Retour sur la performance de Scorpions lors du festival de Beauregard le 02 juillet 2015. Le groupe légendaire allemand poursuit le « 50th Anniversary World Tour » et sera présent lors du festival Retro C Trop le 25 juin 2016, au Château de Tilloloy (80). A l’affiche également de cette première journée: Hubert Félix Thiefaine, Ten Years After et Mike Sanchez. La date du 26 juin sera également exceptionnelle avec les texans de ZZ Top en tête d’affiche, mais aussi Jethro Tull, Steve’n’ Seagulls et Ben Miller Band.
La notoriété du festival de Beauregard qui a lieu chaque année à Hérouville Saint Clair, près de Caen augmente chaque année depuis 2009. Cet évènement typé « musiques actuelles » avec plusieurs têtes d’affiche grand public, se déroule sur 3 jours, auxquels se rajoute une quatrième date le jeudi. Celle-ci baptisée « The Day Before » offre une programmation plus orientée Hard Rock, plutôt en décalage avec le thème général de l’affiche.
Après avoir vu passer Iggy Pop, ZZ Top ou encore Motorhead les années précédentes, c’est au tour d’Headcharger, de Crucified Barbara et de Scorpions d’investir la grande scène érigée dans un superbe parc.
C’est aux Caennais d’Headcharger que revient l’honneur d’ouvrir les hostilités, devant un public encore clairsemé. Les régionaux de l’étape vont vite entrer dans le vif du sujet, envoyant du lourd dans un registre Stoner, Heavy Rock survolté.
Loin de se laisser impressionner par un contexte aussi grandiose, les Normands ont assuré un show efficace, enchainant les titres du dernier album « Black Diamond Snake » sorti l’an dernier. L’énergie de Sébastien est communicative, tout en assurant un chant bien en place sur l’ensemble des 45 minutes de set. Les 2 guitares d’Antony et David ne sont pas en reste, incisives à souhait, servies par un son à la fois clair et puissant. On se prend même au jeu lorsque la rythmique plombée aux accents de Black Sabbath a achevé les fans présents aux premiers rangs.
Headcharger a tout donné, prouvant ainsi les capacités de ce groupe à maitriser les scènes surdimensionnées, y compris en dehors de nos frontières.
La foule est plus nombreuse pour accueillir Crucified Barbara, de retour d’une tournée Américaine de 17 dates en compagnie de Girlschool.
Les quatre suédoises vont envoyer 5 morceaux extraits d’ » In The Red », avec « Shadows », « To Kill A Man », « Lunatic #1 », » I Sell My Kids For Rock’n’roll » et un » Electric Sky » de folie, soit près de la moitié de la setlist.
Le groupe a atteint une maturité incroyable en live, depuis maintenant 10 ans qu’elles écument les scènes Françaises avec plus de 100 concerts à leur actif sur notre territoire. Comme elles le disent si bien: « La France est notre deuxième maison » !
Mia Coldheart confirme ses progrès au chant, avec une agressivité renforcée dans son timbre de voix, tout en modulant sur les tonalités extrêmes, de la plus aigue à la plus grave.
La complicité avec Klara Force est de mise, les 2 souriantes guitaristes se retrouvant souvent côte à côte, alternant les solos et riffs tranchants.
La performance de Nicki Wicked derrière ses fûts est toujours remarquable, la force et la précision de sa frappe impressionne toujours ! Elle est également à l’aise sur les chœurs qui donnent cette touche mélodique du plus bel effet aux compositions de Crucified Barbara. Bien aidée par la basse d’Ida Evileye, tous les ingrédients sont réunis pour convaincre la majorité d’un public qui découvrait les 4 demoiselles.
L’accueil qui leur a été réservé a été à la hauteur de leur prestation en tous points remarquable, en témoignent les applaudissements nourris lors du salut final, toujours avec le sourire!
Deux semaines après un show mémorable sur la MainStage du Hellfest, Scorpions vient présenter « Return to Forever », leur dernier opus en date, au public Normand. Si la sortie de cet album fut surprenante après avoir effectué une tournée d’adieu pendant 4 ans, il paraissait peu probable de revoir les légendaires Allemands sur une scène.
Qu’ont-ils encore à prouver après 50 ans de carrière?
Un magnifique rideau orné du visuel de la pochette de l’album cache l’ensemble de la scène, pendant que les 8000 personnes se rapprochent, impatientes de vivre ce moment tant attendu.
La toile se décroche, laissant apparaitre la sobriété de l’espace scénique, simplement équipé d’écrans sur toute la largeur, mais également en hauteur surplombé par le kit de batterie de James Kottack.
L’entame est naturellement extraite de « Return to Forever » avec « Going Out With A Bang » qui passe bien le cap du live.
S’en suivent la triplette imparable « Make It Real », « The Zoo » et l’instrumental « Coast To Coast » toujours captivant avec le final à 3 guitares. Rudoplh est en grande forme, sautillant, bondissant, effectuant les aller retours sur l’extension de la scène. Matthias très à l’aise et souriant, nous a gratifié de solos de haute volée, alliant feeling et précision.
Le medley composé des titres issus de la période Uli Jon Roth a pu déconcerter la majeure partie d’un public familial, mais ravi les fans de la première heure. Quel plaisir de vibrer au son de « Top Of The Bill », « Steamrock Fever », « Speedy’s Coming » ou encore « Catch Your Train » ! L’âme de Scorpions se situe véritablement dans ces titres qui ont lancé leur carrière.
Le show est à la hauteur des attentes, les magnifiques décors vidéos qu’ils soient fixes ou en mouvement, changent à chaque titre, donnant une dynamique à cet ensemble bien rodé.
les éclairages se sont mis au diapason, avec pas moins d’une poursuite sur chaque musicien, plus la variation des nombreux faisceaux colorés.
La réaction de la foule ne se fait pas attendre lorsque Klaus, Rudolph, Matthias, Pavel et James prennent place au bord de l’avancée de scène pour la séquence acoustique. Les titres tant attendus sont repris en chœur, à chaque fois que Klaus tend son micro vers une audience aux anges. Se succèdent ainsi « Always Somewhere« , » Eye Of the Storm », « Send Me An Angel » et « Wind Of Change », ces morceaux étant ancrés à vie dans leur répertoire.
« Big City Nights » et « Dynamite » continuent de prouver que Scorpions est avant tout un groupe de Hard Rock, avant d’enchainer sur le numéro de James Kottack , intitulé « Kottack Attack ». C’est maintenant un rituel de voir le batteur faire son show, en totale osmose avec le public. C’est sous une ovation méritée que se termine le solo, avec la totalité des pochettes d’albums qui apparaissent, et James qui exhibe ses tatouages grimpé sur ses futs.
« Blackout » verra Rudolph utiliser une guitare équipée d’un pot d’échappement, d’ou sortira une épaisse fumée pendant toute la durée du morceau.
C’est déjà l’heure des rappels avec l’inévitable « Still Loving You », suivi par l’énergique « Rock You Like A Hurricane » qui mettra fin à 1h45 d’un concert frisant la perfection, avec un son excellent de bout en bout.
La setlist renouvelée est parfaitement équilibrée, interprétée par un groupe en pleine possession de ses moyens, y compris la voix de Klaus Meine qui n’a pas faibli un seul instant.
Photos © Alain BOUCLY
Reportage: Alain & Marie-France BOUCLY