Live Report: Alcatraz Festival 2015 – Day 2

Publié : 3 janvier 2016 par Alain B. dans Live reports, Musique
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Live Report ALCATRAZ Festival 08 – 09 Août 2015

Courtrai – Belgique

Day 2 – Dimanche 09 Août 2015

Ce sont des conditions idéales qui présagent une seconde journée aussi prolifique que la veille. Les rayons de soleil illuminent le site d’Alcatraz, tout comme la chaleur qui augmente en même temps que la foule qui prend place au pied de la scène.

D.A.D va mettre une claque dès l’entame de son set, en envoyant un hard n’ roll entrainant, sans prise de tête. L’état d’esprit joueur est une marque de fabrique des Danois, la preuve avec Jesper Binzer qui passera l’intégralité du premier titre à chanter au contact des premiers rangs.

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Mais ce n’est rien à côté du phénomène Stig Pedersen, dont le look Napoléonien ne passe pas inaperçu. Il collectionne les poses les plus variées comme le nombre incroyable de basses à 2 cordes d’une originalité absolue. Il en aura utilisé 6 sur la durée du show, terminant avec la magnifique basse fusée blanche.

Côté musique, l’énergie rock est communicative sur l’ensemble des titres parfaitement exécutés, devant un public très réceptif.

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Le tube « Sleeping My Day Away » viendra clôturer en apothéose une prestation rondement menée, qui aura parue beaucoup trop courte.

C’est dimanche, le jour de la messe, célébrée par Powerwolf devant des milliers de fidèles.

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L’encens est de sortie pour bénir l’audience en introduction de « Sanctified With Dynamite », faisant monter l’ambiance d’un public aux anges. L’impact du chanteur maitre de cérémonie Attila Dorn ne laisse personne indifférent, d’autant qu’il est bien secondé par le curé claviériste Falk Maria Schlegel qui n’hésite pas à s’agiter sur le devant de la scène pour communier au plus près avec la foule.

Les 2 frangins Greywolf à la guitare sont loin d’être des enfants de cœur, permutant d’un côté à l’autre de la nef. Leur complémentarité propulse les hymnes de heavy metal vers le ciel d’un bleu immaculé.

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Les titres défilent, toujours avec cette intensité qui prend aux tripes. Le visuel est aussi travaillé, que ce soit dans le détail des décors, ou des tenues qui nous transportent dans cet univers propice au recueillement. Une dernière prière sera célébrée avec « Lupus Dei », suivie d’une nouvelle bénédiction pour achever cette communion autour du Power metal.

L’arrivée de Death (DTA) pour Death To All marque la fin des subtilités et autres finesses musicales des deux groupes qui ont inauguré la journée.

Comme son nom l’indique, le combo Américain ne fait pas dans la dentelle, mais plutôt dans le béton encore brut de décoffrage. Cette tournée est dédiée à l’un des pères du death métal, Churck Schuldiner auquel le groupe rend hommage.

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Le jeu de scène est réduit à sa plus simple expression, même si le bassiste Steve DiGiorgio esquisse de temps à autre un ou deux pas sur le côté.

Justement, en parlant de basses, comment peut-on expliquer la présence de 6 cordes sur l’instrument de Steve, pour envoyer une sauce aussi peu assaisonnée, avec des ingrédients aussi minimalistes? La réponse est certainement dans le fait de trouver une moyenne par rapport aux groupes précédents: Une basse 2 cordes pour D.A.D., pas de bassiste dans Powerwolf et 6 cordes pour Death. Cherchez l’intrus…

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La puissance qui se dégage des compositions permet d’apprécier ces brûlots emmenés par une rythmique bien lourde, durant un set énergique qui a su convaincre les nombreux fans agités dans la fosse.

Annihilator était attendu de pied ferme depuis le retour de Jeff Waters au chant. L’entame était pourtant prometteuse avec « King Of The Kill et No Way Out » bien envoyés. Puis les musiciens quittent la scène pour ne plus revenir, entrainant une période de flottement et d’incompréhension. Finalement, l’annonce d’un problème technique sera la seule explication justifiant l’arrêt du show.

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Dommage pour le public qui n’a même pas eu droit aux excuses de la part du groupe.

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Le lendemain, un simple communiqué sera fait sur facebook d’ Annihilator, expliquant divers retards de trajet et des difficultés d’accordage… Bref, rien de bien convaincant!

Après ce break imprévu, qui a au moins eu l’avantage de repartir sur les horaires programmés, Carcass ne va faire aucune concession en envoyant un set d’une agressivité extrême.

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Un des groupes devenus légendaires de la scène grindcore aux accents death en profite pour assommer une foule compacte en piochant dans l’album « Surgical Steel » pour en extraire 4 morceaux. Le choix de « The Granulating Dark Satanic Mills » n’est pas anodin, ce titre mid tempo possèdant un feeling Heavy Metal qui contraste avec d’autres compos nettement plus bourrins.

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Les Anglais enchainent avec « Cadaver Pouch Conveyor System » et ses riffs incisifs, poursuivant sur un rythme qui restera soutenu jusqu’au terme d’une prestation sur laquelle Carcass s’est livré à 200%.

La réputation scénique de Behemoth n’est plus à faire et une nouvelle fois le groupe Polonais a sorti le grand jeu. Le spectacle est au rendez-vous avec les gerbes de fumée alternées avec les flammes venues de l’enfer. Sortis également des ténèbres, les musiciens font figure de zombies avec leurs maquillages noirs et blancs, vêtus de tenues ayant vécu l’apocalypse…

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Le black/death de Behemoth emmené par Nergal est propulsé par la batterie bien lourde d’Inferno pour dynamiter un ensemble ponctué de riffs surpuissants.

