La seule date française de la tournée Européenne de D-A-D fait une halte au sud de la capitale, à Savigny le Temple. Ne boudons pas notre plaisir de voir les danois visiter notre territoire, tant de groupes prenant un malin plaisir l’éviter!
Le public s’est déplacé en nombre pour honorer cette affiche 100% hard rock, d’autant que Thundermother, prévu en ouverture sera fidèle l’esprit de la soirée.
Le groupe, composé de cinq suédoises, va envoyer un classic rock efficace et sans concessions. Bien emmené par la voix puissante de Clare Cunningham, Thundermother va délivrer un set à l’énergie sans faille, piochant dans les 2 albums sortis à ce jour, « Rock ‘N’ Roll Disaster » et « Road Fever ». Si les influences d’AC/DC sont indéniables sur le premier opus, notamment avec « Shoot To Kill » ou « Rock’n’Roll Disater », le combo originaire de Stocklom a su se démarqué de la légende australienne sur le second.
L’excellent « It’s Just A Tease », balancé sur un tempo plus rapide, lorgne même vers Crucified Barbara, comme par hasard elles aussi venues de Suède !
La guitariste Filippa Nässil ira même jusqu’à descendre dans la fosse, histoire de faire monter l’ambiance d’un cran le temps d’un solo.
L’essentiel est assuré avec ce show direct et sans fioritures, de quoi passer un bon moment en tapant du pied sans se poser de questions! Reste à renforcer la cohésion pour démontrer pleinement un potentiel certain. Rendez-vous est pris pour l’ouverture de l’Alcatraz Festival le 13 août 2016.
D-A-D va nous proposer, pour son retour en France, après leur dernière apparition au RaismesFest 2014, un concert pour le moins original. Le concept de cette tournée se déroule en deux parties distinctes, avec l’intégralité de l’album « Riskin It All » interprété dans un premier temps, suivi par la totalité de « No Fuel Left For The Pilgrims » après une petite pause.
Le ton est donné dès l’entame de « Bad Craziness ». Le quatuor en très grande forme, enchaine les brûlots dévastateurs repris en chœur par un public de connaisseurs.
L’ambiance est brûlante, sous le charme d’un Jesper Binzer toujours très communicatif.
Mais c’est surtout le bassite Stig Pedersen qui fait le show. Les changements de tenues se succèdent (mais comment fait-il pour supporter cette matière en vinyle aussi longtemps), tout comme les permutations d’instrument. L’originalité de ses basses à 2 cordes est une marque de fabrique du groupe, comme quoi il n’est pas toujours utile d’avoir 4, 5 voire 6 cordes pour balancer un groove spectaculaire. Bien servi par un son d’une remarquable clarté, le quatuor ne s’économise pas, à l’image de Stig qui continue ses prouesses, en grimpant sur la batterie ou les amplis.
La magnifique interprétation acoustique de « Laugh And A Half » sera accompagné par le chant d’une audience conquise, pour finir de la plus belle des manière la première moitié d’un superbe show.
Le temps de changer le backdrop et c’est reparti ! La montée en puissance du set est indéniable, l’enchainement des titres oscillant entre le rock sur-vitaminé et la puissance d’un hard rock terriblement efficace. Le défilé de la collection de basses se poursuit, avec les formes les plus inouïes. Mais comment Stig parvient il à faire claquer les cordes de cet instrument au design d’une fusée ?
Mais c’est bien le classique du groupe « Sleeping My Day Away » que tout le monde attend. Ce titre permet à la tête d’affiche de communier véritablement avec les 400 personnes présentes ce soir, chantant comme un seul homme, pour un final d’anthologie.
Le rappel « It’s After Dark » viendra clôturer une prestation maitrisée de bout en bout, mais aussi en distillant un feeling remarquable pour le plus grand plaisir d’un public conquis par une telle performance.
Reportage & Photos: Marie-France & Alain BOUCLY
© 2016
Merci à Dominique BERARD & 106db pour les accréditations.