Par Alain BOUCLY
L’actualité de Bloody Rosie est riche en ce début d’année, ce qui n’a pas échappé à Ride The Sky qui a souhaité en savoir davantage.
Une rencontre s’imposait donc avec Cyrille Crastes pour faire le point et recueillir ses impressions. Quelques scoops seront également révélés par le lead guitar de ce tribute AC/DC devenu incontournable dans le paysage des covers bands.
Merci Cyrille d’avoir pris le temps de participer à cet entretien pour Ride The Sky, et de nous parler de l’évolution de Bloody Rosie au cours de ces 2 dernières années.
– Peux-tu faire le point sur le line up actuel et nous dire un mot sur les nouveaux arrivants ?
Salut à toi, oui alors il y a eu pas mal de changements durant l’été 2015 avec premièrement les départs, avec au mois de mai 2015, Simon Femel qui occupait le poste de Guitariste rythmique, et en juillet 2015 John Taslakian au chant.
Donc dans un premier temps c’est Lukas Young notre batteur de l’époque qui a profité de ce mouvement pour récupérer le poste de guitariste rythmique qui est son instrument de prédilection. Je dois dire que sa main droite est vraiment d’une efficacité redoutable, lorsqu’il saisi sa Gretsch duo jet et la branche dans son vieux Marshall JMP, on retrouve vraiment ce toucher si particulier de notre bon vieux Malcolm.
Puis nous avons recruté un batteur, et quel batteur ! C’est le très expérimenté Taz Gabriel qui a pris place derrière les fûts, et je dois dire que son groove est juste énorme.
Pour remplacer John, qui souhaitait prendre une retraite bien méritée nous avons pris notre temps. Et c’est Sébastien Sérin qui est arrivé au chant. Là, je dois avouer que c’est la grosse claque. Un retour dans les 70’s, avec une attitude, et surtout un timbre de voix très proche du regretté Bon Scott. Nos fans sont restés scotchés dès les premiers live !!
– Qu’est-ce qui te fait penser que la formule actuelle est la bonne, et que Bloody Rosie a trouvé sa stabilité ?
Tout simplement le retour de nos fans et amis qui nous suivent régulièrement, qui ont connu l’évolution de Bloody Rosie et qui nous supplient de rester avec ce Line-up. Et je les rassure à chaque fois, oui c’est la bonne formule. A chaque fois que nous nous retrouvons en répétition ou mieux en concert, c’est le même plaisir de jouer ensemble et de partager cette formidable musique qu’est AC/DC et donc de lui rendre hommage. Depuis 2015 nous avons enchaîné les concerts dans les petits clubs ou les plus grandes scènes avec une montée en puissance grâce à un set en constante évolution. C’est ce qui nous permet de maintenir ce dynamisme et de progresser.
– Quel ont été les événements marquants au cours de la période 2015 / 2016 concernant vos prestations live ?
En 2015 il y a bien évidemment eu cette organisation du Tribute fest « The BIG3 » à l’Arcade de Notre Dame de Gravenchon (76) qui a été un succès. Nous avons également joué pour la seconde fois sur la scène du festival Américain du Tréport avec une fréquentation en hausse. Il devait y avoir environ 3000 personnes pour notre show, qui était d’ailleurs le premier concert de Taz avec le groupe. Et le baptême du feu de Seb a eu lieu lors du Showbike des Coast brothers à St Molf en Bretagne. Le public a été excellent et très réactif sur ces 2 gros évènements !
Début 2016 c’est Caen que nous avons organisé avec l’ami Danny Fisher une grosse soirée rock n’roll dans la salle de l’Orient Express, un cadre atypique d’un beau volume qui a quand même vu passer des pointures tel que Ron Bumblefoot Thal quelques temps avant nous… Le succès a été au rendez vous avec plus de 500 entrées et des retours très positifs. C’est pour cette raison que nous sommes revenus en fin d’année mais cette fois seuls à l’affiche. On a voulu marquer les esprits, et proposer un show très complet avec quasi la totalité des chansons que nous avons en stock. Et après un set de plus de 2h30, nous avons fini exténué mais heureux d’avoir donné toute cette énergie à ce public hyper réactif, venu une fois de plus en grand nombre.
Nous avons aussi eu la chance de jouer en tête d’affiche dans la très belle salle de Vim’Art à Woincourt (80). C’est un très très bon souvenir d’avoir été parmi les premiers à faire vivre cette nouvelle structure d’une grosse capacité avec une jauge à 1200 places.
