C’est désormais une habitude, Nashville Pussy prend un malin plaisir à nous rendre visite à chaque hiver ! Et c’est le moins que l’on puisse dire , car le combo mixte américain va nous délivrer le meilleur remède qui puisse exister pour chasser les microbes et traverser sans encombres cette période glaciale: Une bonne dose de pur Rock n’ Roll !
Comme à Rouen en mars dernier, Bukowski a une nouvelle fois l’honneur d’ouvrir les hostilités avec « Keep Our Head On », extrait d’« Azardous Creatures », qui tonne tout de suite le ton de la soirée. D’entrée de jeu, les parisiens sont survoltés, faisant preuve d’une belle aisance scénique liée à une expérience du live désormais reconnue de tous. Le groupe des frères Dottel fait monter l’ambiance d’un cran dès l’intro de « The Smoky Room », très efficace dans le registre Bluesy / Stoner, à l’image d’un Julien complètement déchainé, qui martyrise sa 4 cordes !
Matthieu n’est pas en reste, toujours très proche du public avec lequel il communique naturellement, tout en l’encourageant à se lâcher davantage, et cela n’a pas trainé. La machine à riffs de Clément fait des ravages, tout en remuant sur toute la largeur de la scène.
Mais tout cela n’est rien à côté de la folie contagieuse orchestrée par Matthieu. Celle ci atteindra son apogée pendant « Car Crasher », où un wall of death d’anthologie va finir de réchauffer l’ambiance devenue électrique.
Bukowski a démontré toute sa qualité scénique lors d’un set marqué sous le signe de l’énergie et de l’authenticité, et a pleinement rempli son rôle pour chauffer une audience qui a hâte d’en découdre avec le quatuor américain.
Le son de « Runnin’ With The Devil », extrait du 1er album de Van Halen, résonne dans le centre culturel pendant l’arrivée du quatuor qui attaque pied au plancher « Come On, Come On » ! De nombreux changements vont marquer cette première tournée de l’année, car, passé la surprenante et inédite intro, l’évolution d’un quart de la setlist prouve à quel point Nashville Pussy garde le plaisir de jouer sans tomber dans la routine.
Il est d’autant plus rare d’être aussi souvent sur la route sans nouvel album à défendre, leur dernier opus studio « Up The Dosage » datant déjà de 2014. Mais la discographie conséquente du combo a de quoi envoyer du lourd, avec d’innombrables titres déjà devenus incontournables. Le très remuant « I’m So High » permet à Bonnie et Ruyter de se faire entendre lors du refrain qu’elles reprennent en chœur, tandis que Blaine fait tourner la bouteille de whisky juste avant de lâcher un « Hate And Whiskey » explosif.
Nous avons affaire à une véritable leçon de Hard Rock n’ Roll, sans artifices et redoutable d’efficacité. Mais ou vont ils chercher cette énergie, cette rage pour transcender un public chaud bouillant ? Blaine Cartwright très en voix, mis à part le problème de son en début de set, va nous gratifier du show dont il a le secret. Entre les pas de danse, les jeux avec le pied de micro et la rasade de bière dans le chapeau, c’est un frontman en pleine possession de ses moyens qui fait le show, tout en assurant la guitare rythmique et les riffs incisifs.
Mais le phénomène qui attire les regards, c’est Ruyter Suys ! Celle devant qui la foule s’est placée en nombre, cette Angus Young au féminin va électriser une audience survoltée.
Les solos s’enchainent, redoutables d’agressivité et de dextérité, distillés avec une fougue de tous les instants. Il n’y aura pas une seconde de répit pour sa crinière blonde secouée dans tous les sens !
Le mélodique « Can’t You See » calme le jeu, pour mieux monter en puissance avec « Go To Hell » enchainé, et l’accélération tonitruante du tempo qui se termine en apothéose. Les classiques « Why Why Why » et « Going Down Swinging » vont enfoncer le clou, et permettre au nouveau venu Ben Thomas de se mettre en évidence derrière ses fûts lors d’un solo au dynamisme foudroyant. C’est qu’il ne fait pas semblant le bougre, et ne s’économise pas ! En toute logique, il se désaltère en alternant la bière, le vin et le Whisky !!!!
C’est déjà l’heure des rappels avec le duo « Struting Cock » / « Go Motherfucker Go » sorti en 1997, 2 titres imparables qui vont achever les 350 personnes présentes, conquises par une prestation une fois de plus totalement aboutie, dans le plus pur esprit Heavy Rock n’ Roll, un style dont Nashville Pussy reste un des plus fidèles représentants.
Quelque chose me dit qu’ils seront à nouveau en Europe en juillet, mais la 23ème et dernière date de cette tournée aura lieu à Paris « Le Batofar » le 29 janvier 2017.
Un grand merci à Rage Tour et Toma pour nous avoir facilité les choses lors de la date calaisienne.
Report & photos © 2016 Alain BOUCLY