Le Grand Mix affiche complet pour accueillir Blues Pills, en pleine tournée européenne, qui s’arrête à Tourcoing en ce samedi soir.
L’évènement est placé sous le signe des 70’s, car outre le groupe de tête d’affiche, les Lillois de Glowsun vont proposer leur stoner psyché en ouverture de la soirée.
L’atmosphère crée par trio nordiste se compose de longues plages instrumentales, oscillant entre la lourdeur de la rythmique et les sons plus aériens d’une guitare saturée, pour ne pas dire torturée par les nombreux effets sonores. Le show est agrémenté par un visuel psychédélique projeté sur l’écran en fond de scène, qui contraste avec le côté statique des musiciens. En se croirait revenu aux débuts d’Hawkwind, la légende anglaise, inventeur du « space rock », les synthés en moins.
L’enchainement des morceaux est tel qu’il est difficile de les différencier, mais il faut souligner une interprétation maitrisée de bout en bout, bien servie par un son à la hauteur durant les 35 minutes de set.
Place à la sensation du moment avec Blues Pills, qui est considéré comme un des fers de lance du renouveau classic rock blues, un peu comme si Janis Joplin avait intégré Led Zeppelin.
D’entrée de jeu, Elin Larsson monopolise toute l’attention par sa gestuelle lors de l’intro qui précède « Black Smoke », un des 7 tires extraits de l’album sorti en 2014.
Mais c’est voix de la suédoise qui impressionne une audience sous le charme.
Outre la vivacité déployée, la chanteuse va convaincre par une interprétation sans faille, alliant puissance et feeling, y compris dans les notes les plus hautes perchées. Et quel dynamisme !
Les morceaux énergiques s’enchainent jusqu’à un « Elements And Things » au tempo plus posé, avec une intro à la batterie suivie d’une basse saturée du plus bel effet.
André Kvarnström est déchainé derrière ses fûts, tandis que le groove de Zack Anderson à la basse fait des merveilles, avec son look tout droit sorti de Woodstock,
L’univers de Blues Pills est à la fois aérien, aux influences marquées par les années 70, mais en même temps tout en nuances grâce à l’intégration de plages instrumentales bien senties. Ces contrastes permettent de renforcer la puissance de compositions plus enlevées comme le très efficace « Little Sun ».
En guise de premier rappel, Le magnifique « Yet To Find » voit Dorian Sorriaux, le guitariste français, accompagner en acoustique la voix d’Elin parfaite dans tous les registres.
« Devil Man » va frôler la zone rouge pour un final totalement débridé, clôturant ainsi un show très équilibré.
Le combo international (Suédois, Américain, Français) a cette qualité rare d’avoir su réarrangé les versions de l’album, pour les rendre redoutables d’efficacité en live, en y mettant une cohésion remarquée pour un si jeune groupe.
Les lights dignes de ce nom ont agrémenté une scène relativement sobre, ou le somptueux backdrop coloré nous rappelait certaines pochettes de 33 tours aux couleurs psychédéliques.
La jeunesse du public peut en témoigner, voilà un groupe marqué par les seventies, mais qui a su développer une musique à la fois riche et originale, emmenée par une voix remarquable.
Blues Pills est à n’en pas douter, un combo avec lequel il faudra compter dans les années à venir !
Review & photos © Alain Boucly