C’est un plaisir non dissimulé de découvrir une nouvelle salle dédiée aux spectacles les plus variés, mais cette belle fin d’après midi d’automne sera consacrée à un évènement résolument Rock, même Hard Rock en référence à la tête d’affiche. La structure nommée Vim’Arts, existe depuis un peu plus d’un an, et possède un équipement technique de grande qualité, ainsi qu’une capacité d’accueil idéale, que ce soit pour le public ou les artistes.
Mais place à la musique, avec les jeunes Groov’Men qui vont occuper la scène avec conviction, en ouverture de la soirée. Devant un public déjà bien compact devant la scène, les régionaux de l’étape vont distiller un mix de reprises et de compositions personnelles qui va faire mouche ! Les morceaux évoluent dans un univers ou les mélanges de styles s’intègrent parfaitement. On y retrouve aussi bien du Rock avec quelques touches de Funk, mais aussi des sonorités plus bluesy ou encore reggae. Nathanaël a la guitare assure l’essentiel, tout comme Pierre derrière le micro, qui attire les regards par sa gestuelle lorsqu’il laisse sa guitare de côté pour mieux se concentrer sur le chant.
Groov’Men a parfaitement rempli son rôle de chauffer la salle, même si le groupe a besoin de s’aguerrir pour exprimer pleinement son potentiel sur une scène de cette envergure.
C’est sans artifices que Boody Rosie attaque son show avec un « Riff Raff » tonitruant, suivi d’un « Sin City » digne du combo australien. D’entrée de jeu, le ton est donné! Ce sera un set placé sous le signe de l’efficacité, d’autant plus que la qualité du son en façade est optimale.
Le combo enchaine les hymnes plombés d’AC/DC avec une fougue impressionnante, donnant la primeur au titres de la période Bon Scott. Le timbre vocal de Sébastien s’en rapproche naturellement, bien mis en évidence sur les brûlots tels que « TNT », « The Jack » ou encore « Let There Be Rock ». Le look du frontman n’est pas en reste, grâce à un physique bien ancré dans les seventies, on s’y croirait presque ! Mais que l’on se rassure, la période Brian Johnson est aussi très présente, avec les titres fédérateurs que sont « Big Gun » ou « Thunderstruck ». Justement, sur ce dernier, l’incroyable puissance de frappe de Taz impressionne. Elle propulse ce titre dans les plus hautes sphères rythmiques, mais ne nous y trompons pas, les 19 autres morceaux ont eu le droit au même traitement ! Même les soucis de retour n’ont pas déréglé l’impact de son jeu !
Le plein régime sera atteint avec le vrombissement de la 4 cordes de Thierry. Il fait claquer sa Michael Anthony Signature (bassiste de Van Halen, excusez du peu..) en parfaite osmose avec Taz, pour propulser un « Back In Black » très attendu.
Mais il est difficile, dès qu’il s’agit d’AC/DC, de ne pas faire le parallèle avec l’image même du groupe, représentée par Angus. Et dans Bloody Rosie, la perle rare existe, celle qui attire les yeux des fans. Arpentant la grande scène de long en large, et en hauteur lors de sauts dignes d’un champion olympique, Cyrille sait occuper le moindre centimètre carré d’un espace idéal pour s’exprimer pleinement. L’essentiel est ailleurs… Car dès qu’il fait sonner sa SG, cela devient magique ! La précision de chaque accord est telle qu’il n’y a aucune différence avec l’original. La finesse alliée à la technique lors des solos impressionne, sans oublier le feeling remarquable avec lequel l’ensemble est distillé.
Quoi de mieux pour valoriser la 6 cordes lead qu’une guitare rythmique efficace? Lukas possède le don d’avoir une attaque de cordes caractéristique, vraiment dans l’esprit Rock. Et cette façon de faire sonner les accords donne tout le relief nécessaire pour transcender les morceaux, en témoigne ce « Highway To Hell » repris en cœur par une audience sous le charme.
L’enchainement « Walk All Over You » / « Touch Too Much » est une pure merveille, prouvant ainsi la cohésion de Bloody Rosie et les progrès affichés grâce à un line up désormais stabilisé.
« Whole Lotta Rosie » arrive en fin de set, juste avant les 2 rappels. Malgré la demande du public, les cloches de « Hells Bells » resteront dans les flights cases, mais c’est pour mieux finir avec « Bad Boy Boogie » et les coups de canons de « For Those About To Rock ». « We Salute You Bloody Rosie« !!!
Voilà une prestation d’une grande intensité et aboutie de bout en bout, de la part d’une formation sur la pente ascendante, avec laquelle il va falloir compter !
Malgré les problèmes techniques liés aux retours, le groupe a su exploiter cette belle structure pour démontrer ses qualités et partager sa passion.
La pari de l’organisation, soutenu par la ville de Woincourt est réussi, merci à eux pour avoir mis sur pied une telle affiche qui en appelle beaucoup d’autres !
Photos et Report ©2016 Alain BOUCLY