Interview Oblivion @ Raismesfest 2018

Publié : 15 décembre 2018 par Alain B. dans Interviews, Musique, News
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Interview d’Oblivion réalisée par Marie-France Boucly le 15 septembre 2018 lors du RaismesFest.
Entretien avec le chanteur Jo Amore et le bassiste Markus Fortunato

Bonjour à tous les 2, et merci de nous accorder cet entretien pour Ride The Sky !

– Peux-tu nous faire un petit historique du groupe depuis sa naissance ?

Markus Fortunato: Le groupe s’est formé en 2015, avec Jo et David qui venaient de quitter Nightmare. Ils ont voulu refaire un nouveau projet sans trop tarder, et m’ont contacté aussitôt !

Jo Amore: Il a été le premier recruté ! Nous avons tout de suite pensé à Marcus pour la qualité de son jeu de basse.

Markus: 2 guitaristes sont arrivés ensuite, sans convaincre pour autant, car ils étaient issus du milieu prog. Stef Rabilloud (Urgent, Hey Stoopids, Eye On Maiden, ex Nightmare) est arrivé pour assurer la date du Satan fest, puis nous avons trouvé Florian Lagoutte (ex Despairhate, ex Fenrir, Forsaken World). Tout s’est super bien passé ensemble, ce qui a permis d’enchainer sur les compositions de l’album. Et de fil en aiguille, nous en sommes arrivés là aujourd’hui !

– Comment vous est venue l’idée de ce projet, en rassemblant autant de musiciens d’expérience ?

Jo: Notre départ de Nightmare a été l’élément déclencheur pour David et moi. Ensuite l’idée était de rassembler des musiciens avec lesquels ils serait facile de bien s’entendre. Cela a permis de créer une dynamique et de créer des compositions intéressantes.

Markus: Ce qui est bien, c’est que nous sommes tous libres dans Oblivion.

– D’ou vient ce nom « Oblivion » ?

Jo: Ce nom a été choisi, car on a trouvé qu’il sonnait bien ! Oblivion signifie l’oubli, et c’est ce que redoute chaque artiste ! L’image que ça véhicule est plutôt sympa, mais c’est la sonorité qui a été l’argument principal.

– Votre premier album « Resilience » est sorti depuis peu. Peux-tu nous le présenter et nous dire ce qu’il représente pour le groupe ?

Jo: Un premier album représente beaucoup, car soit ça marche, soit la sauce ne prend pas ! Nous sommes convaincus qu’au sein du groupe, ça a marché. Nous avons trouvé une façon de travailler qui nous convient à tous, ce qui n’était pas évident, à cause de l’éloignement géographique qui nous sépare.

Markus: Effectivement, c’est compliqué ! Flo habite en Moselle, Jo à Cannes, David à Villeurbanne, Stéphane à Grenoble et je réside dans les environs de Bourg En Bresse. On se voit assez peu en dehors des concerts, juste pour des week end de travail. Mais l’énorme de travail personnel réalisé en amont plait aux autres membres, car chacun peut ainsi juger celui de l’autre qui, en général, va dans le même sens. C’est un truc qui est rare ! De par mon expérience, et Jo en a encore plus que moi, je n’ai jamais connu autant de démocratie dans un groupe.

Jo: L’objectif de faire la meilleure musique possible est identique pour tous, sans égo surdimensionné. C’est ce qui fait que ça fonctionne, que les morceaux sonnent, en choisissant les meilleures idées démocratiquement.

Markus: Du fait de l’éloignement, il y a des votes sur tableaux Excel !

– En quoi est il différent des autres productions de Power Metal ?

Jo: Ben c’est mieux, tout simplement ! (rires)

Markus: Notre musique est ce qu’elle est et nous n’avons pas non plus réinventé le style ! Par contre, l’amalgame lié au fait de venir d’horizons différents, avec une expérience diversifiée, permet à chacun d’apporter une créativité qui convient à tous.

Le truc qui est rigolo, c’est qu’aucun d’entre nous ne vient à 100% du Power Metal. Flo est un peu « extrême », Stef est plus Hard Rock « Eighties », moi je suis « néo classique », Jo et David ont leur expérience Nightmare qui parle, sans oublier Dio

– Il en a la voix !

Markus: Déjà il en a la voix, mais en plus il aime ça ! Et le mélange a fait que finalement, « tac », c’est du Power Metal !!! Cela aurait pu être tout autre chose, du Hard Rock plus classique, même si on sent qu’il y en a quelques petites touches, tout comme il y a un peu de Rock teinté 80’s.

Jo: Sur le prochain album, il y aura des influences Trash plus présentes, avec des choses plus « pêchues », amenées par Florian.

Markus: Je trouve que le dénominateur commun sur le premier, comme sur le futur second album, ce sont les mélodies et les refrains que l’on va avoir envie de chanter. Même pour les guitares il faut de la nuance C’est obligatoire pour le style de musique que j’aime ! Il n’y a moins d’intérêt si c’est pour enfoncer le pied au plancher tout le temps ! Nous essayons qu’il y ait un peu de délicatesse, c’est de l’art !

– Peux-tu nous donner un argument pour convaincre le public d’écouter et de se procurer l’album ?

Jo: L’argument est clair: Nous prenons un plaisir monstrueux à faire notre musique, à monter sur scène, à composer, et ça doit se ressentir quelque part. Ce que l’on joue apporte tellement de sensations qu’il est essentiel de les partager au public qui nous écoute. Le plaisir de jouer et d’être ensemble est communicatif.

