Après un premier album, « Heritage Blend », qui a fait l’unanimité de la presse et du public, Ride The Sky a souhaité en savoir davantage sur Armellino, Ce groupe composé de musiciens d’expérience qui propose une musique marquée par les 70’s, où le groove et le feeling transpirent de chaque composition, renforcées par des sonorités Heavy Blues très actuelles.

Entretien avec Armellino, représenté par le guitariste Yann Armellino et le Chanteur / guitariste Vincent Martinez, réalisé après leur concert du Raismesfest, le 13 septembre 2025
Bonjour à tous les 2, et merci d’avoir accepté de répondre aux questions de Ride The Sky.
– Peux-tu revenir sur la création d’Armellino. Quel a été l’élément déclencheur pour que ce projet voit le jour et comment as-tu réuni l’ensemble des musiciens pour en faire un groupe cohérent. Peux-tu les présenter ?
Yann : Huit, dix mois après avoir sorti le deuxième album avec El Butcho (intitulé « 17 », commercialisé le 23 novembre 2018 ndr), le duo formé avec l’ancien chanteur de Watcha, j’ai eu envie de revenir aux fondamentaux. Je désirais me retrouver dans une musique qui me correspondait mieux, que j’écoutais naturellement. Il se trouve que je connais Vincent depuis presque 20 ans, et suivi attentivement ses projets avec Jakes, puis Carousel Vertigo. L’arrêt de ce groupe nous a offert la possibilité de tenter un truc ensemble.
Vincent : Effectivement, je connaissais Yann, et collectionnais ses albums ! Nous nous étions rencontrés à l’époque lorsque je jouais avec Jakes.
Yann : Pour la petite histoire, en 2008, nous étions 3 associés sur le label « Why Note », distribué par Nocturne distribution, qui a déposé le bilan. Il y avait quand même 16 artistes signés ! A l’époque, je venais de sortir l’album « Y&C » avec Chris Caron, et Jakes faisait partie des signatures que je souhaitais absolument. Mais la chute du label a contrarié le plan.
Vincent : J’ai toujours fantasmé de jouer avec Yann, mais j’étais trop « vert » à l’époque, mais c’est bien, on le fait maintenant !
– Quels sont les autres compagnons de route ?
Yann : Mon frangin Alban est à la batterie. Il était déjà présent avec El Butcho. C’est marrant, car nous avons joué longtemps ensemble. J’ai d’ailleurs commencé la guitare avec lui. Puis il a arrêté de jouer pendant plusieurs années, avant de s’y remettre, et ainsi pouvoir collaborer à nouveau. Il y a également Jacques Mehard Baudot à la basse, qui est l’ancien guitariste du projet avec El Butcho et de Jesus Volt. Je tiens à préciser que le côté humain est très important dans le groupe. C’est avant tout une histoire humaine. Et il y a Fabien aux claviers, dont c’était aujourd’hui le premier concert avec nous, car nous nous présentions dans une formule à quatre sur les précédentes dates. C’est également lui qui joue sur l’album.
– Si tu devais coller une étiquette pour définir le style musical, d’Armellino, quel serait-il ?
Yann : Je trouve que le terme Heavy Blues colle assez bien. On peut dire aussi Classic Rock, mais cela veut dire à la fois plein de choses et pas grand chose. A l’écoute de notre album, Bad Company revient souvent.
– «Heritage Blend» contient onze chansons, dont deux reprises. Il y a «Fire» d’Etta James et une version acoustique de «Dancing In The Moonlight» de Thin Lizzy. Pourquoi avoir choisi ces 2 morceaux avec une interprétation aussi personnelle ?
Yann : Dans tous mes albums, il y a un titre issu ou proche de la Motown, du vieux rythm n’blues. Le premier morceau que j’ai repris comme ça figurait dans le second album. C’était un vieux titre d’Ike & Tina Turner. Après, j’ai toujours voulu faire référence à ça, car je trouve que cette musique est une vraie mine d’or. Ce que l’on aime, que ce soit Vincent ou moi-même, c’est « tordre le cou » à une reprise. Reprendre un titre rock, pour ne rien apporter de différent n’a pas grand intérêt. Que veux-tu faire de plus, quand tu fais du rock, sur un titre comme « Back in Black » ? C’est compliqué. Du coup, sur une composition ou il n’y a quasiment pas de guitares, tu gardes l’essentiel, ce qui permet d’avoir davantage de liberté. Justement, dans « Fire », l’intro n’existe pas, le pont non plus, et il n’y a quasiment pas de guitares. C’est autre chose pour « Dancing In The Moonlight », qui a représenté un véritable défi. Nous aimons beaucoup Thin Lizzy, et dans le même esprit que précédemment, reprendre cette pépite pour la jouer comme eux n’a aucun intérêt. D’où l’idée de l’adapter afin d’en sortir une version quasi acoustique, et apporter un changement conséquent par rapport à l’original. Tu vois, un de mes albums préférés dans le genre est celui de TM Stevens, « Black Night – Deep Purple Tribute According To New York », dédié à Deep Purple. Et il en a fait un truc très personnel, avec une pléiade d’invités, tels que Ritchie Kotzen, Al Pitrelli… Dans ce cas, il y a un réel intérêt, un peu comme « Reach Out I’ll Be There », (chanson des Four Tops sortie en 1966 ndr) une tuerie issue de l’opus de Ritche Kotzen « Mother Head’s Family Reunion » (1994).
