Interview Nashville Pussy – « Le 106 » Rouen, 10 mars 2016
Réalisation et traduction : Sandrine Chatel
La guitariste de Nashville Pussy, Ruyter Suys a pris le temps d’échanger avec Sandrine avant de monter sur la scène du 106 de Rouen.
– Vous commencez aujourd’hui une nouvelle tournée européenne qui va durer un mois. Dans quel état d’esprit es-tu avant ce premier concert à Rouen ?
Je me sens super bien, prête ! On n’a pas joué depuis 3 semaines alors ça va être bien de voir combien de morceaux on sait encore jouer ! 3 semaines ça n’a pas l’air si long alors ça devrait être facile, pas vrai ?! On va bien voir ! Et ça va être génial, il n’y a rien de tel que de remonter sur scène après avoir fait une pause. Pendant le soundcheck j’ai tout de suite pensé »Oh c’est trop bien ! C’est pour ça que je vis ! ».
– Vous jouez en France tous les ans depuis plus de 15 ans. Que penses-tu de notre pays et du public qui vous est fidèle depuis toutes ces années ?
On aime la France, la France nous aime, on a une très bonne relation ! En plus j’aime le fromage alors ça explique pourquoi la France est l’un de mes pays préférés ! Encore aujourd’hui j’ai passé une demi heure à parler de fromage, j’étais trop contente !
On aime la France, et les Français apprécient vraiment la culture américaine, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs mais ils l’apprécient même plus que les Américains.
C’est comme le blues, à l’époque les musiciens de blues aux États-Unis devaient un peu se cacher alors qu’en France ils avaient le tapis rouge ! Et je ne sais pas pourquoi, c’est peut-être parce que vous ne devez pas vivre avec nous tout le temps !
– Votre dernier disque ‘Ten Years Of Pussy’ est sorti l’an dernier. Pourquoi avoir résumé seulement 10 ans de carrière, et pas 15 ou 20 ans ?
C’était juste pour notre maison de disque SPV donc ça représente que l’on a fait de mieux pendant ces 10 ans avec eux. Et c’est la relation la plus longue que l’on a eu avec une maison de disque, donc on se devait de fêter ça, et aussi pour fêter la fin de cette relation, comme un »merci et au revoir ! ».
Mais c’est une bonne compilation, on l’aime beaucoup. C’est une bonne partie de nous, mais ce n’est pas un vrai best of. C’est une compilation sur une moitié de notre carrière, parce qu’il manque les 3 premiers albums ! 10 ans, les gens demandent »parce que vous êtes là depuis plus de 10 ans ? » et on répond »oui ça va faire 20 ans ! »
– Comment s’est passé la sélection des morceaux pour cet album ? Cela n’a pas été trop difficile de choisir ?
On s’est disputé, on a passé 2 jours à crier les uns sur les autres et puis on s’en est sortis. En fait on s’est installés devant un hôtel à Berlin, avec une gueule de bois, le lendemain de ma soirée d’anniversaire donc ça devait être le 6 novembre je crois. On était tous assis devant l’hôtel avec lunettes de soleil et café, et on a écouté les albums. On a écouté tous nos morceaux à côté des gens qui passaient et on disait »oui », »non ! », »oui ! », »c’est le meilleur morceau ! », »non ! ». Je crois qu’on avait trop la gueule de bois pour trop se disputer alors c’était assez facile.
– Quel est le bilan de ces 10 dernières années pour Nashville Pussy ?
Les 10 dernières années étaient comme les 10 premières, des vraies montagnes russes ! Juste du rock’n’roll, sans savoir ce qui va se passer après. La seule chose que l’on sais c’est que ça va être super !
– Peux-tu présenter le batteur Rob Hulsman qui a remplacé Jeremy en 2014 ?
En fait on connaît Rob depuis plus longtemps que Jeremy (Thompson). Rob était le colocataire de Blaine je crois quand ils avaient 18 ans et il était le premier batteur de Nine Pound Hammer, l’autre groupe de Blaine. (Cartwright, chanteur et guitariste de Nashville Pussy ndr). C’est comme ça que j’ai rencontré Blaine, en le voyant jouer avec Nine Pound Hammer. Rob avait déjà été viré du groupe quand je l’ai rencontré. Il a aussi joué pour beaucoup de nos projets autres que Nashville Pussy. Quand on est en studio il joue avec nous. Rob et moi on est un peu des métalleux alors quand il a déménagé à Atlanta avec sa famille on a tout de suite joué ensemble. C’est le seul mec du groupe à faire ce genre de choses avec moi, Jeremy ne le ferait pas. Je me disais »peut-être un jour on pourra jouer ensemble ! Il est trop cool ! » On joue ensemble dans un autre groupe de Blaine, Kentucky Bridgeburners, et on a un groupe de rock sudiste dans lequel il joue aussi, et puis tous les autres moments où on joue juste pour s’éclater ! Quand Jeremy n’a plus voulu jouer on a tout de suite demandé à Rob.
