La rédaction de Ride The Sky sélectionne pour vous les albums de l’année 2015. Nous avons demandé à chacun de nous de faire sa liste dans la mesure du possible. L’embarras me gagne au moment de me livrer à ce véritable casse-tête. J’ai commencé en début d’année à sélectionner mes albums : « Extinct » de Moonspell était la première livraison, et puis j’ai complété au fur à mesure des écoutes et des arrivages.
L’année 2015 a été vraiment dense et riche en matière de création musicale lourde. Je n’avais même pas eu le temps de finaliser la liste 2014 alors que je faisais cette proposition aux collaborateurs de RTS.
Vous allez remarquer qu’il y a des rangs partagés entre deux groupes tellement le choix m’a été difficile. Juste pour rappeler la fameuse liste 2014 non finalisée, il y avait en tête l’épique « Light of Dawn » d’Unisonic et son tandem de choc Kai Hansen et Michael Kiske, les deux anciens de Helloween. Ces derniers étant ex-aequo avec un autre duo de charme également : Slash and Miles Kennedy & The Conspirators avec « World On Fire ». Dans cette liste il y avait aussi « The Plagues of Babylon » de Iced Earth, occupant la deuxième place devant « Redeemer of Souls » de Judas Priest et « Blind Rage » d’Accept.
Cette année n’a guère était facile avec trois places en ex-aequo. Et une mention spéciale pour « Rock or Bust » d’AC/DC, le « Best Of » de Gamma Ray, le dernier opus de UFO « Conspiracy Of Stars », le magnifique « Toto XIV » de Toto, qui s’inscrit dans l’actualité et enfin « Return to Forever » de Scorpions. Je m’excuse pour ce long préambule. C’est ma liste, et si cela vous inspire, c’est simple, je vous invite à faire la vôtre ;)
10-
Thunder Mother : Road Fever
Mais qui est donc ce groupe ? Pas du tout des inconnuEs, puisque ce deuxième opus consolide la place réservée par les critiques à leur précédent « Rock ‘n’ Till Disaster ». Un album qui mérite bien sa place dans ma liste des dix meilleurs albums Rock / Metal de l’année. Road Fever est inspiré du pur Rock ‘n’Roll à la croisée des chemins entre AC/DC et Motorhead. Les charmantes musiciennes m’ont parlé lors d’une interview de l’influence de ces deux dinosaures du Rock, en y ajoutant Airbourne. Elles assurent et donne une bonne dose de Rock ‘n’ Roll. Thunder Mother arrive en ville, met le feu et se barre comme ce que l’on peut comprendre de la pochette de « Road Fever ».
9-
Bon Jovi : Burning Bridges
Jon Bon Jovi revient de très loin avec cet album surtout sans la contribution – sauf pour « Saturday Night Gave Sunday Morning » – de son tandem Ritchie Sambora. C’est vrai que le son particulier de ce dernier – qui avait quitté officiellement le groupe en 2013 – ses compositions et ses voix de chœurs manquent, mais Bon Jovi signe son retour avec cet opus qui n’a rien à envier aux autres albums. Je saute volontiers les quatre dernières productions des années 2000. Nous sommes très loin des succès des années 80s – « Keep the Faith », « New Jersey » ou « These Days » mais un album spécialement conçu pour les fans mérite un bon accueil. Rare sont les groupes qui arrivent au sommet et y restent. Les fans les plus acharnés se montrent indulgents à l’égard de Bon Jovi. Je n’y vois pas un aspect négatif. Tant de choses ont changé, les groupes, les goûts des gens aussi mais les fans gardent toujours espoirs de revoir Bon Jovi de la belle époque. Ce disque est très bon et va passer en boucle à la radio.
8-
Moonspell : Extinct
C’était le cadeau du début d’année. « Last of Us » est le premier morceau écouté via la radio portugaise Antenna 3. La voix claire de Fernando et les passages qui rappellent l’exceptionnel « Sin Pecado » nous ont induit en erreur sur le reste de l’album. Moonspell expérimente et l’alchimie trouvée est tout simplement parfaite. « Breath » et « Medusalem », leur côté oriental sur la mélodie donne une autre lecture. « Extinct », le tube éponyme également est assez déconcertant. La « Baphomete » me rappelle la musique des films et un peu à la Tom Waits – et je ne pense pas être le seul -. Les ambiances gothiques et dark sont là. Excellent album que l’on peut inscrire dans la même lignée des succès de Moonspell. Il me semble que les portugais sont en bonne forme depuis « Alpha Noir/Omega White ».
