Au printemps 2021, Jeanette change d’équipe pour donner vie à ses nouvelles perspectives.
Dans «Do Your Thing», elle se livre et se délivre, d’un passé douloureux sous emprise, de ses heures sombres après la perte d’un être cher, pour faire la part belle à une liberté retrouvée, une sensualité assumée. Tout cela traverse l’incandescent «Keep me Burning», le funky «Do YourThing», le planant «Way Beyond Intimate», ou encore les balades «Sunshine in the Dark», «She Gave Me», l’autoportrait «How Long Will I Wait» qui ouvre un album, qui s’il change d’allures ne s’écarte jamais d’une doctrine musicale fondée sur les sentiments, en un dispositif aussi solide qu’efficient, avec trio de cuivres, claviers subtiles avec chœurs gospels et section rythmique sur mesure. Dans cet écrin sublime, la voix à la douce fêlure de Jeanette Berger resplendit, échappe à l’imitation comme à la rétro-mania, en trouvant sa vérité.