Le
Monsters Of Tribute Rock est un projet inspiré de l’évènement incontournable des 80’s, considéré comme le plus grand rassemblement dédié au Hard Rock, ayant lieu en Angleterre, à Donington Park. Le célèbre circuit automobile rassemblait ce qui se faisait de mieux en la matière, avec les têtes d’affiches telles que
Scorpions,
Van Halen,
Guns n’Roses,
Kiss,
AC/DC ou encore
Iron Maiden. Transposer le Monsters Of Rock original devenait alors une évidence, en reprenant les meilleurs tributes du genre sur une même affiche, dont les 3 derniers groupes cités.
Si en plus, on y ajoute un Metal Market, une expo photos et de quoi se restaurer, vous êtes certains de passer un bon moment.
Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, car il suffisait de voir la longue file d’attente patienter avant l’ouverture les portes, à 16h00 pile, pour comprendre la portée de l’évènement !
Mais rentrons dans le vif du sujet avec DnD, qui inaugure la grande scène de cette belle structure, qui ne demande qu’à faire évoluer sa programmation ouverte vers les genres plus métalliques.
C’est auréolé de leur victoire au tremplin Vim’Arts, organisé début mars, que la formation amiénoise investi les planches pour délivrer un set 100% Little Caesar. Eh oui, encore un tribute me direz vous, mais pour le coup, c’est le jury qui en a décidé ainsi, en donnant la victoire à DnD devant 5 autres formations qui auraient tout autant mérité d’ouvrir la soirée.
L’entame du set avec « Hard Times » donne tout de suite le ton avec un Rock’n’Roll tendance Hard, direct et efficace. Ce titre extrait de l’album « Little Caesar », sorti en 1990, va tout de suite mettre l’ambiance dans une fosse qui se rempli à vue d’œil. Pas besoin de connaitre les morceaux par cœur pour taper du pied et secouer la tête, car le répertoire des américains possède des brûlots tels que « Rock’n’Roll State Of Mind » ou encore « The Girl’s Rockin », au rythme imparable, qui viendra clôturer un set rondement mené. Il n’en fallait pas plus pour séduire le public, qui a apprécié une prestation bien en place à tous les niveaux, durant 45 minutes fort convaincantes.
Place au seul groupe de la soirée réalisant ses propres compositions, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de Gang, dont la renommée a largement dépassé le cadre de nos frontières. Forts de plus de 25 années passer à jouer partout ou c’est possible, les 5 lascars champenois vont envoyer leur Heavy Metal sans concessions, influencé par la scène anglaise NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal), d’où sont sortis des groupes tels que Def Leppard ou encore Iron Maiden !
Les titres bien « rentre dedans » font tout se suite mouche, emmenés par un frontman en pleine forme qui sollicite la foule à chaque instant. Les duos de guitares se complètent à merveille, Steve et Biggy faisant preuve d’une belle complémentarité dans tous les registres. Les fans de Gang n’ont pas hésité à faire plus de 3 heures de route pour accompagner leurs favoris et donner de la voix, durant l’ensemble du show, composé d’un mix d’anciens et de nouveaux titres, dont « Save Me », qui figurera sur le prochain album du groupe.
Une petite reprise de Saxon avec « 747 (Strangers In Te Night) » va faire monter la température d’un cran, avant de se quitter sur « All The Found Around ». Ce dernier titre résume à lui seul ce qu’est Gang, un groupe qui respire la joie de jouer, uniquement là pour partager sa passion et la transmettre au plus grand nombre sans se prendre la tête ! C’est sûrement une belle découverte pour une grande partie des spectateurs qui n’ont pas hésité à venir à cet horaire peu habituel !
L’intensité augmente dans la salle, en même temps que le nombre de spectateurs en attente du show de Kiss… oups Dynasty Dès l’ouverture du rideau, nous y sommes! Les fumigènes envahissent la scène inondée de lights, mettant en valeur les costumes hyper réalistes, dont la ressemblance avec les originaux est bluffante. Les maquillages, réalisés avec le plus grand soin, ne sont pas en reste, tout comme les gestes et différentes poses des musiciens qui permettent de s’identifier aux originaux.
La set list est sans surprises, avec les innombrables hits du « baiser » tels que « Love Gun », « Shock Me », « Calling Dr Love », sans oublier le succès planétaire « I was Made For Lovin’ You ». Le spectacle grandiloquent va prendre toute sa dimension lorsque « Gene Simmons » crache du feu sur « Firehouse », ou même du sang, pour une apothéose visuelle.
Dans ce contexte, l’aspect musical passe au second plan, car un show de Kiss, oups.. de Dynasty, est essentiellement axé sur la mise en scène. Et de ce point de vue, c’est réussi !
Attention, il y a de l’électricité dans l’air ! Branché sur le courant continu plutôt que le courant alternatif, la tornade
AC/DC déferle sur les planches de Vim’Arts !!!! Et l’arrivée en trombe du lead guitar sur
« Live Wire » donne le ton d’un set qui va révéler son lot de surprises… La foule, désormais compacte dans la fosse, répond présent, s’agitant et hurlant pour accompagner les boys durant les 15 morceaux soigneusement sélectionnés. Quelle débauche d’énergie déployée par
Bloody Rosie, lors des enchainements imparables de
« Stiff Upper Lip » /
« Riff Raff » /
« Night Prowler » /
« Thunderstruck »… C’est de la folie contagieuse, sur scène comme dans la fosse ! Lukas à la guitare rythmique s’y met lui aussi, arpentant la scène de long en large, insaisissable… Du jamais vu !
