Réalisation et traduction : Sandrine CHATEL
Photos : © Alain BOUCLY
Cet entretien a été effectué pour Ride The Sky avec Leo Leoni, guitariste de Gotthard, lors du Raismes-Fest 2015.
– L’an dernier vous avez sorti votre 11e album studio. Où trouvez-vous l’inspiration pour composer de nouvelles chansons à chaque fois différentes ?
Dans la vie de tous les jours, tout simplement. Chaque jour donne de l’inspiration pour faire quelque chose, il se passe quelque chose tous les jours, on le remarque et on met tout ça ensemble. Parfois on a de bonnes idées et parfois de moins bonnes, parfois on a de bonnes expériences et parfois de mauvaises et tout ça nous mène à l’inspiration. C’est plus ou moins ce qui se passe.
– Sur scène, allez vous jouer de plus en plus de morceaux des albums « Firebirth » et « Bang ! », enregistrés avec Nic, ou allez vous continuer à jouer de nombreux anciens titres ?
C’est une sorte de mélange de choses. Beaucoup de fans veulent écouter des choses de ce temps là et bien sûr il y aura des morceaux de « Firebirth » et « Bang ! » alors on fait un mélange tout simplement !
Nous sommes là depuis 25 ans alors les gens veulent écouter des morceaux classiques que nous avons fait dans le passé et ils veulent aussi entendre les nouveaux morceaux donc c’est un bon compromis. On doit toujours trouver des compromis. En ce moment nous faisons la tournée et les festivals avec « Bang ! ». Alors il y a des morceaux de cet album, et comme je l’ai dit, des classiques.
– Et comment choisissez vous les morceaux de la setlist ? Pourquoi jouer un morceau et pas un autre ?
Certains sont plus classiques que d’autres. Je pense que les gens veulent entendre des morceaux comme »Mountain Mama », des morceaux comme »Hush », des morceaux du passé comme »Anytime Anywhere », mais aussi avec les nouveaux morceaux. C’est plus ou moins ce que nous avons fait pendant la tournée et c’est comme ça que nous choisissons.
– Sur l’album Bang !, le morceau »I Won’t Look Down » ressemble un peu à »Kashmir » de Led Zeppelin. Qu’en penses-tu ?
Je pense que la progression des refrains est complètement opposée, donc je ne pense pas que ce soit pareil mais c’est un bon compliment. »Kashmir » est un très bon morceau et a pu être une inspiration mais l’atmosphère et l’énergie sont différentes. »I Won’t Look Down » dégage beaucoup d’énergie.
– Quels sont tes deux morceaux préférés sur l’album « Bang ! » ?
Il y a de super morceaux sur cet album. »Spread Your Wings » est un très bon morceau. L’une des raisons est que c’est une histoire très personnelle que j’ai écrite. Ma mère vivait ses derniers jours et la meilleur chose que nous pouvions faire était de la laisser partir.
Je pense que ce morceau donne beaucoup d’énergie surtout aux personnes qui sont ou seront dans la même situation. On espère que non mais ça arrive parfois et j’espère que ça va leur donner de la force pour trouver la paix dans leur cœur et leur esprit, pour penser que c’est la meilleure chose a faire dans ces tristes moments.
C’est bien sûr un de mes morceaux préférés de l’album.
»Feel What I Feel » est un morceau super, »I Won’t Look Down » aussi, »Thank You » est aussi un morceau que j’ai dédié à ma mère et à toutes les mères du monde. Je pense qu’il y a beaucoup de super morceaux sur l’album « Bang ! » alors c’est très dur pour moi d’en choisir deux.
– Après « Firebirth », certaines personnes ont pensé que la musique de Gotthard changeait pour atteindre un public plus large. En aviez-vous conscience au moment de composer les morceaux de « Bang ! » ?
Pas vraiment parce que quand nous écrivons des morceaux et que nous travaillons sur un nouvel album nous ne pensons pas à l’impact qu’il aura sur le public. Nous écrivons les morceaux, nous faisons ce que nous pensons être bien au moment où nous le faisons et nous travaillons dessus. Si on a de la chance on atteindra plus de monde, si on ne l’a pas non ! C’est comme ça et ça ne nous inquiète pas. Nous essayons d’avoir le meilleur résultat possible à chaque fois, à chaque morceau. On gagne et on perd toujours des fans. Certaines personnes aiment ce que nous faisons maintenant, d’autres préfèrent la période avec Steve Lee, d’autres aiment l’approche de Nic Maeder. Certaines personnes aiment les ballades et d’autres préfèrent les autres morceaux alors nous faisons ce que nous pensons être bien et l’album se finit comme ça.