7-
Paradise Lost : The Plague Within
Ce dernier opus de Paradise Lost marque le retour au début. Le très lent « Beneath Broken Earth » à titre d’exemple ou « Victim of The Past ». On trouve tout dans « The Plague Within » le côté sale et bestial et le côté sophistiqué et propre. L’influence du projet de Greg Mackintoch Vallefyre est largement présente. Le sombre « Flesh From Bone » renoue avec les vieux morceaux de PL. Je préfère toujours les parties « doom » et la voix clean aux passages rapides parfois forcés et brutaux. Les fans du passé devaient sûrement attendre ce disque.
6-
Queensrÿche : Condition Human
Deuxième album pour le Queensrÿche nouveau line up. Je n’arrive toujours pas à me faire à la voix de Todd La Torre comme « frontman » de Queensrÿche mais « Condition Human » est un album qui signe leur grand retour. J’ai essayé vainement avec le précédent « Dedicated to the Chaos » de me faire à l’idée que Geof Tate n’est plus mais je n’arrive pas. Queensryche, renouant avec les premières sonorités de la Reine du Ryche, tempo un peu speed et harmonies de guitares old-school. Todd se montre impressionnant dans les passages et morceaux agressifs. « Hellfire » est parfaitement dans la tradition de Queensrÿche et le chanteur excelle et s’adjuge le titre du successeur de Geoff Tate.
5-
Ugly Kid Joe : Uglier Than They Used Ta Be
La qualité musicale des morceaux proposés est sans fioriture. Pour les fans, Uglier est du vrai Ugly Kid Joe avec toute l’énergie, les riffs et les traditionnelles sonorités qui ont fait la réputation du groupe. Le titre fait référence au premier disque du groupe « As Ugly As They Wanna Be » – aussi laids qu’ils veulent l’être – A prendre ou à laisser. C’est ce qu’on peut dire sur cet opus qui ne déroge pas à la lignée de l’un des groupes les plus réguliers dans sa production musicale. Les textes sont toujours inspirés de la société et les fans ont droit à deux reprises : « Papa Was a Rolling Stone » de Temptations et « Ace of Spade » de Motorhead. Un album indispensable dans ma liste.
4-
Chris Cornell : Higher Truth
Comme à l’accoutumée Chris Cornell, que l’on ne présente pas, revient avec son cinquième album solo qui en dit long sur son talent d’auteur/compositeur et de chanteur. Il sait toujours expérimenter des sonorités et explorer des sentiers de l’univers Rock. Je préfère son style et ses albums solos – sauf le moins bon « Scream » bien sûr – et ceux en compagnie des musiciens de Rage Against The Machine dans l’expérience inédite « Audioslave », aux derniers albums de Sound Garden réformé. Une technique énorme, du feeling, un touché et un phrasé admirable.
Joe Satriani : Shockwave Supernova
Joe Satriani est de retour. Audacieux, féroce et percutant, « Shockwave Supernova » montre que l’américain est en super forme. Satriani que l’on ne présente plus nous ramène dans une ambiance haute en couleurs et en rythmes. J’écoute ce disque en boucle et vraiment je trouve à chaque fois un plaisir à découvrir des passages et des mélodies invisibles. Largement différent du dernier « Unstoppable Momentum », « Shockwave » nous envoie en voyage atmosphérique dés les premières notes du morceau éponyme. « Lost in Memory » entame la montée vers le ciel et « All of My Life » nous ramène sur terre. La ballade continue. Cet album est un vrai bijou des mains d’un génie. Richesse et diversité. Chaque morceau est si différent de l’autre.
