Entretien avec David Bour, chanteur / bassiste d’Iron Bastards.
Bonjour David, je te remercie pour ta disponibilité afin de détailler le parcours d’Iron Bastards depuis sa création !
– Peux-tu nous faire un petit historique du groupe?
Iron Bastards est un trio Strasbourgeois actif depuis 2013. En 6 ans nous avons sorti 3 albums : « Boogie Woogie Violence » en 2015, « Fast & Dangerous » en 2016 et « Cobra Cadabra » en avril 2019, ainsi qu’un album live enregistré à Londres fin 2017 intitulé « Keep it Fast ! ». Autour de cette production discographique nous avons enchaîné près de 300 concerts dans 12 pays, dont des festivals comme le Hellfest Open Air, le Sylak, le Metal Frenzy, le Rock am Stück et des premières parties de Nashville Pussy, Phil Campbell, Soulfly, Sodom, Overkill, Ultra Vomit…
– A ce jour, quels sont les musiciens d’Iron Bastards?
David Semler, 27 ans, à la guitare, Anthony Meyer, 27 ans, à la batterie et moi-même, David Bour, 29 ans, à la basse et au chant. Nous avons le même line-up depuis nos débuts.
– Vous dites jouer du « Fast Rock’n Roll ». Peux-tu expliquer ce que ça signifie ?
Que nous jouons du Rock’n’roll et que nous l’exécutons rapidement !
– Si vous deviez définir le style de vos compositions, quel serait il ?
Un croisement de plusieurs registres de musiques électriques, du Rock, du Hard Rock, du Heavy Meral, du Blues… Avec l’envie d’écrire des bonnes chansons, que l’on écoute et réécoute, sur disque ou en concert.
– Motörhead semble avoir fortement influencé votre musique. Vous le revendiquez ?
Comment pourrait-il en être autrement ? Avant la création d’Iron Bastards, nous avons été un coverband du trio Britannique pendant un an. Motörhead a été la raison, le point commun, qui nous a amené à jouer ensemble. Lorsque nous sommes passés à la composition, nous avons conservé la formule du trio jouant vite avec un son lourd, mais nous l’avons très largement enrichie depuis. Suffisamment pour trouver la comparaison avec Motörhead vraie, compréhensible, mais très réductrice. Connaissant bien le groupe, je ne vois pas d’équivalent à « Cobra Cadabra » dans la bande à Lemmy.
– Quelles sont vos autres influences ?
Je pourrais te citer pas mal de groupes : Deep Purple, Thin Lizzy, AC/DC, Black Sabbath, qui sont des références communes. Dans quelle mesure est-ce que cela influence notre musique ? Je ne saurais te le dire, nous ne composons pas des chansons dans le but d’établir un équilibre entre nos différentes influences mais dans celui d’écrire des bons titres.
– Quel est ton album préféré de Motörhead et pourquoi ?
« Overkill » & « Motörizer », qui correspondent à deux époques du groupe, que ça soit musicalement, en ce qui concerne le line-up ou la production. Dans les deux cas, ces albums représentent la quintessence de Motörhead à un moment M. Un groupe en état de grâce, un songwriting affiné et des titres qui s’enchaînent à merveille sans chanson en dessous des autres.
– Vous êtes à présent reconnus sur la scène internationale, notamment grâce à de nombreux concerts effectués au Royaume Uni. Comment avez vous saisi cette opportunité et parles nous un peu de cette expérience ?
Nous n’avons pas saisi d’opportunité, nous l’avons créée : en septembre 2017 nous sommes partis trois mois en Grande-Bretagne. Nous avions un appartement à Southend-On-Sea, 1h au Sud de Londres, quelques concerts prévus et l’envie de découvrir ce pays dont sont issues l’essentiel de nos références. Au final nous y avons effectué une quarantaine de shows, aux quatre coins de l’Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles. Le public a été réceptif à notre style et ce n’est pas pour rien que nous sommes retournés y tourner en avril 2018. De plus les lieux pour jouer sont tous bien équipés, du pub perdu en banlieue de Birmingham aux clubs de Glasgow. Mais les conditions ne sont pas évidentes, c’est mal payé et tu dois t’occuper toi-même de trouver un hébergement et tu n’as généralement ni repas ni boissons. Je vais un peu extrapoler en te disant que le pays n’a pas la tête au Rock’n’roll et ça se sent. Et là où tu trouves le plus de public c’est devant les coverbands. C’est triste mais je pense que ça reviendra. En tout cas cette expérience a été aussi marquante qu’intéressante : nous avons réussi à nous supporter pendant trois mois en vivant en quasi continu ensemble, ce qui n’est quand même pas rien ! Le rythme qui nous était imposé nous a fait progresser en tant que musiciens, que ça soit sur la pratique ou sur le professionnalisme, et surtout : on s’est bien fendu la gueule !