– Comment se passe la création des morceaux ? Qui compose la musique, écrit les paroles ?
C’est un travail en cours dans lequel tout le monde est impliqué d’une certaine manière, surtout ceux qui écrivent les morceaux : Nic, Freddy et moi. Nous travaillons ensemble et nous trouvons des idées pour la musique, les mélodies et les paroles. Je crois que pour les paroles c’est surtout Nic parce qu’il doit chanter alors il doit être à l’aise avec les paroles. Mais tout le monde peut apporter des idées, que ce sois sur la musique, les paroles ou les thèmes dont nous allons parler.
– Avez-vous commencé à écrire le prochain album ?
C’est une bonne question. Nous avons réunis quelques idées à droite à gauche mais nous n’avons pas été plus loin pour l’instant, donc je crois que la semaine prochaine nous allons décider ce que nous allons faire pour la suite.
– Vous avez joué au Hellfest en 2012. Quels sont tes souvenirs de ce festival ?
Ce dont je me souviens de ce festival c’est ces mecs qui jetaient du sang partout et les gens qui en avaient partout. Je ne peux pas prendre ça sérieusement. Mais c’est un bon festival.
En fait, parfois le style de musique métal ou rock – ou peu importe comment on l’appelle – qui est sur scène de nos jours dans certains festivals, je ne peux pas le prendre sérieusement, honnêtement. Ou alors je vais dire que ce n’est pas mon truc. Il y a peut-être des gens qui aiment et ça ne me gène pas mais c’est difficile pour moi de comprendre ce genre de choses.
Je pense que si ces groupes font un spectacle comme ça, ils doivent peut-être se demander si leur musique est assez bien. Parce que parfois je pense que maintenant, surtout quand je vois des shows, le spectacle est peut-être plus important que la musique.
Nous sommes un groupe de Rock’n’Roll et nous avons des racines différentes, nous n’allons pas avoir du sang sur scène ! Nous c’est plus la musique et l’énergie, je ne comprends juste pas cet autre genre de musique, c’est tout !
– Vous avez joué dans de nombreux pays à travers le monde, y en a-t-il un où vous n’êtes pas allés et où vous aimeriez beaucoup jouer ?
Il y a beaucoup de pays où nous n’avons pas joué. J’ai d’ailleurs eu une proposition pour aller jouer en Inde l’année prochaine mais parfois on doit décider si ça vaut le coup d’y aller ou pas, si on n’a pas d’autres projets ailleurs… En Chine c’est intéressant par exemple, et tous ces pays où on peut jouer devant des gens qui aiment notre musique, c’est toujours bien d’y aller mais encore une fois on ne peut être partout. On doit se concentrer sur ce qu’on fait et utiliser le temps que l’on a comme il faut.
– Y a-t-il un endroit où tu aimes particulièrement jouer ?
Il y a beaucoup d’endroits que j’aime, surtout quand la salle se concert est pleine bien sûr ! Mais c’est dur de dire quel est le meilleur endroit. Je pense que c’est bien quand on a son public mais que c’est aussi bien quand on ne l’a pas et que l’on doit donner le meilleur de soi-même pour conquérir la salle. C’est toujours un défi et ça sera toujours un défi et parfois c’est ce que j’aime, d’y aller et de me demander »est ce que je vais y arriver, ou pas ? ». Et ça arrive partout dans le monde, pas seulement dans un pays ou un autre, et c’est pour ça que j’aime jouer partout.
– Que pensez-vous du public français ?
Je pense que c’est un bon public, nous avons beaucoup joué en France. Nous avons joué avec Deep Purple, nous avons fait beaucoup de grands concerts, des festivals mais aussi des petites salles et je trouve ça super.
Le public est intéressant et est très orienté vers un style de musique que je trouve cool.
– As-tu un message pour vos fans, en français peut-être ?
« Alors merci pour le support que vous nous avez donné dans les derniers 25 ans, nous on est encore là, on vous attend n’importe où en France et n’importe où dans le monde, merci ! »
Merci à Roger Wessier et à l’organisation du Raismesfest pour avoir rendu cette interview possible.