3-
Def Leppard : Def Leppard
Sept ans ! Il aura fallu attendre sept ans pour que le groupe nous livre le successeur de « Songs From the Sparkle Lounge ». C’est déjà un événement en soi pour les fans. Des mélodies et des refrains qui restent dans la tête. Des chansons complètement taillées pour la scène. La saveur Hard Rock « eighties » est encore là, les ballades acoustiques également. A écouter en boucle pour apprécier d’abord et pour reconnaître l’influence derrière les morceaux : Queen, Led Zeppelin et Beatles. J’ai pris un grand plaisir à me replonger dans la musique de Def Leppard. En tant que l’un des groupes phare du New Wave of British Heavy Metal, un produit musical de ce groupe ne passe pas inaperçue. Def Leppard fait partie des cinq seuls groupes de rock à avoir produit deux albums studio dont les ventes ont dépassé les 10 millions d’exemplaires aux États-Unis, avec les Beatles, Led Zeppelin, Pink Floyd et Van Halen.
Thunder : Wonder Days
Ce groupe ne déçoit jamais. C’est mon avis personnel. Du Rock ‘n’Roll, Thunder sait vraiment le faire et il a pris sept ans pas pour rien mais pour nous sortir cet opus après « Bang » sorti en 2008. « Wonder Days » mérite l’accueil qu’on lui doit. Une très bonne qualité musicale, des morceaux bien composés et des textes bien élaborés. L’excellente voix de Danny Bowes et le précieux jeu de guitare de Luke Morley, les deux principales têtes pensantes du combo Britannique. Thunder est de retour et comme d’habitude par la grande porte. « Serpentine », « When the Music Played » « The Prophet » et « The Thing I Want » ou la ballade « The Rain », des titres accrocheurs, pas de fioritures juste de la bonne musique made in Thunder qui nous offre un Rock de facture classique bien fait, des mélodies et un son très riches.
2-
Helloween : My God Given Right
Nous avons laissé Helloween sur une bonne note avec un convaincant « Straight Out of Hell ». My God Given Right à son tour est rapide, mélodique, puissant et efficace. Les riffs épiques et costauds et les refrains facilement mémorisables sont une marque de fabrique chez le combo allemand. « My God Given Right » confirme la bonne forme du groupe même s’ils s’éloignent assez fondamentalement des « early days » de l’époque de Kai Hanzen et de Michael Kiske. Mais bon sang, c’est du Helloween quand même. Voilà qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Comme je l’ai déjà dit, cet opus partage davantage les fans, mais tous s’accordent sur sa qualité musicale optimiste inspiré des faits réels de l’ordre mondial actuel et nous offre des « anti-déprimes ». Aller les voir sur scène vous ne serez jamais déçus des Allemands qui jouent du « Happy Metal ».
UDO : Decadent
Du vrai heavy, du lourd et de l’agressif qui colle parfaitement avec Udo Dirkshneider. Sa voix et son timbre à lui seul donnent une valeur sûre aux morceaux toujours Hard Rock avec un peu de mélodies. « Decadent » ne sort pas du lot, le combo allemand, dirigé par l’ancien frontman et co-fondateur d’ACCEPT, est encore capable de faire de la bonne musique. Riffs lourds et rythmes incisifs où l’on trouve le beau mélange entre AC/DC et Judas Priest : « Let Me Out », « Pain » ou encore « Speeder ». L’âme originale d’ACCEPT est toujours présente. UDO est comme du vin qui se bonifie avec le temps.
1-
Iron Maiden : The Book of Souls
Je ne vais pas trop parler de l’album, beaucoup de critiques l’ont fait. Iron Maiden reste Iron Maiden. Toujours authentique et fidèle à lui-même, le groupe nous propose de la bonne musique comme il l’a toujours fait. Les vétérans de la New Wave of British Heavy Metal savent bien faire de la bonne musique. Iron Maiden est encore capable de faire des merveilles. Une musique dense, des riffs de béton, des synthétiseurs, des « solis » et des mélodies à couper le souffle et même Bruce Dickinson au piano. Une structure classique à la Maiden. Une épopée musicale pour les fans inconditionnels. Je n’ai rien à ajouter sauf que même les novices apprécient « The Book of Souls ». J’ai passé quelques morceaux à la radio « Galère » et des auditrices et des auditeurs m’ont demandé le nom de ce groupe. « Empire of the Clouds », « If Eternity Should Fail » et « Tears of a Clown » restent les plus demandés.