Markus: Tout à l’heure, lors de la session d’autographes organisée par le festival à notre stand de merchandising, beaucoup de gens nous ont dit : « Vous prenez du plaisir et nous aussi, c’est communicatif ! Tu vois, c’est un argument pour faire adhérer à notre projet. C’est super important qu’il y ait des sentiments et un échange.

Jo: Il suffit de voir les yeux brillants dans la foule pour sentir le plaisir pris en nous écoutant ! C’est vraiment pour ça que l’on fait de la musique, nous sommes restés comme des enfants ! On a envie que tout le monde nous aime.

– Reprenez vous des titres de Nightmare en Live ?

Jo: oui, quelques uns, mais on reprendra de moins en moins, car bientôt il y aura 2 albums. C’était quand même une étape de 3 des membres du groupe, et cela a permis de faire la transition. Je pense qu’aujourd’hui, nous avons des compositions qui sont autrement plus intéressantes, même si il y a des morceaux que l’on adore.

Markus: Au début, il n’y avait uniquement des titres de Nightmare, puis nos propres compositions se sont imposées au fur et à mesure. Mais je pense que l’on gardera toujours un morceau, certainement « Lord Of Of The Sky », que l’on a joué tout à l’heure. Il y aura toujours un petit clin d’œil.

– Peux-tu nous parler de tes deux autres groupes, Now Or Never et Temple Of Dio, et des musiciens qui en font partie?

Jo: Aujourd’hui nous sommes en plein travail sur les compositions d’Oblivion, avec également pas mal de dates. Temple Of Dio est un peu en stand by, car je ne peux pas être partout en même temps. C’est usant de continuer à dépenser de l’énergie pour ce groupe, pourtant je l’adore. Mais pour dire la vérité, j’ai tellement de satisfaction à composer, que faire de la reprise reste secondaire. Il faut reconnaitre que ce projet là m’a donné l’occasion de faire des dates super intéressantes.

Markus: Le phénomène tribute est devenu important en France. D’autant qu’avec une voix aussi proche de l’original, la qualité est au rendez vous.

– Et le fait que Dio ne soit plus là ajoute un impact supplémentaire…

Markus: C’est vrai qu’un tribute a un peu plus de sens quand le groupe n’existe plus, que l’on a plus aucune chance de le voir ! Par exemple, un tribute des Beatles peut être intéressant, alors que celui de Metallica le serait un peu moins.

Jo: pour ma part c’est une parenthèse, quelque chose en plus et un plaisir différent aussi, je ne le cache pas. Concernant Now Or Never, nous sommes dans une période de transition, qui se traduit actuellement par une pause. Il y a quand même eu la sortie de 2 albums qui ont bien marché. Il est fort possible que ça continue, mais aujourd’hui, c’est davantage le groupe de Ricky Marx que le mien. A partir du moment ou la décision est prise à la base, je n’en ressens aucune frustration. nous faisons une pause en ce moment, avec peut être un changement d’orientation, ou un troisième album, on verra bien.

Oblivion reste ma priorité !

– Qu’écoutez-vous en ce moment ?

 Jo: Je très suis branché Symphony X, surtout au niveau du chant. Après il y a de très bons groupes, comme Eclipse qui a joué tout à l’heure. Mais l’harmonie liée à l’agressivité de la voix de Symphony X se démarque vraiment.

Markus: J’adore les ténors du Hard Rock comme Whitesnake, et suis un fan absolu d’Yngwie Malmsteen. Riot reste un de mes groupes préférés, sans oublier de nombreuses formations à découvrir. Comme ce formidable groupe grec, hyper technique avec des mélodies magnifiques qui s’appelle Wardrum.

Markus: Il y a également Masterplan, ou Candlemass dans un registre plus Doom.

Jo: On a la chance avec internet de découvrir plein de choses, parmi un nombre de groupes hallucinant !

– Quels sont les projets d’Oblivion ?

Markus: C’est l’album, dont la sortie est prévue en 2019, est déjà bien avancé à ce jour. Les compositions sont terminées, avec les lignes de chant bien travaillées. Nous allons terminer l’enregistrement d’ici à la fin de l’année, pour s’attacher à la production. Il y aura une belle surprise, puisqu’un producteur de renom vient de donner son accord. Nous avons bossé comme des dingues pour ce deuxième album !

Jo: 25 morceaux étaient terminés et il a fallu en choisir 10 ! La sélection a été difficile, un véritable crève cœur !

– Vous n’avez pas pensé à faire un double album ?

Jo: Nous voulions vraiment 10 morceaux de tueurs !

Markus: Peut-être 12, si on parvient à trouver le financement. On a tellement du faire abstraction de titres qui nous plaisent !

– Un dernier mot pour les lecteurs de Ride The Sky?

Jo: Oblivion est là, et nous comptons bien être dans l’actualité en début d’année avec la sortie de notre album. On espère que l’occasion nous sera donnée de le promouvoir en étant sur la route et en tournée.

Markus: Et pour ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion d’écouter le premier album (« Resilence » ndr) sorti en mars 2018, ne vous gênez pas, c’est toujours d’actualité. Il est disponible sur toutes les plateformes.

Encore un grand merci Jo et Markus pour votre patience et pour avoir pris le temps de répondre aux questions de Ride The Sky !

Réalisation: Marie-France BOUCLY
Photos © 2018 Alain BOUCLY