– De nombreux groupes contribuent au renouveau du Blues / Rock vintage en France. Qu’en penses-tu et quels sont ceux que tu apprécies particulièrement ?
Yann : C’est bien qu’il y ait une scène émergeante, même si, ça reste quand même très underground. Il ne faut pas se mentir, on a parfois l’impression d’être des groupes « garage ». Alors que quand tu vois le niveau !!! Par exemple, les Red Beans qui sont passés après nous… c’est énorme, ça joue quoi ! Effectivement, il y a une mouvance « revival », dont les médias spécialisés s’intéressent davantage. Après le « Metal » est devenu tellement pointu, violent, que je ne m’y retrouve pas. Quelque part, le blues s’énerve de plus en plus, et tend à devenir ce qu’était le Hard Rock il y a trente ans. Il y a une vraie scène avec Jessie Lee, les Red Beans, Nico Chona and the Freshtones, Little Odetta, Gaëlle Buswel, et puis plus récemment Emerald Moon, dans un registre « classic Rock ».
– Quelles sont les groupes ou artistes qui t’ont le plus influencé ?
Vincent : Écoute, c’est très simple. Les Beatles, Deep Purple
Yann : Évidemment, Free, Bad Company et John Mayall
Dans les plus récents, Kiss, clairement, même si cela ne s’entend pas du tout dans ce que l’on fait. C’est un peu grâce à eux que je fais de la guitare. Après il y a eu Van Halen.
– C’est bien typé US !
Yann : Oui c’est vrai. D’un point de vue guitare pure, il y a Jeff Beck également qui m’a beaucoup touché. J’ai toujours eu un faible pour les trucs groove, mélange de Funk et de Hard Rock comme Mother’s Finest que j’adore, Stevie Salas, ainsi que Ritchie Kotzen qui a un peu ce côté là aussi. Après, Il y a Led Zeppelin, que tu ne peux pas ignorer, c’est mortel ! Parmi les groupes plus actuels, Thunder a apporté quelque chose d’énorme, les britanniques auraient dû devenir beaucoup plus gros. Et récemment, une formation comme The Karma Effect est vraiment terrible. D’ailleurs ils jouent ici demain. Issus de la même région (Peterborough, dans l’est de l’Angleterre ndr) Austin Gold est un quatuor super doué.
– Les 3 albums que tu emmènerai sur une ile déserte ?
Yann : Je vais te laisser commencer, parce que là, c’est dur !
Vincent : Je prendrai « Help », des Beatles, forcément Deep Purple, « Machine Head », et un autre Deep !
Yann : Sans hésiter, j’emmènerai « Destroyer » de Kiss. Produit par Bob Ezrin, c’est un album qui n’a pas vieilli. J’ajouterai un Van Halen… Alors je pense que je ne vais pas me faire que des amis, car il s’agit de « OU812 », le second avec Sammy Hagar. Je le trouve magnifique, avec une espèce d’osmose entre le clavier et la guitare. Pour le troisième, il faut que je réfléchisse un peu ! Ce sera notre dernier album « Heritage Blend ».
– Comment envisagez-vous l’avenir d’Armellino ?
Yann : On ne va pas s’arrêter là, car nous avons déjà commencé à travailler sur la suite, logiquement, il devrait y avoir un deuxième album l’année prochaine. Bien sûr, nous allons essayer de jouer le plus possible, c’est le nerf de la guerre ! Sans nous jeter des fleurs, mais à chaque fois que l’on joue, les réactions sont super positives.
– Un dernier mot pour les lecteurs de Ride The Sky ?
Yann : Soutenez la scène, soutenez les vrais fanzines aussi, car ils sont importants. Sans vous, le mouvement aurait du mal à exister.
Entretien réalisé par Alain Boucly
Photos ©2025 Alain Boucly