– Votre dernier album « Cobre Cadabra » est disponible de puis le 4 avril 2019. Peux-tu détailler sa conception et son contenu ?
Nous nous sommes attelés à la composition de ce nouvel album à notre retour d’Angleterre, en janvier 2018. Nous avions quelques titres déjà en chantier et une motivation de fer. Du coup nous avons vite avancé sur cet album, se payant même le luxe d’essayer quelques titres en live à partir du printemps. Nous voulions que cet album achève la mutation entamée avec « Fast & Dangerous » : du rock tournant autour de cette formule, le trio jouant vite et bruyamment, agrémenté d’influences diverses, plus de nuances et de variations au sein des chansons et un album cohérent qui « raconte » quelque-chose. La composition s’est achevée au milieu de l’été et nous sommes entrés en studio avec notre ami Harold Feuerstoss pour la partie technique et notre ami Samuel Lichawski au son comme depuis nos débuts. Fin septembre, l’album était terminé et mixé. Durant ce laps de temps, notre ami Vincent Vincent, tatoueur réputé qui joue également de l’harmonica sur l’album, s’est occupé de peaufiner cette magnifique pochette. Et nous avons décidé de repartir avec le label Hell Prod pour la sortie de cet album qui a eu lieu le 04 avril dernier.
– As-tu 1 (ou 2) argument(s) imparable (s) pour nous convaincre de l’acheter ?
« C’est tout l’art d’Iron Bastards que celui de non seulement assumer ses influences mais d’avoir sa propre personnalité « . – Soil Chronicles, 09/10
– Le meilleur souvenir de tournée ?
Notre concert au Hellfest en 2017, un des grands moments de notre carrière. C’était quand même quelque-chose pour nous de jouer devant autant de monde, d’autant que ça s’est particulièrement bien passé. La première partie de Phil Campbell sur une péniche à Nancy, 4 jours après. Nos deux shows au Metal Frenzy en Allemagne, où nous avons reçu un accueil phénoménal à chaque fois. Les 3 Bastards Fest que nous avons organisé dans notre coin. Les bons souvenirs, ce n’est pas ce qui manque !
– Et la plus grosse galère ?
Impossible de ne pas évoquer notre tournée Polonaise de septembre 2015, qui s’est achevée par le vol de notre camionnette contenant tout notre matériel. Les 20h de bus pour rentrer de Cracovie à Strasbourg ont été très longues, mais adoucies par le soutien qui nous est parvenu de France qui nous a permis de remonter sur scène dès le vendredi qui a suivi. Puis cette mésaventure qui nous est arrivée en Croatie cet été où arrivé à la frontière, l’un de nous s’est rendu compte qu’il n’avait pas sa carte d’identité. On a pioché parmi les mauvaises idées qui nous sont venues : deux d’entre nous ont traversé la frontière entre la Slovénie et la Croatie à pied par un petit chemin de forêt pendant que les autres passaient la douane avant de nous retrouver de l’autre côté. Et rebelote au retour ! Une mésaventure qui s’est donc transformée en fabuleuse anecdote.
– Quel souvenir gardez-vous de la date avec Dirty Dogz au Havre il y a un peu plus d’un mois ?
Un très bon souvenir, le public était réceptif et nous avons eu le plaisir de découvrir Dirty Dogz, un très bon groupe et des gars au top. On a enchaîné sur une date en Belgique le lendemain qui était particulièrement cool, ça nous a donné un très bon weekend !
– Qu’écoutes-tu en ce moment ?
Je me refais l’album « From Mars to Sirius » de Gojira que j’avais découvert à sa sortie et qui continue à me faire le même effet de dingue. Sinon en vrac pour les derniers temps : King Gizzard & the Lizard Wizard, All Them Witches, Municipal Waste, Midnight ou encore Insanity Alert.
– Pouvez vous nous en dire plus sur vos projets à court, moyen ou long terme ?
On a eu une très grosse année avec la sortie de ce nouvel album que l’on va continuer à faire connaître par le biais de concerts et de festivals qui se profilent pour 2020. On fonctionne en DIY, donc on est assez libres de faire ce qui nous chante, et il est probable que l’année qui arrive nous la passions à travailler de nouveaux titres !
– Un dernier mot pour Ride The Sky ?
Un grand merci pour ces questions qui m’ont permis d’en dire plus sur Iron Bastards et ce nouvel album dont nous sommes particulièrement fiers. Big up à vous, merci pour le soutien et à bientôt !
Je te remercie pour ta patience, et vous souhaite le meilleur pour la suite !
Photos @ 2019 Alain Boucly – Le Havre « Mc Daid’s » 01 novembre 2019