C’est une affluence des grands soirs qui va vibrer à l’écoute des sonorités électriques distillés dans cette belle salle de « La Traverse ». Car cela n’est pas tous les jours qu’un groupe du calibre de Wishbone Ash, avec plus de 45 ans de carrière, viens nous rendre visite. Wishbone Ash fait partie de ces légendes qui ont influencé de nombreux groupes de hard rock, donnant sa pleine mesure sur les harmonies à plusieurs guitares, d’où l’invention du concept « twin guitars », très novateur au début des 70’s.
Mais place au groupe d’ouverture avec Mante, qui officie dans un registre mélangeant différents styles allant de l’électro pop à la chanson française en passant par quelques touches de rock.
Loin des standards en la matière, le trio est composé d’une chanteuse guitariste, accompagnée d’un batteur et d’un clavier alterné avec une seconde guitare.
Les ambiances sont changeantes et d’une originalité qui peut surprendre au fil des atmosphères qui vont de la plus intimiste à la plus débridée.
L’ovation du public en fin de set est un encouragement pour ce jeune groupe qui a besoin de s’aguerrir afin d’exprimer pleinement ses qualités en live.
Le ton est donné dès l’entame du set de Wishbone Ash, avec « Deep Blues » extrait du dernier album en date « Blue Horizon ». Le son est impressionnant de clarté, tout en restituant parfaitement la rythmique qui propulse l’ensemble avec une sacrée efficacité.
Derrière ses fûts, Joe Cratbee trouve l’équilibre idéal entre la technicité et le côté pêchu flirtant par moments avec le côté le plus hard d’un rock toujours efficace.
Mais c’est surtout Andy Powell qui centralise toutes les attentions. Le seul rescapé de la formation d’origine est dans un grand soir. Les années n’ont pas de prise sur sa voix toujours bien placée et aux intonations d’une grande justesse.
Andy communique aisément avec une audience aux anges, tout en passant en revue la longue discographie de Wishbone Ash. Sa Flying V envoie les accords d’une précision et d’une maitrise inégalable, sans oublier les solos au feeling unique. On se prend à avoir a chair de poule pendant les classiques « Blowin’ Free » et « The King Will Come », sans oublier le sublime « Throw Down The Sword ». L’album « Argus », considéré comme un des chef d’œuvre du groupe, sera d’ailleurs le mieux représenté avec pas moins de 5 titres.
L’alternance des chorus avec Muddy Manninen, prouve à quel point l’intensité de la complicité entre les 2 guitaristes est forte, pour distiller les sonorités uniques des ‘twin guitars’, devenues la marque de fabrique du groupe.
Pour conclure ce set mémorable, on retrouve avec « Phoenix » tous les aspects de Wishbone Ash, avec ses fluctuations progressives, puis l’accélération du tempo, pour un final tout en énergie.
Quelle démonstration musicale réalisée par ce groupe d’exception, qui prend beaucoup de plaisir à jouer tout en restant au somment après tant d’années passées sur les routes.
Les conditions d’éclairage et de son ont été optimales, permettant au quatuor de délivrer 1h45 d’un show remarquable de maitrise, devant un public conquis.
Report & photos © 2016 Alain BOUCLY
Merci à Dom de 106db et à l’équipe de « La Traverse » pour les autorisations et l’accueil.