Live Report: Nina Hagen + Chris Slade + Blues Pills + Mante @ Chauny « Forum » 01 avril 2017

Publié : 11 avril 2017 par Alain B. dans Live reports, Musique
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L’édition 2017 du Rock ‘N Festival va une nouvelle fois démontrer que cet évènement fait partie des rendez vous majeurs organisés en France. Difficile en effet de faire mieux que cette affiche résolument Rock / Hard Rock, avec le batteur actuel d’AC/DC Chris Slade, la diva punk des années 80 Nina Hagen, le groupe en pleine ascension Blues Pills et le rock hexagonal représenté par Mante.

Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, puisqu’il n’y avait plus aucun billet en vente depuis plusieurs semaines !

C’est Mante qui aura l’honneur d’inaugurer la soirée, en proposant un mix de rock electro aux intonations pop. Le trio, emmené par la chanteuse guitariste Isïa Marie, va distiller ses compositions tout en contraste, oscillant entre les mélodies résolument énergiques et celles plus acidulées mais néanmoins décalées.
Malgré la jeunesse du groupe, l’expérience de la scène est déjà conséquente avec plusieurs dates parisiennes au Café de la Dance ou l’Alhambra, mais aussi une tournée en ouverture de Wishbone Ash.

L’originalité est de mise au niveau du visuel, ou les éclairages vont mettre en valeur la sensualité d’Isïa, et ses 2 complices placés de chaque côté de la scène. La salle est quasiment comble lorsque Mante terminera son set, qui a n’en pas douter, aura été une belle entrée en matière, prouvant ainsi un potentiel intéressant à confirmer sur leur futur album.

Le changement de registre est radical avec l’arrivée de Blues Pills, qui nous emmène dans un univers au style résolument vintage, dans la lignée d’un Jefferson Airplane par exemple.

Le mélange d’influences se retrouve également au niveau des nationalités, avec le guitariste français Dorian Sorriaux, l’americano/suédois Zach Anderson à la basse, André Kvamström aux baguettes et la frontwoman Elin Larrson qui nous viennent de suède.

L’homogénéité de la set list va régaler une audience très réceptive à la voix d’Elin, dont la présence scénique va impressionner durant tout le show. L’énergie est de mise sur tout la largeur de la scène, et, toujours en mouvement, Elin va délivrer une performance vocale hors du commun. Que ce soit sur les titres plus rock du premier album comme « Black Smoke » ou « High Class Woman », ou ceux du dernier opus  à consonance plus soul tels que « Lady In Gold » enchainé avec « Little Boy Preacher », la voix gorgée de puissance et de feeling aura conquis une audience sous le charme.
Digne héritière de Janis Joplin ou Grace Slick, la reprise de « Somebody to Love » va d’ailleurs rendre hommage à cette dernière de la plus belle des façons.

Les très rythmés « Little Sun » et « Devil Man » sortis en 2014 vont clôturer un show très abouti et convainquant, pour ce groupe que rien n’arrêtera pour atteindre les sommets.

Mais l’artiste tant attendue par les spectateurs venus de la France entière se nomme Nina Hagen ! Et quelle sacrée réussite pour l’organisation d’avoir su décrocher cette date unique afin de permettre à cette légende des années 70 / 80 de se produire à Chauny !

Pour une grande partie du public, c’est l’occasion rêvée de voir l’icône pour la première fois. Un grand moment d’émotion s’empare de la foule au moment ou elle arrive sur scène, pour entamer un set loin de la flamboyance des débuts. Sa voix unique et si caractéristique est toujours bien présente, comme en témoigne l’interprétation de « Je ne regrette Rien » dans une version très décalée.
La reprise d’« Alabama Song » des Doors fait son petit effet, et il faudra attendre la seconde partie du show pour voir Nina debout, laissant sa guitare acoustique de côté, pour envoyer un titre plus rock avec « I’m The Six O’Clock News ».

Les cordes vocales sont mises à rude épreuve, mais peu importe, ce sera près d’une trentaine de morceaux qui vont ravir une foule conquise, même si la folie dont elle était coutumière semble avoir été moins présente.

Mais personne n’oubliera la chance d’avoir pu vivre un tel moment avec cet interprète totalement hors normes !

Ce soir va être une première pour Chris Slade, car c’est la date inaugurale du projet « Chris Slade Timeline » dans notre pays. On ne présente plus le batteur actuel d’AC/DC, qui a remplacé Phil Rudd lors de la dernière tournée mondiale des kangourous intitulée « Rock Or Bust World Tour ». Mais il ne faut pas oublier la carrière longue comme le bras du cogneur qui avait déjà officié chez les australiens entre 1989 et 1994 et enregistré les albums « The Razors Edge », le « Live » en 1992 et le single « Big Gun » l’année suivante.

Il a également collaboré avec Tom Jones, Uriah Heep, Manfred Mann, Asia, David Gilmour, Gary Moore, The Firm, lors d’enregistrements studio ou en tournée.

Et la setlist va être le résumé de toute cette carrière hors normes, dont la succession des titres fera monter l’ambiance pour atteindre les sommets lors de l’hymne « Highway To Hell ».
Quel plaisir de vibrer aux sons de « Dirty Deeds Done Dirt Cheap », suivi de « High Voltage », d’un petit Uriah Heep avec « July Morning » et « You Shook Me All Night Long » enchainé !
Le solo tant attendu précède « Riff Raff » en version survoltée, puis « Delilah » de Tom Jones avant le bouquet final « Back In Black » / « Thunderstruck ».

Le groupe assure à tous les niveaux, pour envoyer ces classiques de l’histoire du Rock à la face d’un public très réactif. Et quoi de mieux que de rependre « Highway To Hell » en chœur, pour terminer de la plus belle des manière cet évènement qui restera longtemps gravé dans les mémoires.

Je tiens particulièrement à féliciter Jean Michel pour cette organisation sans faille et pour avoir su mettre sur pied une affiche aussi prestigieuse. Les 900 personnes présentes ne s’y sont pas trompées, car en plus des groupes renommés, l’accueil optimal, ainsi que la qualité du son et des éclairages ont contribué à ce succès amplement mérité.
Nous remercions les décideurs, tourneurs, artistes, et l’équipe organisatrice pour nous avoir offert ces conditions idéales, qui ont permis de réaliser les images, reportages, interviews de manière à immortaliser et partager ces moments de pur plaisir.

Report & Photos : © 2017 Marie-France & Alain BOUCLY