L’album « The Satanist » sont à l’honneur avec « Blow Your Trumpet Gabriel » pour débuter le set, suivi par « Ora Pro Nobis Lucifer », « Messe Noire » , et « O Father O Satan O Sun ! » lors du rappel.

Les artifices pyrotechniques se multiplient pour un show très chaud, ou 2 croix renversées se verront incendiées pendant que le quatuor masqué restera immobile plusieurs minutes.

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L’atmosphère dégagée par ce concept est unique, et même si le côté théâtral domine, le groupe a montré qu’il était parfaitement rodé, prouvant ainsi sa position de leader du genre.

Le heavy metal Allemand a ses légendes, Accept faisant partie avec Scorpions, des plus dignes représentants de ce style aux hymnes imparables, qui ont marqué les années 80.

Même s’il ne reste que Peter Baltes et Wolf Hoffman de la formation d’origine, l’esprit est toujours présent pour envoyer les brûlots tels que « Restless and Wild » et « Princess of the Dawn » avec une pêche incroyable. Voilà un groupe taillé pour la scène, tant l’énergie déployée est communicative.

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Wolf Hoffman tout sourire multiplie les poses tout en assurant les accords tranchants comme une lame de rasoir. Le bonhomme est efficace sur tous les fronts, envoyant les solos avec une remarquable aisance, bien servi par un son frisant la perfection.

Entrecoupée de morceaux plus récents comme « Stampede » ou « Final Journey » qui sont de vraies tueries en live, la set list sera majoritairement composée de classiques, sur lesquelles la voix rauque de Mark Tornillo fait des merveilles.

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Le public attend de pied ferme l’occasion de se faire entendre, et ne manque pas l’occasion de s’époumoner sur un « Balls to the Wall » d’anthologie, qui sera déjà le denier titre d’un des tous meilleurs concerts de la journée.

Décidément, les groupes mythiques se succèdent, car avec la présence de Venom nous avons affaire à un des précurseurs du trash metal, démontrant à l’époque une violence rare dans leurs compositions par rapport aux groupes écumant la scène au début des années 80.

Même si aujourd’hui on ne compte plus les formations en compétition pour savoir laquelle sera la plus extrême, il faut se rendre à l’évidence que le trio de Newcastle a toujours les arguments pour faire parler la poudre.

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Le line up est maintenant stable avec l’indéboulonnable Cronos, entouré du guitariste Stuart «Rage» Dixon, alternant les riffs agressif et les solos plus en finesse, même s’ils manquent parfois un peu de précision. Derrière ses futs et les imposantes cymbales haut perchées, les frappes appuyées et efficaces de Danny «Dante», procurent aux morceaux un effet rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage.

Venom va extraire seulement 2 titres du dernier album en date, « From The Very Depths », avec « Rise » en ouverture du set et l’excellent « Long Haired Punks ».

Pour le reste, ce sera une succession de standards, avec les indispensables « Black Metal » repris en force par la foule, « Die Hard », « Buried Alive » et « Witching Hour » pour terminer en apothéose.

C’est un vrai plaisir de voir Cronos se démener autant sur les planches, ne tenant pas en place, tout en communiquant avec un parterre conquis d’avance.

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Le tout ponctué par des effets pyrotechniques de premier choix, alors qu’ils brillaient par leur absence lors du Hellfest en juin dernier.

Sabaton est très apprécié en Belgique et après le Graspop l’an dernier, il n’y a rien de surprenant de voir les Suédois en tête d’affiche pour la clôture de l’Alcatraz festival.

La nuit est tombée lorsque retenti « The Final Countdown » d’Europe en guise d’introduction, repris en chœur par un public déjà en liesse et impatient de voir les guerriers à l’œuvre.

« Hello Alcatraz, we are Sabaton, we play heavy metal and this is » Ghost Division »!»

S’en suit une énorme explosion sortie du canon de l’énorme char d’assaut sur lequel trône la batterie.

L’enchainement de « Ghost Division » et « To Hell and Back » est imparable, devant une foule en liesse, toute acquise au déluge visuel et sonore qui leur est proposée.

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Joakim Broden, commence a devenir bavard entre les morceaux, communiquant outre mesure ce qui peux avoir le don d’agacer, ou au minimum de rompre la dynamique de la machine de guerre qu’est devenue Sabaton. Malgré tout, son humour est apprécié, surtout avec « Swedish Pagans », qui restera le fil rouge de la soirée, l’ensemble du public reprenant la mélodie à chaque transition.

L’artillerie lourde est de sortie lors de « Screaming Eagles » ou « Panzerkampf », puis les hymnes  « The Art Of War » ou « Attero Dominatus » pendant lequel les milliers de personnes présentes donnent de la voix et font monter l’ambiance dans la fosse.

Le final est grandiose avec un déluge de feu, de confettis au couleurs de la suède et un feu d’artifice en guise de bouquet final.

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Sabaton a prouvé que son statut de tête d’affiche n’était pas usurpé, faisant preuve d’un grand professionnalisme lors d’une prestation maitrisée de bout en bout. L’ambiance festive d’un public très réceptif, a également contribué à une communion de tous les instants avec un groupe au top de sa forme.

Alcatraz 2015 a tenu toutes ses promesses, avec une programmation diversifiée de groupes ayant un grand nombre d’années de carrière derrière eux, même légendaires pour certains.

Le public a répondu présent sur les 2 journées de ce festival à taille humaine, pour un succès mérité au vu des qualités d’organisation, et du site bien adapté. Le temps chaud et ensoleillé a été idéal pour vivre ces bons moments que l’on aura hâte de retrouver en 2016 !