« « Paranormal » ressemble à 12 épisodes de The Twilight Zone » rigole Alice Cooper, « chaque chanson raconte une petite histoire tordue. »
Oui, l’inimitable King du Shock Rock est de retour avec son premier album en six ans. Une merveilleuse et pour le moins étrange collection de délices pour gratteux, quoi de plus surprenant de la part de celui qui a composé des classiques tels que « Under My Wheels »,« I’m Eighteen » et « Billion Dollar Babies » ?
Produit par un Bob Ezrin associé de longue date (Pink Floyd, Deep Purple), et conviant des invités tels que le guitariste Billy Gibbons (ZZ Top), le batteur Larry Mullen Jr. (U2), le bassiste Roger Glover (Deep Purple), sans oublier la réunion des anciens membre du groupe originel Alice Cooper, Paranormal est plein de surprises et de coups d’éclat.
« Je définirais paranormal comme quelque chose qui est « autre que normal » ou « à côté du normal », dit Cooper. « On peut dire que cela résume en quelque sorte ma carrière. Je prenais le temps d’observer ce qui était normal, et me positionnais à l’écart. C’est exactement ce qui suscite l’attention des gens. Ils écouteraient notre musique, assisteraient à nos concerts et se diraient alors ‘C’est tellement étrange… mais, c’est tellement Alice.’ »
En conservant tout son goût pour l’inattendu, le chanteur décidait d’abandonner l’idée d’un nouvel album concept comme en 2011 avec « Welcome 2 My Nightmare », afin de se concentrer sur la création d’un ensemble détonant de chansons distinctes qui n’en demeurent pas moins inoubliables.
« Bob Ezrin et moi souhaitions briser les codes », dit Alice. « Je lui ai dit ‘prenons 20 différentes idées provenant de 20 différents endroits, essayons de les arranger, et partons avec ce qui s’avèrera être le meilleur’ ».
Des vingt titres, seulement douze seront immortalisés, mais chacun sera interprété avec passion, émotion, et même quelques rires. « Dynamite Road » raconte la sinistre rencontre entre un groupe de musique et le diable. Dans « Fireball », le chanteur est pris d’un cauchemar sur la fin du monde, mais se réveille juste à temps pour la voir de ses propres yeux. « Genuine American Girl » est à propos d’un gars coriace qui est transsexuel et bien décidé à le faire savoir, et la piste titre nous narre une histoire touchante entre une fille et son meilleur ami goule.
« Alice n’a pas peur d’être effrayant », dit Cooper à propos de son alter ego rockeur. « Il aime être le méchant, mais il possède également son côté burlesque. Il menacera de vous trancher la gorge, puis glissera sur une peau de banane ».
Peaux de bananes mises à part, la plus grosse surprise de « Paranormal » sera surement la reformation historique du Alice Cooper band le temps de deux chansons, avec le guitariste Michael Bruce, le bassiste Dennis Dunaway et le batteur Neal Smith.
« Lorsque le groupe s’est séparé en 1975, il n’y a eu aucune animosité », explique Cooper. « Il n’y a pas eu de poursuites judiciaires, nous avions seulement brûlé toutes nos cartouches. Nous étions au lycée ensemble et avions enregistré à peu près cinq albums de suite qui ont été récompensés disque de platine. On ne se s’est jamais perdus de vue pendant 10 ans. Chacun a poursuivi son propre chemin. Neal, Dennis et moi sommes toujours restés en contact. Mike a disparu pendant un moment et Glen Buxton est décédé en 1997, ce qui a été un gros choc. »
« Mais l’année dernière, Neal m’a appelé et dit ‘J’ai quelques chansons’. Je lui ai dit super, amène- les. Puis il m’a dit que Mike passait par là, donc je les ai invités chez moi et nous avons pu travailler sur quelques essais pendant une semaine. Puis Dennis m’a appelé également et m’a dit qu’il avait aussi quelques chansons. Je me suis donc dit ‘allez c’est parti’ ! Lorsque tu écoutes l’album, c’est exactement cela ! »
D’aucuns pourraient affirmer que le titre « Genuine American Girl » et la chanson inspirée des Who « You and All Your Friends » sont de très bon titres. Mais elles sont bien plus que cela et se démarquent par un son emblématique qui les rend tout de suite reconnaissables.
Comme tout grand showman qu’il est, Alice Cooper est tenu d’aller encore plus loin. Aux 12 nouvelles chansons de « Paranormal », le chanteur a ajouté un disque bonus incluant des versions live fantastiques des plus gros hits du Coops, tels que « No More Mr. Nice Guy », « Billion Dollar Babies » et « School’s Out ». A prendre comme un avant-goût des futurs concerts d’Alice Cooper en 2017, et plus particulièrement de la tournée nord-américaine avec les légendaires Deep Purple.
« Cet album ressemble à un spectacle du cirque », conclut Cooper. « C’est un peu glauque. Il y a des singes à trois têtes et une femme aux serpents, mais cela te captive. C’est là que vit Alice, et ça l’a été pendant 50 ans. »
Alice Cooper donnera 3 concerts en France en décembre. Ne manquez pas les 2 dates parisiennes du 3 et 7 décembre, ainsi que celle de Lyon le 7 décembre 2017.