Entretien: Marie-France BOUCLY
Photos: © 2016 Alain BOUCLY
Avant de monter sur la scène du Hipster Café à Rouen le 20 mai 2016, Lionel, batteur de Sideburn, s’est rendu disponible pour répondre aux questions de Ride The Sky
– Peux-tu présenter le groupe et résumer son parcours depuis sa création?
Ouahhh… ça va être long alors ! (rires) Pour résumer, Sideburn existe sous ce nom depuis 1996, le groupe ayant débuté en 1990 et s’appelait à l’époque Genocide. C’était un groupe de Heavy Metal, et suite à un changement de guitariste, nous avons pris une direction axée vers le rock australien. C’est là que nous avons changé de nom pour s’appeler Sideburn, estimant que Genocide ne collait plus tellement avec ce style de musique. Nous avons sorti 7 albums, et sommes entrain de travailler sur le 8ème que l’on espère sortir en fin d’année ou au début de l’année prochaine.
Il y a eu quelques changements de line up depuis nos débuts, étant moi même le batteur depuis 1999.
– D’ou vient le nom Sideburn?
Sideburn, ce sont les rouflaquettes en anglais, et puis ça allait bien aussi avec Elvis Presley. Les rouflaquettes plus Elvis Presley, il n’y a pas plus rock n’ roll, donc Sideburn !
– On ressent dans vos compositions, un mélange d’influences de rock australien avec ZZ Top, qu’en penses-tu?
Oui, c’est complètement ça ! Je pense que l’on a essayé d’assimiler les bases d’ AC/DC et de Rose Tattoo, qui sont de grandes influences de notre chanteur, (Roland ndr) et de ZZ Top pour le côté bluesy. Il est clair que l’on retrouve sur chacun de nos albums un ou deux morceaux un peu plus bluesy, ou Roland joue de l’harmonica.
– Votre dernier album « Electrify » est sorti 2013. Avez-vous écrit de nouveaux titres et prévu une date pour l’enregistrement et la sortie du disque?
Nous sommes effectivement entrain de le terminer. Les parties de batterie, basse et guitares rythmiques sont enregistrées. Il reste les solos de guitare, les chœurs et le chant, qui est bien avancé. On espère avoir fini pour début juillet.
– Avec le recul, comment cet album a t’il été accueilli par les médias et le public?
Je pense que la promotion n’a malheureusement pas été aussi bien faite que pour le précédent, le label allemand ayant réduit ses couts dans ce domaine. Les cd n’ont pas été envoyés aux médias, et de ce fait, il n’y a pas eu d’articles dans les journaux spécialisés, sites internet… Cela nous a un peu déçu, car on est très fiers de cet album. Sinon, les feedback de ceux qui ont pu l’écouter et le critiquer ont été excellents. Malgré l’arrivée de nouveaux musiciens, avec les 2 guitaristes et le bassiste, tout le monde a été unanime pour dire que l’on ne sentait aucune différence dans le style du groupe par rapport aux albums déjà sortis.
– « Electrify » a été mixé par Beau Hill, qui a notamment travaillé avec Alice Cooper, Twisted Sister, Ratt, Gary Moore et Warrant. Allez-vous poursuivre votre collaboration ?
Nous avons été très satisfait de son travail sur l’album « Jail », et comme je viens de dire, il y a eu 3 nouveaux membres sur « Electrify ». Du coup, c’était bien de garder les même bases, pour qu’il n’y ait pas en plus du changement de musiciens un décalage au niveau du son au aurait pu s’avérer négatif. C’est pour cette raison que l’on a volontairement retravaillé avec Beau Hill, mais pour le prochain, nous allons donner une chance à notre ingénieur du son live, pour qu’il mixe ce nouvel album.
– Comment expliques-tu que la scène Suisse soit si importante avec de nombreux groupes comme Samael, Celtic Frost, Coroner, Sybreed, Gotthard, Krokus et Shakra?
Là, tu as mentionné 2 styles différents, avec du hard rock et du metal plus extrême. On a toujours eu la chance, depuis la fin de années 70 avec Krokus, d’avoir un groupe phare qui entraine la génération suivante à jouer cette musique. Tu as eu Krokus, puis Gotthard et Shakra peu de temps après. Ensuite, dans le genre plus extrême, Celtic Frost fait office de pionnier, suivi par Coroner et Samael à la même époque. Toutes ces formations sont devenues un peu mythiques quand même et motivent la scène Suisse.
– Qu’est-ce qui vous motive a continuer après plus de 20 ans de carrière ?
La passion du rock tout simplement auquel on peut ajouter le plaisir de se produire sur scène.
– Comment expliques-tu qu’après autant d’années, Sideburn n’ait pas la reconnaissance qu’il mérite ?
Il y a eu des erreurs de marketing, notamment quand il y a eu le changement de nom. Le groupe marchait bien, mais le line up a changé aussi. De nombreuses personnes connaissaient Sideburn, car nous avions fait une tournée avec Krokus qui a rassemblé plus de 30 000 personnes. A l’époque il n’y avait pas internet, et dans la presse classique en Suisse, du fait des 3 langues, tu ne peux pas communiquer aisément avec tout le monde. Plusieurs années après, beaucoup de gens ne savaient pas que Sideburn était la suite de Genocide, avec le même chanteur.
On a eu aussi un peu de malchance avec les albums « Crocodile » et » Gasoline » sortis sur un label allemand qui n’a rien fait pour le groupe. Cela nous a couté beaucoup de temps et d’énergie sur des disques qui nous ont coûtés très cher. Quand tu as dépensé une certaine somme et que tu es obligé de jouer pour rembourser, ça change la donne !
C’est à partir de la sortie de « Cherry Red » (en 2008 ndr) ou l’on s’est occupé nous même de la promotion, que ça a mieux marché.
– Qu’ écoutes tu en ce moment ?
(Arrivée des guitaristes Mike et Lawrence)
Lawrence: J’écoute beaucoup de country comme Montgomery Gentry par exemple que j’aime bien. J’apprécie certains guitaristes de country rock aussi.
Mike: J’écoute pas mal de soul et de rock. J’aime bien ce qui groove, avec des accents de funk. Il y a également le bon vieux rock à l’ancienne, comme Led Zeppelin, Black Sabbath et Aerosmith.
Lionel: J’ai pas mal de disques et viens d’en racheter une douzaine ! Parmi lesquels il y a Volbeat que je trouve vraiment bien. Je les ai découvert un peu par hasard, me disant que ce groupe doit avoir quelque chose pour jouer dans d’aussi grandes salles ! (rires)
Dans un registre plus pop rock, j’ai acheté le dernier Rick Springfield, comme quoi c’est assez varié. Mais dans l’ensemble, ça reste très hard rock quand même.
J’étais vendeur de disques dans les années 80, ce qui m’a permis d’avoir une discothèque assez large !
– Qu’elle est la question que tu aurais aimé que je te pose ?
Ouahhhhh !!!! Pas celle-ci en tous cas ! (rires)
– Pour terminer, as-tu un message à transmettre au public ?
De continuer à aller voir des concert de rock, que ce soit nous ou d’autres, car nous avons besoin du public. A chaque fois que nous sommes venus en France, nous avons toujours eu de très bons échos et un excellent public; Peut-être qu’il est un peu moins nombreux que d’en d’autres pays, mais il est très fidèle. Il n’y a pas plus fidèle que le fan de rock français.
Je te remercie pour ta patience et ta bonne humeur lors de cet entretien !
Marie-France BOUCLY