Ce groupe a déjà 20 ans et on retrouve avec plaisir Raphaël (Mercier, le batteur) au Hellfest pour qu’il nous parle de ce festival mais aussi du DVD Live qui sort fin septembre et de Mass Hysteria en général.
Bonjour Raph, nous sommes au Hellfest où tu joues avec Mass Hysteria, ça fait quoi de te trouver ici ?
Ce n’est pas la première fois que Mass fait de grands festivals mais c’est vrai que pour Yann (Heurtaux, le guitariste) et pour moi, le Hellfest a une importance particulière puisque nous sommes de très grands fans de ce type de musique.
J’avoue que je suis un grand traqueux ! Je suis pressé d’être à demain 17h00 et que ce soit fait.
Cette année on a la chance de faire le Hellfest, d’enchaîner avec le Dour festival, le Paléo et d’autres grandes dates. Le Hellfest est mon festival préféré en France avec les Eurockéennes auxquelles nous participons aussi d’ailleurs.
On est là pour défendre le dernier album et on n’a que 40 minutes. Le public aime beaucoup de morceaux. On a 7 albums ça devient dur de faire une set list. On tourne facilement vers les 1h45 sans s’en rendre compte.
Cette année a été très riche, vous avez beaucoup tourné.
Quand on arrivera à la fin de la tournée, en décembre, on aura quand même réussi à faire encore à peu près 80 dates rien qu’en France et je ne pense pas que l’on soit beaucoup à le faire.
Vous êtes une référence dans les groupes chantant en français.
Je ne sais pas si on est une référence en tout cas il n’y a plus beaucoup de groupes qui chantent en français.
Et vous allez garder le chant français ?
Oui, ça fait 20 ans qu’on tourne alors pourquoi se mettrait-on à l’anglais demain ?
Et puis Mouss (Moustapha Kelaï, le chanteur) est beaucoup plus à l’aise avec le français, il a envie de s’exprimer dans sa langue.
Il y a beaucoup de groupes français qui font un album en anglais.
Oui, il y a eu des petits effets de mode mais je ne me vois pas demain changer de langue pour les textes.
Quand on regarde le nombre de groupes français chantant en français, très peu arrivent à tourner et parfois ils veulent chercher le succès partout mais franchement en France point de vue salles de concerts, accueil etc., on est super bien loti. Tu peux faire ta carrière en France. Moi tourner dans le monde entier pour chanter dans des bistrots où tu n’as rien à bouffer, où tu fais 14000 bornes, où tu n’as pas d’hôtel, où tu ne dors pas, j’ai 42 ans, si tu veux à 20 ans pas de problème mais maintenant, non.
Bon, si demain on a une opportunité de malade de faire une tournée avec un gros groupe aux États-Unis je ne dirais pas : « non je n’y vais pas ».
On est très contents de ce qui se passe ici pour nous, on a de la chance les salles sont pleines, l’album se vend, l’album plaît, on a de plus en plus de vrais fans, nos furieux.
Quand on a fait l’Olympia, c’était merveilleux, le public était le sixième membre du groupe. Nous au niveau du jeu, c’est loin d’être le meilleur concert qu’on ait fait par contre du point de vue accueil, ambiance et tout, c’était complètement fou.
Le retour que j’ai eu de ce concert à l’Olympia, c’était que vous étiez très en retenue par rapport aux concerts habituels.
Quand tu enregistres un album live, tu es obligé de t’appliquer un peu plus sur ce que tu joues, tu es plus concentré. Effectivement peut être que Yann bougeait un peu moins. Quand tu bouges beaucoup, vu que nous on n’utilise pas de play-back, ça s’entend. Y’a un moment c’est soit le jeu soit la qualité du son. Pour ma part bizarrement avant de jouer, comme quand on a joué avant Metallica (Arène de Nimes, 2009), tu te dis : « je ne vais pas y arriver, je ne vais pas y arriver », mais une fois sur scène, paf, pas de flip du tout, super à l’aise. Dès qu’on a entendu des gens, à peine les lumières éteintes, entonner les joyeux, on s’est dit, ça va bien se passer.
J’avais vu Mouss juste à la sortie de l’album, il a quelques mois. Peux-tu nous dire comment sont les retours ?
Ils sont très bons. Depuis Contraddiction (1999, chez Yelen Musiques) qui est considéré comme notre album phare, on n’avait pas eu un accueil comme ça, que ce soit les dates à Lyon, à Lille, à Brest… les gens sont à fond.
C’est un album qui reste en tête.
Maintenant, on va droit au but. En ce moment, il y a beaucoup d’albums ultra techniques. Mais moi, personnellement, je ne retiens rien de tout ça. Ça rentre par une oreille ça ressort par l’autre. Je n’entends pas de chansons, je n’entends pas d’hymnes, je ne retiens pas de trucs. J’ai envie que les gens puissent chanter les paroles. Tu as un couplet, tu as un refrain, tu es là pour bouger t’es pas là pour faire des maths.
Et ça vous y faites gaffe au moment de la composition des chansons ?
On pense clairement en terme d’efficacité. C’est ça notre force comme de toute façon on ne passera ni à la radio, ni à la télé, je ne vois pas pourquoi on chercherait à plaire à ces gens là. On pense à la scène. Maintenant on a notre style à nous ; ça plait ou ça ne plait pas. On ne va pas changer. Tu vois pour les groupes comme AC/DC, ils jouent simples et efficaces et ça marche pas mal pour eux. Ils ont de l’avenir.
En parlant d’avenir, c’est quoi vos projets ?
La tournée se finit au mois de décembre, avec la période novembre/décembre bien chargée. On a la sortie du DVD de l’Olympia fin septembre.
Il y aura des bonus ?
Oui, de gros bonus même.
Tu peux nous en parler ?
Je ne peux rien dire mais y aura des trucs, même des trucs qui vont se passer ces jours-ci.
Déjà, ça a été filmé, je pense, par une douzaine de caméras. C’est Fred Duquesne qui s’occupe du mix donc là va y avoir du gros son. Y’a Julien de énervé télé qui c’est occupé de tout le montage. Le peu que l’on a vu, en tout cas, ça promet.
Le live, avec cette ambiance de dingue, ça va faire un bien bel objet.
L’Olympia c’est une salle hyper réglementée, tu n’es pas supposé dépasser le temps imparti… on devait jouer 1h30 mais on a largement débordé et il y aura tout sur le DVD.
Interview réalisée par Cynthia Kwiatkowski