Contrairement à la veille, cette seconde journée débute sous le soleil, qui illuminera toute l’après midi le magnifique parc du château de Tilloloy.
Le programme des réjouissances se compose de 4 groupes, dont Ben Miller Band qui aura l’honneur d’ouvrir les hostilités.
Tout droit venu du Missouri, nos lascars vont faire preuve d’originalité à tous les niveaux, que ce soit dans les compositions, ou les instruments sortant des entiers battus.
Le look n’est pas en reste, avec Scott Leeper tout droit sorti d’une ferme pour claquer l’unique corde d’une basse improbable, et l’homme au chapeau rouge, Bob Lewis qui gratouille une tôle ondulée ressemblant à un radiateur trouvé dans une casse automobile.
L’esprit roots est bien présent, tout en enchainant les titres mélangeant les accents bluesy aux sonorités country.
Cette entrée en matière réussie a chaleureusement été ovationnée par un public déjà présent en nombre.
La suite va en surprendre plus d’un ! La palme des reprises les plus improbables revient à Steve’N’Seagulls, qui se démarque des autres groupes de covers par des morceaux aux arrangements très éloignés des originaux.
La version acoustique de « Paradise City » de Guns N’ Roses surprend au premier abord, mais on se prend vite au jeu lorsque le Banjo enchaine sur « The Trooper » d’Iron Maiden ! Les Finlandais ne se prennent pas au sérieux, transmettant leur bonne humeur à une audience très réceptive.
Le répertoire oscille entre « Seek And Destroy » de Metallica et un « Thunderstruck » d’AC/DC sous des airs d’accordéon !
Il n’y a rien de mieux qu’un « Born To be Wild » de Steppenwolf, pour clôturer un set placé sous le signe de la fête, partagée avec un public qui a repris en chœur tous les refrains.
L’orientation vintage du festival prend toute sa signification lors de l’arrive de Jethro Tull. Cette légende du rock progressif britannique va démontrer qu’il faut toujours compter avec ses compositions élaborées, aux atmosphères oscillant entre le folk et les prémices du hard rock. Les riffs bien tranchants de Florian Opahle en témoignent, le guitariste ayant remplacé efficacement Martin Barre, présent depuis les débuts.
Le talentueux Ian Anderson personnifie à lui seul ce groupe mythique, avec sa voix unique. Mais c’est surtout lors de ses interventions à la flute que la magie opère. Les titres prennent une autre dimension grâce au son unique diffusé par l’instrument. Le frontman montre toute sa souplesse, la jambe levée tout en jouant, ou gesticulant pour accompagner les solos de son jeune guitariste.
Le titre tant attendu va venir en fin de set, avec une version rallongée de « Locomotive Breath ». Ce classique indémodable de Jethro Tull va être balancé avec une belle énergie, preuve que le concert est resté sur un rythme élevé sur l’ensemble d’un set bien équilibré.
La foule est bien compacte au moment de l’arrivée des texans sur la scène au décor minimaliste. Le contraste est saisissant par rapport au show de Scorpions la veille !
Le logo « ZZ Top » illuminera le fond de scène, auquel on ajoutera quelques amplis colorés en vert et rose et le tour est joué. Dommage que les écrans de chaque côté de la scène aient été enlevés, car c’est tout de même l’équipement minimum pour une telle affluence, afin de suivre le concert dans de bonnes conditions.
Et musicalement me direz-vous? Difficile de prendre le trio en défaut, tant l’interprétation est maitrisée. On entre directement dans le vif du sujet avec « Got Me Under Pressure », servi par un énorme son, bien puissant, même si la Gibson de Billy Gibbons semblait saturer par moments.
La set list est identique depuis de nombreuses années, lors des festivals comme en salle. C’est reparti pour la traditionnelle reprise de Jimi Hendrix « Foxy Lady », à croire que le répertoire du trio n’est pas suffisamment fourni pour jouer une de leurs créations.
Les tubes s’enchainent avec « Sharp Dressed Man », « Legs » et l’indémodable « La Grange » lors du premier rappel. Le public en redemande, et nous aurons droit à un retour pour deux derniers titres dont le fabuleux « Jailhouse Rock » d’Elvis Presley pour terminer un show millimétré d’une heure vingt.
ZZ Top continue à tenir la scène sans aucune faille, s’appuyant sur un répertoire de titres légendaires pour la plus grande satisfaction du nombreux public, et c’est bien l’essentiel.
Malgré quelques ratés et imperfections, comme les longues files d’attentes au stand de nourriture ou les consignes aléatoires (contradictoires) appliquées arbitrairement par une « sécurité » trop zélée, souhaitons que le succès de cette première édition en appelle beaucoup d’autres.
Report & photos © 2016 Alain BOUCLY