Salif Keïta: L’album « Un Autre Blanc » est disponible – En concert à Ris Orangis le 1er février 2019

Publié : 23 novembre 2018 par Alain B. dans Musique, News
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Le nouvel album de Salif Keïta « Un Autre Blanc » est disponible depuis le 26 octobre 2018 via Naive/Believe.

Salif Keïta sera en concert le 1er Février 2019 au Plan / Ris Orangis pour le 1er festival Mali.

La voix d’or de l’Afrique, le patriarche indiscuté , l’ambassadeur de la musique africaine s’apprête à fêter ses 50 ans de carrière en 2019 et nous invite à travers cet album « Un Autre Blanc » a célébrer la Différence .

Découvrez « Tonton » le 1er titre extrait de cet album en vidéo:

Rail & Band du Buffet & Hôtel de la Gare, Ambassadeurs du Motel de Bamako, Ambassadeurs internationaux et dernièrement, Les Nouveaux Ambassadeurs! Autant de formations musicales exceptionnelles qui ont permis à Salif Keïta de gravir les marches raides de la célébrité mondiale et dont les noms évoquent quête, mobilité et voyage. Ils expriment aussi le désir ardent qui a animé très tôt Salif Keïta, le Blanc à l’âme profondément négro-africaine, de s’éloigner d’une société qui lui refusait ses droits d’homme à part entière. Les noms de ces groupes traduisent aussi, comble du paradoxe, la fierté sans compromis de l’artiste, d’appartenir à ce Mali mythique et à son Mandé natal, terres dont il s’est chargé d’illustrer les belles valeurs d’humanisme aux quatre coins du monde.


Mais peut-on vraiment parler du poète Salif Keïta sans emprunter ses propres mots?

Ainsi, d’un studio parisien en 1986, il s’écriait: Sina, O Sina, i den to tò le jamanakè do”/ “Oh, Sina, ton fils se perd sur les sentiers du monde.” Mais cinq ans plus plus tard, force était de constater que non seulement l’enfant de Sina le maître-chasseur et de la douce Nassira Keita ne s’était pas égaré, mais qu’il rassurait même son maître de sentier par ces mots: “Eh, Karamoko, taama diyara”/Ô Maitre, mes pérégrinations ont porté fruits.”


Parti très jeune de Djoliba vers la fin des années 60, premier village modèle reconstruit par l’USAID américaine au lendemain de l’indépendance du Mali, l’oiseau-pèlerin du Mandé a sillonné le monde, en se perchant toujours, dit-il, sur l’arbre le plus haut, celui de la Connaissance, Lony, bien à l’abri des pierres que lui lançaient les méchants. 
En 40 ans et depuis le délicieux et intemporel « Mandjou » (1978), que de merveilleux joyaux ciselés par cet orfèvre des mots, le Roi Midas malien: « Soro » (1987), « Amen » (1991), « Folon » (1995), « Papa » (1998), « Moffou » (2002), « La Différence » (2009) et « Talé » (2012)!

Tant de fructueuses collaborations internationales également: Joe Zawinul, Steve Hillage, Jean& Philippe Rykiel, Carlos Santana, Cesaria Evora, Wayne Shorter, Ibrahim Maalouf, Vernon Reid/Living Colour, Philippe Cohen Solal, et naturellement, Esperanza Spalding. C’est aussi bon nombre de ses tubes remixés et popularisés de plus belle par des DJ réputés, comme Funk Mob, Frédéric Galliano, Martin Solveig, et Luciano.

Et tant d’honneurs, de distinctions nationales et de prix engrangés au fil des décennies de tournées aux quatre coins du monde, ont scellé la réputation de celui qu’on appelle la Voix d’or de l’Afrique, le patriarche indisputé et l’ambassadeur de la musique africaine? 
Nous voici, quarante ans plus tard, et un nouveau jalon, « Un autre Blanc », album qui, selon Keita, sera son dernier. S’apprêtant à marquer ses 50 années de carrière musicale et presque septuagenaire, et comme pour ralentir la vapeur, Salif Keita compte désormais étaler sa natte sous les manguiers des berges du fleuve Niger, et s’adonner à de longues parties de dames, son passe-temps préféré. Repos bien mérité, certes, pour le Prodige (N’an kama) de Djoliba, mais doitHon pour autant croire que ce bel album sera le dernier mot de l’intarissable barde, dont la voix ensoleillée a porté l’espoir jusque dans les cellules de Robben Island ?

Cet album de 10 nouveaux titres prolonge la lutte de Salif Keita pour les droits des albinos, action qu’intensifiera La Fondation Salif Keita pour les Albinos, d’autant plus que les Nations-Unies ont décrété le 13 juin Journée Internationale de Sensibilisation sur l’Albinisme. Salif proteste contre les enlèvements et les meurtres d’albinos dans de nombreux pays africains pour des rituels de sorcellerie. Il dénonce les féticheurs et les charlatans qui véhiculent et perpétuent mensonges et superstitions pour s’enrichir, en entraînant souvent dans leurs entreprises criminelles des membres de la famille des victimes eux-mêmes.

Notes rédigées par Chérif Keita, William H. Laird Professor of French and the Liberal Arts, à Carleton College(USA) et l’auteur de Salif Keïta: l’ambassadeur de la musique du Mali (Paris: Grandvaux, 2009) et de Outcast to Ambassador: The Musical Odyssey of Salif Keita (Amazon: Create Space, 2011).