– Il y a beaucoup de concurrence entre les tributes AC/DC, qui est le groupe le plus représenté en France. Qu’est ce que Bloody Rosie a de plus, ou de différent des autres afin de fidéliser le public et d’en attirer toujours davantage ?
Effectivement, il y a énormément de Tribute Band to AC/DC en France. Et je pense que c’est une bonne chose, si on respecte certains critères. Quand nous avons débuté l’aventure il y a 4 ans maintenant, nous devions être déjà une cinquantaine, aujourd’hui on doit être au moins le double. Forcément on voit un peu de tout.
Je te dirai que je classe les Tributes Band, tous groupes confondus dans deux catégories. Il y a tout d’abord les « Sosies » ceux qui cherchent à ressembler visuellement à l’original à l’aide d’accessoires tels que tenues ou perruques. La liste est longue malheureusement.
On préfère travailler notre interprétation et notre son plutôt que de se déguiser. On aime le rock n’roll, on aime AC/DC, on aime la musique d’AC/DC et personnellement, je ne vois pas toujours l’intérêt d’enfiler un costume d’écolier pour jouer des solos qui ne sont pas fidèles à Angus, et parfois même branché dans des amplis « usine à gaz » au son aseptisé et chimique. Alors ça franchement je te le dis, ça m’énerve. On est même plus dans l’hommage, ça devient du n’importe quoi.
En ce qui nous concerne, AC/DC c’est sacré, c’est la base. Et on doit le respecter si on veut lui rendre hommage. Donc quand tu joues les parties d’Angus c’est Gibson SG et un bon vieux Marshall JMP ou Plexi et rien d’autre Pour Malcolm, pas de secret c’est la Gretsch, un bon vieux Marshall, et là déjà tu peux te dire que t’as moyen de faire mal. Ensuite avec du travail, on arrive à choper ces petits détails qui font que ça sonne. Ce petit truc en plus qui fait que quand le public ferme les yeux, il a l’impression d’entendre l’original.
Il nous arrive lors de la mise en place d’un morceau de rester bloqué durant une bonne partie de la répétition sur un break ou un enchaînement, jusqu’à obtenir la perfection, à sonner exactement comme l’original, notre version de référence, et pas se contenter de balancer un truc bancal. Je me souviens lors de la mise en place de « Live Wire », nous avions décidé de prendre comme base la version « Live Atlantic Studio », de loin la meilleure, mais plus complexe que l’enregistrement studio. On a vraiment décortiqué les breaks, afin d’être identique à cette version. On y a passé quasiment la totalité de la répétition ! Mais le résultat est là, en live ce titre garde la même identité que celui joué par AC/DC à la « grande époque ». Et pour chaque morceau que nous mettons en place, c’est cette méthode qui est utilisée.
– Parlons un peu de la set list. Combien de titres avez vous en magasin ?
Nous avons en ce moment 28 titres dans la poche. Donc, on peut dire que chaque grand standard des boys est joué. Nous avons pour objectif de monter le compteur encore de quelques titres, avec des petites pépites des albums période Bon Scott, et des titres même jamais joué en live par AC/DC. Mais à chaque fois il y a un critère que nous gardons à l’esprit : Est-ce que ce morceau va faire mal en live ?
– Comment faites vous pour sélectionner un morceau plutôt qu’un autre ? Est ce qu’il y a des incontournables ? Qui décide au final ?
Nous avons une dizaine de titres vraiment incontournables. Il est impensable pour Bloody Rosie de jouer un concert sans un bon vieux « Whole Lotta Rosie », un « Thunderstruck » ou « If You Want Blood ». Ensuite, on fait attention à alterner les autres titres afin d’offrir à nos fans qui nous suivent régulièrement des shows différents. La durée des titres est également importante pour garder cette dynamique, surtout si le set est court, il doit être intense ! Au final on arrive toujours à se mettre d’accord.
– Quel est celui, ou ceux que tu préfères jouer en live et pourquoi ?
Un seul ? C’est dur ça !!! C’est impossible ! Disons qu’il y a eu deux chanteurs chez AC/DC donc je vais t’en donner un par période.
Tout d’abord l’époque Bon Scott, je dirai que « Riff Raff » reste pour moi le titre le sympa à jouer, même s’il faut rester concentré du début à la fin, car il est assez complexe. Il y a une telle énergie, c’est vraiment du rock n’roll à l’état brut et sauvage, avec un solo énorme.
