La quatrième date de la tournée française de Ghost fait une halte en Normandie, dans cette belle salle du 106 de Rouen qui programme avec succès de plus en plus de concerts métal.
Et cela n’est pas cette soirée de vendredi qui va déroger à la règle, le public ayant répondu présent pour afficher un nouveau sold out, avec 1200 personnes venues assister au cérémonial des suédois lors de ce « Back To The Future Tour 2016 ».
La fosse est déjà copieusement garnie lorsque le trio Dead Soul entame son set. Et là, surprise, la mise en scène est réduite au minimum, seuls deux guitaristes accompagnent le chanteur. Toutes les parties de basse et de batterie sont enregistrées, ce qui procure une certaine froideur à l’ensemble. Même si le timbre de voix d’Anders Landelius évoque parfois celui de Ian Astbury de The Cult, cela manque de magie et surtout d’originalité dans la conception des morceaux.
Le style de Dead Soul évolue entre un rock teinté d’électro, mais malgré la bonne volonté du duo de guitaristes, le manque de relief se fait sentir sur la majorité des titres..
L’apport d’une rythmique en chair et en os permettrait au suédois de se libérer et d’exprimer un potentiel malgré tout intéressant.
Les longues introductions « Miserere Mei Deus » et « Masked Ball » mettent en condition la foule compacte, respirant les effluves d’encens et impatiente de participer à la célébration orchestrée par Papa Emeritus III.
L’ambiance est à son comble lorsque Les Ghoul envoient les premiers accords de « Spirit », suivis par le maitre de cérémonie en tenue de circonstance.
La setlist est orientée autour du dernier album « Meliora », avec ce premier extrait, plus 6 titres répartis sur l’ensemble du show. « From The Pinacle To The Pit » sera enchainé avec une maitrise remarquable. Ghost démontre à quel point les arrangements réalisés sur les morceaux de ce dernier opus, font de ceux-ci une véritable tuerie en live.
Le son est d’une pureté incroyable, ce qui donne un relief exceptionnel aux nuances des compositions, matérialisées par le clavier omniprésent.
Le public prend en pleine face l’énorme intro de « Devil Church », puis donne de la voix sur le refrain de « Cirire » repris en chœur.
La merveille acoustique « He Is » transporte les fidèles, la mélodie interprétée avec finesse donne la chair de poule, accentuée avec le chant d’une audience au anges.
L’ampleur du set monte encore d’un cran, avec le riff assassin d’« Absolution », emmené par une rythmique heavy en diable.
La présence scénique de Papa Emeritus est fascinante, de par sa gestuelle, ses déplacements incessants et sa facilité à communiquer lors des transitions. Il captive tous les regards, même lorsque sa tenue se fait plus sobre, grâce la force d’un maquillage noir et blanc du plus bel effet.
L’émotion est au rendez vous sur « If You Have Ghosts », superbement interprété en acoustique, auquel sont ajoutés quelques touches de country bien senties.
Un visuel travaillé renforce le concept du groupe autour de superbes lights, valorisant le frontman, tout en mettant en relief les vitraux du backdrop.
C’est l’heure d’envoyer le dernier titre avec « Ritual », et le gros son distillant un heavy sans concessions. « Monstrance Clock » en rappel viendra clôturer un set maitrisé de bout en bout, tant musicalement que par le charisme de son leader.
Un final qui aura conquis un public fidèle et fait, à n’en pas douter, de nombreux nouveaux adaptes.
Ghost possède à coup sur tous les ingrédients pour devenir un des groupes phare de ces prochaines années, au vu de la qualité de ces compositions et de ses prestations d’une rare intensité.
Un grand merci à Olivier Garnier pour a voir pu vivre et immortaliser ce grand moment.
Alain Boucly
setlist:
Miserere mei, Deus (Intro 1)
Masked Ball (Intro 2)
Spirit
From The Pinacle To The Pit
Stand By Him
Con Clavi Con Dio
Par Aspera Ad Inferi
Body And Blood
Devil Church
Cirice
Year Zero
He Is
Absolution
Mummy Dust
If You Have Ghosts
Ghuled/Zombie Queen
Ritual
Monstrance Clock