L’album « Tenace Part 2 » de Mass Hysteria sortira le 27 octobre 2023 via Verycords.
Pour célébrer de manière exceptionnelle le dixième opus de sa carrière, Mass Hysteria a ainsi choisi de déguiser ce qui n’était autre qu’un double album en deux actes, compacts et intenses, à la narration bien distincte — un véritable tour de force là où de telles ambitions, aussi articulées, évoquent une autre époque.
Par-delà le metal si singulier du groupe, qu’il s’agisse des textes ou des visuels, « Tenace » impose un regard exigeant : plus qu’un album concept, il s’agit là du parachèvement d’une Œuvre globale, complète, cohérente, qui appelle les auditeurs, les fans, à l’observation, à la réflexion, et éventuellement à des choix — les plus élémentaires étant cette lutte contre l’obscurantisme et les inégalités.
Rares sont désormais les groupes, au-delà même de leurs origines, ayant pu conjuguer frappe aussi dévastatrice et intelligence du langage, à travers des textes aussi dentelés que percutants, irrigués de doubles-sens, d’allégories et de poésie — sous fort quotient émotionnel.
Mass Hysteria, c’est une plume aiguisée qui effrite des slogans sur les murs des villes : comme entré en résistance dans un monde déjà dystopique, le quintette incarne un appel à la conscience collective, telle une entité hybride, une machine pourvue d’âme, qui réclame justice.
Mass Hysteria, c’est peut-être aussi l’Humanité toute entière, et son destin inexorablement appelé à vaciller au bord de l’abîme — mais qui résiste, inconditionnellement, fort de sa détermination, de ses émotions, de son unité, de sa résilience… … Et surtout de sa ténacité.
Est-on toutefois vraiment prêt pour « L’inversion des pôles » ?
En développant plus loin encore sa signature musicale, étirée en particulier tout au long d’une trilogie ayant scellé son succès, Mass Hysteria n’a pas hésité à expérimenter davantage : qu’il s’agisse de trap ou du duo virtuel avec Fréhel sur le premier volet, cette suite-miroir apparaît toute aussi aventureuse. Si les riffs très typés Slayer reposent sur de redoutables mid-tempos mécaniques et cliniques tant attendus, les orchestrations de certains titres s’avèrent plus épiques et grandioses encore, à l’image de l’imposant « Un Assange passe ». Et à l’instar d’un Rammstein, le caractère rigoureux et martial d’un « Ex-Voto » tutoie des racines cold-wave certaines — et que dire de ce fragile violon qui introduit alors « L’émotif impérieux », puissant comme les c(h)oeurs de l’armée rouge ? Enfin l’electro dub minimaliste qui introduit « Le club du feu » feint de cautériser les dommages causés par les six morceaux précédents — avant de s’achever comme… un bouquet final.
… Et « Tenace Part 2 » de sonner comme une bande-son de blockbuster encore plus revanchard : telle la deuxième Table de la Loi, prophétique.
Mouss, Yann, Raph’, Fred et Jamie forment un poing serré, et comme à l’ère glorieuse du rock engagé des sixties, il représente cette menace sourde contre un système qu’ils vomissent — et des autorités qui devraient commencer à s’inquiéter de leurs propos, si fédérateurs. Ces poings, ce sont aussi ceux brandis au-dessus des foules, les vôtres, qui grossissez leurs rangs.