Et pour la période Brian Johnson c’est « Shoot To Thrill », qui dégage une puissance énorme du début à la fin !
– Avez vous intégré de nouveaux titres récemment ? Lesquels
J’ai parlé de « Live Wire » tout à l’heure, justement il est assez récent. Mais il y a aussi « Dog Eat Dog », « Girls Got a Rhythm » ou « Problem Child » qui sont arrivés ces derniers temps. Comme tu le vois on a privilégié les titres rock n’roll avec une grosse énergie. Et en live ça fait mouche à chaque fois !
– Une question plus personnelle. Quels sont les guitaristes qui t’ont le plus influencés, et quel serait ton top 3 ? (pas forcément les mêmes)
Parmi les guitaristes qui m’ont le plus influencés, il y a forcément en premier lieu Angus Young, sans qui nous ne serions pas en train de discuter aujourd’hui. Ensuite Slash reste pour moi également une grande référence, pour ses phrasés et son toucher unique. Et pour le troisième je pense à Eric Clapton qui a l’art de te faire sonner un solo avec juste trois notes ce qui est bien plus compliqué que d’aligner les notes en shred !
Dans mon top 3, il y a toujours Angus et Slash, pour le côté blues et ce vibrato naturel bien reconnaissable. Je vais placer en troisième position Doug Aldrich vu récemment sur scène avec The Dead Daisies, et je dois avouer que j’ai pris une très grosse claque !
– Revenons à Bloody Rosie. Quels sont les projets et les prévisions de concerts pour le groupe en 2017 ?
Vu le succès et l’engouement rencontrés lors de nos deux prestations Caennaise, nous avons décidé de voir un peu plus grand, et le 15 avril 2017 on va faire le Big Band Café (BBC), une salle bien connue de la région, très bien située avec une capacité de 600 places, et surtout la réputation d’un son toujours excellent.
Cette date est organisée par Vala Croft notre agent depuis fin 2016, qui est également celui de notre pote Danny Fisher avec qui nous partagerons l’affiche.
– Justement, au sujet de la date prévue à Caen le 15 avril 2017, peux tu nous révéler quelques indiscrétions ?
Pour cette date exceptionnelle nous avons décidé de faire les choses en grand. En plus de Danny Fisher et Bloody Rosie, nous avons décidé d’offrir l’opportunité à un groupe de la région de se produire devant notre public en ouverture de la soirée sur la scène du BBC. Un appel à candidature a été lancé, avec un retour positif de plus d’une dizaine de formations d’excellente qualité. Le choix a été difficile, et c’est finalement le groupe 44 qui a été retenu pour chauffer la salle avec toute la fougue de son Hard Rock survitaminé.
Du côté de Bloody Rosie, nous préparons un set inédit avec quelques surprises, mais je peux déjà t’annoncer que ça va être très rock n’roll et sans temps mort.
Nous voulons profiter de l’occasion pour filmer le concert en pro-shot avec multi-caméra.
Et la cerise sur le gâteau, il y aura une grande première pour Bloody Rosie car nous serons accompagnés par Shayna, une performeuse qui présentera son show sexy. Elle vient de Magny-Cours spécialement pour l’occasion et devrait nous délivrer une prestation de haut niveau sur plusieurs morceaux, mais je n’en dirai pas plus.. Il faut venir au BBC pour voir ça de vos propres yeux !
– Tu as carte blanche pour le mot de la fin !
Je veux simplement remercier le public qui nous suit depuis maintenant presque 4 années de concerts sur l’ensemble du grand ouest et du nord de la France. Bloody Rosie a évolué et aujourd’hui nous sommes arrivés à une nouvelle phase ascendante.
Nous souhaitons aujourd’hui offrir des shows plus aboutis avec cette même énergie, cette hargne qui vient des tripes et qui nous motive à faire toujours mieux. C’est pour cette raison que nous organisons cette date au BBC, pour offrir un vrai show bien rock n’roll à notre public. Alors parlez-en autour de vous, et surtout prenez vos billets ! Ils sont disponibles directement au BBC, et sur les réseaux habituels de billetterie partout en France.
Et comme disait Bon Scott en 1973: It’s a Longway to the top… If you wanna rock n’roll !!!
Photos © 2016 Alain BOUCLY