Imperturbable derrière ses fûts, Taz nous fait du Phil Rudd. Sa frappe est puissante, carrée efficace ! Soutenue par le vrombissement d’une basse omniprésente, Thierry complète ainsi une rythmique en béton, tout en stimulant davantage une audience devenue brûlante.
Seb semble possédé par Bon Scott, tant par son look, que par son registre vocal si proche du charismatique chanteur trop vite disparu. Une merveille de timbre qui transcende une composition comme « Night Prowler » et le sublime « Problem Child » ! Comme dans le combo original, la guitare lead tient un rôle primordial… Et là, il y a un niveau digne des plus grands ! Cyrille, a un toucher incroyable de précision et de feeling, qu’il maitrise parfaitement. Les notes se succèdent comme par enchantement lors de solos survoltés, au cours duquel il vient s’amuser à échanger avec une audience hyper réceptive sur « Let There Be Rock ». C’est du très haut niveau qui nous est proposé, et l’on voit que Bloody Rosie est habitué aux grandes scènes, occupant remarquablement l’espace.
Bloody Rosie a gagné son pari audacieux de jouer des titres moins « grand public », en mettant l’accent sur quelques perles comme « Kicked In The Teeth », « Stiff Upper Lip », « Night Prowler » ou « Problem Child ». Choix difficile mais payant pour les connaisseurs qui ont apprécié, mais pas seulement, car le public dans son ensemble a pris une grosse claque ce soir ! Dommage que le son n’ait pas restitué intégralement toute la puissance dégagée sur scène !
C’est à Coverslave que revient l’honneur de jouer en tête d’affiche, mais il faut bien avouer que le combo précédent aurait pu y figurer ! Le Monsters Of Tribute Rock restera comme la date du retour de Coverslave après plus de 4 années de pause. Doit-on encore présenter l’un des meilleurs tribute d’Iron Maiden d’Europe, qui a eu le privilège d’accompagner Paul Di’Anno, le chanteur original de la vierge de fer durant 4 tournées, entre 2010 et 2013 !
C’est un nouveau line up qui investi la scène magnifiquement décorée aux couleurs Egyptiennes de « Powerslave », avec l’arrivée de 2 nouveaux membres. Cyril donc rejoint son frère Cédrick au poste de guitariste, tandis que Jeff va faire « claquer » sa basse, à l’instar d’un Steve Harris, dont il s’identifie par un jeu très similaire.
Après la traditionnelle intro de « Doctor Doctor » d’UFO, « Somewhere In Time » ouvre le show. Et la magie opère ! « 2 minutes To Midnight » s’enchaine à merveille, et c’est parti pour une heure trente de classiques ! Stéphane Graziani ne tiens pas en place, et capte toute l’attention, non seulement par sa capacité à se mettre le public dans la poche, mais aussi par sa performance vocale digne des plus grands. Fermez les yeux et vous y êtes, tant la similitude avec Bruce Dickinson est frappante. Quel frontman ! Son humour et sa capacité naturelle à communiquer transcende l’audience lors de « Fear Of The Dark », ou pendant un « Bring Your Daughter » survolté.
La cohésion des guitaristes est déjà optimale, pour un partage des parties rythmiques et des solos aussi précis qu’efficaces. Quelques poses et déplacements seraient les bienvenus, mais la qualité du jeu est présente, ce qui est l’essentiel !
Les rouages de machine
Coverslave sont bien huilés, emmenés par une rythmique implacable. Eric, caché derrière son impressionnant kit, se donne à fond dans chaque frappe, sans oublier les finesses du jeu de cymbales qui donne à l’ensemble ce relief si caractéristique. Mais la prestation de Jeff va mettre tout le monde d’accord ! il a complètement assimilé les subtilités du style de Steve Harris, pour en restituer toutes les nuances… Ce type est un tueur !
L’apparition du soldat agitant l’Union Jack sur « The Trooper » fait son petit effet, mais aussi celle d’Eddie lors du final « Iron Maiden », durant lequel Stéphane fait monter une petite fille sur scène pour une sympathique séquence « émotion ».
Quel plaisir d’entendre les hymnes repris par une salle en fusion, complètement en osmose avec un groupe au somment de son art.
L’histoire de Coverslave reprend là ou elle s’est arrêtée et les plus belles pages restent à écrire !
Cette première édition du Monsters Of Tribute Rock a tenu toutes ses promesses, grâce à une affiche qui a su fédérer un nombreux public. Celui ci n’a pas hésité à faire plusieurs centaines de kilomètres pour assister à l’évènement. Plus de 500 personnes ont participé à la fête, apprécié l’expo photo et le Metal Market, dans une salle spacieuse et superbement équipée. Les problèmes de restauration dues aux files d’attentes du food truck et au manque d’approvisionnement ont un peu terni le tableau, mais l’ensemble reste très positif !
A l’année prochaine pour la seconde édition !
Un grand merci à la ville de Woincourt, au maire Arnaud Petit et à Thomas Bernard, pour avoir cru en ce projet.
Merci également à World Metal Asso pour avoir accepté de s’associer à l’organisation.
Et enfin, merci aux partenaires pour leur aide et leur soutien
Report & photos © 2018 Alain BOUCLY