Natalia M. King : En concert @ Paris le 13 avril 2022

Publié : 11 avril 2022 par Alain B. dans Musique, News
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Natalia M. King sera en concert à Paris « New Morning le 13 avril 2022.

L’histoire d’une musicienne aventurière à l’empreinte puissante, à la voix captivante qui sur « Woman Mind Of My Own », son septième album, pénètre pour la première fois sur un territoire ancien, une terre quasi sacrée, celle du blues, du rhythm’n’ blues, de la musique américaine « enracinée ». Avec au bout, cette merveilleuse sensation de redécouvrir au gré de ces neuf chansons, composées par elle ou empruntées à d’autres, la magie d’un style qu’elle soustrait à l’usure du temps.

Avec la juste patine sonore, ni clinquante ni vieillotte, posée sur l’ensemble par le guitariste et producteur Fabien Squillante, « Woman Mind Of My Own » ne relève pas de l’exercice de style ni de la rétromania. C’est au contraire une œuvre de notre temps, un disque holistique qui ne s’arrête pas à célébrer l’Amour avec un grand A comme sur « Sunset To Sunrise ou Play On », mais l’inspire à la manière d’un philtre ; il ne se résume pas à l’autoportrait d’une artiste ô combien intense, qui s’est toujours présentée sans fard ni artifice comme le rappelle la chanson titre, mais témoigne d’une condition plus vaste que sa personne, et du courage qu’il faut pour l’assumer. Ainsi d’Aka Chosen fait elle le lieu d’un vibrant « coming out » et le tertre où lancer un hymne d’une portée universelle.

Au début des années 2000, petite sauvageonne dénichée dans un couloir du métro parisien où elle s’efforçait de glaner quelques sous à l’aide de sa voix et de sa guitare, Natalia M King semblait farouchement déterminée à inventer un style qui n’appartienne qu’à elle, voire antagonique de tous les autres. Au point de dégoupiller coup sur coup deux grenades, « Milagro » et le bien nommé « Furry & Sound ». Deux éruptions, deux électrochocs, deux façons douloureuses, pour ne pas dire torturées, d’accoucher d’elle-même.
Refusant toutes attaches, évitant le moindre enracinement, le moindre soupçon d’allégeance à une quelconque tradition, elle y développait un free-style rock aux guitares comme hérissées de fil barbelé, à mi chemin entre le lyrisme d’un Jeff Buckley et la radicalité formelle d’un Ornette Coleman. Or dix ans plus tard, surprise, on la retrouve sur les traces de Billie Holiday, de Nina Simone (les albums « SoulBlazz » et « Bluezzin T’il Dawn » en 2014 et 2016).

Aujourd’hui, c’est sur celles d’Etta James, de Robert Johnson qu’elle s’épanouit avec « Woman Mind of My Own ».