C’est une affiche estampillée Vintage que nous propose « Le Grand Mix » en ce jeudi soir pluvieux, avec Stray Train, originaires de Ljubljana en Slovénie, et les allemands de Kadavar dont la notoriété internationale grimpe en flèche.
En pleine tournée Européenne en guest de Blues Pills, c’est aujourd’hui sans le groupe d’ Elin Larsson que les 2 groupes vont investir la scène de cette sympathique salle. Dommage, car à la vue de la prestation de cette fabuleuse chanteuse ici même en mars dernier, il est certain que le public aurait répondu présent en plus grand nombre.
La fosse est malgré tout bien garnie lorsque Stray Train débute son set en proposant un hard rock bluesy assez classique, mais aux compositions bien travaillées.
Ce jeune groupe formé en 2015 vient de sortir son premier album « Just ‘Cause You Got the Monkey Off Your Back Doesn’t Mean the Circus Has Left Town » (un peu court le titre!), qui sera à l’honneur pendant 35 minutes bien agréables. La voix chaude du remuant Luka Lamut est mise en avant par une bonne mise en place rythmique.
Le duo de guitaristes Boban Milunovic et Jure Golovic semble sur la réserve, tout comme l’audience restée bien sage. L’alternance des riffs et solos serait d’autant plus bénéfique si nos gaillards se lâchaient davantage !
Souhaitons à Stray Train d’acquérir l’expérience nécessaire pour développer son potentiel, afin de se démarquer de la concurrence pour lancer sa carrière. A eux de mettre à profit cette tournée en compagnie de Blues PiIlls et Kadavar pour franchir un cap.
L’instrumental de la longue intro hypnotique donne tout de suite la couleur musicale du show délivré par Kadavar, qui envoie « Come Back Life » en ouverture d’un set placé sous le signe du Heavy / Rock Psyché. Extrait d’« Abra Kadavar » sorti en 2013, ce titre emmené par un riff dévastateur digne des premiers Black Sabbath met tout de suite dans l’ambiance.
Dans la continuité, le stoner « Pale Blue Eyes » envoie toute sa puissance, emmené par le cogneur Christoph “Tiger” Bartelt qui fait le show à lui tout seul, ne laissant pas un instant de répit à sa tête comme à son corps qui se démène dans tous les sens.
Curieusement, le dernier opus « Berlin » sera représenté par seulement 3 morceaux, car s’ajouteront le très heavy « The Old Man » et « Thousand Miles Away From Home » une merveille de rock psychédélique.
Servi par un son idéal pour restituer comme il se doit toute l’énergie du trio, les accords saturés de Christoph “Lupus” Lindemann sont impressionnants d’efficacité. La clarté de ses solos dévastateurs contraste avec la rythmique plombée propulsée par le jeu de basse agressif de Simon “Dragon” Bouteloup.
Le public est totalement conquis, calme mais en même temps réceptif à ce point d’orgue que constitue l’enchainement des 4 compositions majeures de Kadavar. Extraites de l’album éponyme de 2012, « Black Sun », « Forgotten Past », « Creature Of The Demon » et « Purple Sage » vont propulser le groupe vers les sommets du genre, mélangeant à la fois l’esprit Space Rock d’un Hawkwind au top de son art et la force du doom dans toute sa lourdeur.
La voix venue d’ailleurs glisse sur les mélodies progressives, aux rythmes lancinants, auxquelles s’ajoutent les montées en puissance dévastatrices, devenues une marque de fabrique du combo allemand.
Le riff bien tranchant de « Goddess Of Dawn » inaugure les rappels, qui se termineront par une adaptation toute personnelle d’« Helter Skelter » des Beatles, interprétée dans une version épurée et sans concessions !
Kadavar viens d’assommer le public du « Grand Mix » par sa puissance de feu et son énergie qui n’aura pas faibli pendant 1h20 d’un set passé beaucoup trop vite. Après avoir mis une claque sous la « Valley » lors de la dernière édition Hellfest, nos 3 lascars sont incontestablement mis la barre très haut avec une démonstration d’une rare intensité !
Report & photos © 2016 Alain BOUCLY