– A-t-il définitivement intégré le groupe ?
Non ce n’est pas définitif. Jeremy est toujours notre batteur. Mais on n’a aucune idée de ce qu’il fait ! Il ne vient pas aux concerts quand on joue à Atlanta.
Il vit dans une ferme, a une grosse barbe et un âne ! On sait qu’il s’est marié il n’y a pas très longtemps, nous y étions invités. Comme ce n’est pas son premier mariage on pense qu’il essaye de faire durer celui-là ! Il se concentre peut-être sur les choses les plus importantes.
– Votre musique est un mélange de rock sudiste, de country et de rock australien. Quels sont les groupes qui vous ont le plus influencé ? Et lesquels écoutes-tu en ce moment ?
Rock australien ? Intéressant ! C’est forcément nos influences AC/DC et Rose Tattoo. J’écoute beaucoup Lynyrd Skynyrd, ce qui est du pur rock sudiste.
Et avec le country je retourne un peu à mes racines avec ça parce que j’écoute beaucoup Johnny Cash et bien sûr AC/DC avec Bon Scott. C’est toujours super, j’aime beaucoup Brian Johnson mais la période Bon Scott reste la meilleure.
Je ré-écoute du rock classique aussi, c’est par périodes.
Je n’ai pas écouté AC/DC pendant quelques années et là je ré-écoute la période Bon Scott qui est ma préférée ! Mais ça fait du bien parois de faire une pause, d’écouter à nouveau et se dire »c’est toujours trop bien ! »
– Quel est ton album préféré de Nashville Pussy et pourquoi ?
Je pense que c’est « Say Something Nasty », notre troisième album, surtout parce que personne ne le connaît ! Il n’était pas très populaire et pour moi tous les morceaux sont super forts ! Je suis pas assez douée pour savoir quels morceaux sont sur quels albums, mais je sais qu’il y a de très bons morceaux sur cet album. On pourrait même le jouer en entier sur scène et ça serait un super show !
– Après avoir tourné avec ZZ Top, avec quel autre groupe aimeriez vous partager l’affiche ?
D’abord je veux une machine à remonter le temps, et on revient en arrière pour jouer avec AC/DC. Après on revient encore plus en arrière et on joue avec les Rolling Stones.
Et encore plus en arrière pour jouer avec Led Zeppelin ! Tout implique une machine à remonter le temps ! Je ne pense pas que j’aimerais jouer avec ces groupes là maintenant.
Je ne dirai pas non, mais je ne sais même pas si jai envie de voir un concert d’AC/DC maintenant. J’aime le souvenir que j’en ai et je veux garder ce souvenir. Je sais qu’ils jouent, je sais qu’ils sont super et je sais comment le concert va être donc je n’ai plus besoin d’y aller. Mais je veux bien rejouer avec ZZ Top !
– Quel est ton meilleur souvenir depuis la création du groupe ?
Pas simple comme question ! On a eu tellement de bons souvenirs comme la fois où on a présenté Jello Biafra, le chanteur de Dead Kennedys, et Billy Gibbons de ZZ Top, c’était phénoménal ! Dead Kennedys est un vieux groupe punk rock de Californie des années 1970, 1980. Quoi d’autre ?! Rencontrer Motörhead et devenir amis avec Lemmy, je ne pensais pas que ça arriverai vu que c’était mon héro au lycée. Mais on l’a connu pendant 20 ans et c’était super. Il est même devenu fan de notre groupe !
– Quels sont les projets de Nashville Pussy en 2016 ? Y a t-il un nouvel album en préparation?
Bien sûr, on prépare un nouvel album, on écrit tout le temps et on doit normalement l’enregistrer cette année. Si tout va bien et qu’on arrête de tourner on pourra enregistrer !
Et on remixe « High As Hell » qui est sorti il y a 15 ans. Il va ressortir pour son quinzième anniversaire, le 2 mai. Toutes les informations sont sur la page facebook donc c’est facile d’avoir les détails. C’est celui qui a produit « Say Something Nasty » qui le remixe donc c’est super, c’est mon producteur préféré !
– Pour terminer, as-tu un message pour les fans français et les lecteurs d’e Ride The Sky?
On aime la France !!
Merci à Rage Tour et Toma, tour manager, pour avoir rendu cette interview possible ainsi que pour la validation des accréditations.